Felwine Sarr: Pour une Afrique responsable !
« C’est la responsabilité des intellectuels de dire la vérité et de dévoiler les mensonges « . Felwine Sarr a decidé de mettre le doigt sur ce sujet qui fâche en Afrique. La responsabilité, qui doit prendre en compte une transparence totale dans la vérité dans nos sociétés dans l’intérêt de tous. Différentes possibilités de réponses seront explorées sous la plume de cette illustre personnalité qui n’est plus à présenter.
Lui, c’est Felwine SARR, un homme à plusieurs vies : Maître de Conférence Agrégé, il est le Directeur de l’UFR de Sciences Economiques et de Gestion (Université Gaston Berger, Saint-Louis), puis Musicien, Poète et Écrivain.
Fondamentalement bercé de talents, pour cette tête à pensées « L’on peut avoir plusieurs ailes et s’employer à les déployer avec une telle organisation de taille dans une parfaite rigueur. Car c’est cette fibre idéologique qui peut conduire toute nation à se consolider sur de fortes institutions aux fins d’acquérir son indépendante véritable. En d’autres termes, c’est se respecter et respecter les autres, mais cela, uniquement ne résume pas se respecter et ne point respecter les autres.
Dans son corps pour une digne responsabilité du continent Africain, il propose quelques mesures comme solutions pour une Afrique nouvelle.
La responsabilité multiforme
« Tout homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est-à-dire de l’enracinement, de l’identité, et les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre; jusqu’au jour qu’ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue. » Explique, Felwine Sarr dans les colonnes de « Africatime » pour révéler en quelque sorte ce qui pourrait être le leitmotiv d’une nouvelle philosophie africaine vers le développement durable…
Pour lui la responsabilité, se dévoile dans une autre posture indépendante de certains actes que l’on pose comme un art dans la possibilité d’assumer ses promesses : Grandir en un mot. Cette prise de pouvoir, vue sous cette action de prise de décision, semble être l’une des préoccupations pour l’être de culture Felwine SARR, qui rêve d’une Afrique revisitée, maîtresse de sa propre chair et mère protectrice à la fois gardienne de « l’humanité à un autre palier ».
Lors de son entretien avec RFI, il y a quelques mois, Sarr lançait le débat en disant ceci :
« Aborder une pensée portant sur le continent africain est un tâche ardue, écrit Felwine Sarr, tant sont tenaces, poncifs, clichés et pseudo-certitudes qui, comme un halo de brume, nimbent sa réalité ». Son approche comme démarche s’établit sur cette volonté de déconstruire la vision de l’Afrique ; une vision débarrassée notamment des idées occidentales pour atteindre « l’Afrotopia », cette « utopie active qui se donne pour tâche de débusquer dans le réel africain les vastes espaces du possible et les féconder ».
La déconstruction naissante
La mesure de cette déconstruction, comme une véritable « exigence d’une absolue souveraineté intellectuelle », évoque pertinemment en amont par cette remise en question de la politique de développement des banques les plus puissantes, à savoir le FMI ou la Banque mondiale.
Pour se réinventer en une parfaite crédibilité d’une part, la mère nourricière (Afrique) devrait d’autre part, redécouvrir ses bases, le fondement de ces racines d’où cette présence de revisiter ses propres traditions.
Les réalités de notre présentisme font que certaines personnes d’origine les Africaine, aujourd’hui, semblent les classer dans le fond du placard. Vivant dans une errance mentale, l’oubli reste l’unique espoir amputé d’où la seule alternative.
En ce sens de la logique, à petit feu la conscience s’évide et laisse place à la pitance quotidienne comme la seule souffrance de la mémoire, une forme d’aliénation sociétale programmée de l’ailleurs.
« L’homme africain contemporain est déchiré entre une tradition qu’il ne connaît plus vraiment et une modernité qui lui est tombée dessus comme une force de destruction et de déshumanisation », écrit-il en pensant à la colonisation.
Une Afrique de Modernité
Son interrogation comme une préoccupation sort de l’ombre et prend forme officiellement dans son œuvre. Cette question centrale est stratégiquement axée sur les contours de la modernité africaine, sans copier coller la mauvaise contrefaçon de l’Europe.
« Cette Afrique qui est et qui advient est protéiforme », souligne-t-il. Elle doit fonder son avenir sur son autonomie culturelle et sur une notion du temps qui lui est propre. Et, selon lui, l’économie doit être envisagée avec une dimension sociale notamment. Ici aussi, il s’agit de renouer avec la tradition ».
« Dans les sociétés africaines traditionnelles, l’économique était inclus dans un système social plus vaste. Il obéissait certes à ses fonctions classiques (subsistance, allocation des ressources, etc.) mais était subordonné à des finalités sociale, culturelle et civilisationnelle ». Il faut donc, dit l’auteur, « ancrer les économies africaines dans leur contexte culturel ». Et habiter sa demeure.
Son analyse « est nourrie d’études de grands esprits du continent ; le philosophe Mamoussé Diagne et son travail sur la tradition orale pour comprendre les contenus de la pensée africaine ou bien encore Abdoulaye Elimane Kane, qui cherche la « part africaine » dans la pensée de l’humain.
C’est un appel à l’accaparement par les Africains d’une image de l’Afrique qui leur soit propre et non l’image que leur renvoie l’Occident.
« Pour hâter la fin d’un monde, se désarrimer et décrocher de l’Occident, il est nécessaire de gagner la bataille de la représentation, par une stratégie de subversion et d’insurrection devant aboutir à l’élaboration de son propre discours et d’une représentation de soi-même », écrit cet homme posé dont l’ambition intellectuelle est grande. Et noble. »
Binso Binso
Sources : http://fr.africatime.com