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Chronique : Francophonie Je doute donc je suis !

Nakouty Luyet | | Litterature

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René Descartes s’était exprimé en ses termes : je pense donc je suis, lors du discours de la méthode en 1637, son cogito désignait une intuition à la conscience qu’il avait de lui-même. Vu que l’ensemble des êtres humains en est aussi doté, on pourrait étendre « la conscience » que nous avons de nous-mêmes sur notre environnement, sur les impacts de nos actes et même sur les influences de l’évolution des sociétés.  Pourquoi ne pas envisager dans ce cas une ébauche « de doute méthodique » sur la Francophonie et le continent noir ?

La Francophonie, la diversité selon elle
On se souvient que lors du 40e anniversaire de la Francophonie l’ex-président Sarkozy s’exprimait en ses termes : « Défendre notre langue, défendre les valeurs qu’elle porte, c’est au fond se battre pour la diversité culturelle de notre monde. »

S’il est si important de défendre sa langue pour défendre ces valeurs, pourquoi les Africains ne conserveraient-ils pas les leurs au nom de la diversité ? Quel est le sens du combat africain au côté de la France ? Que doivent penser les Africains aux traitements subis par les tirailleurs ?

Le retard est semble-t-il consommé, mais on pourrait encore penser à valoriser les langues africaines, par leurs enseignement dans les lycées et universités pour amplifier l’impact de la « diversité » dans le cadre d’un partenariat de dialogue.

Cette hypothèse peut être approfondie d’autant plus que sans l’Afrique, la francophonie serait quasiment inexistante. Si certains se demandent encore quelle langue pourrait-on mettre en évidence, qu’ils pensent au Dioula, au Yoruba, au Swahili, à l’Afrikaans, au Lingala, etc. Échanger au travers de la langue française, les langues africaines pour définir les contours de la Francophonie en Afrique. Éviter que la Francophonie ne tue la culture et la littérature africaine.

Francité et la Francophonie 
Le constat est poignant, les pays francophones africains abritent des armées françaises sur leurs sols sous le voile des accords de défenses. Si ces accords avaient eu certaines importances dans l’évolution de la colonisation, aujourd’hui on est en droit de se demander : En quoi est-il important pour les Africains de continuer à accepter la présence militaire française ?

Aujourd’hui encore la cellule africaine de l’Élysée existe toujours et on y décide quel gouvernement maintenir au pouvoir ou lequel changer. À croire que plusieurs pays africains appartiendraient à l’État français.

Du fait de la langue, d’importants marchés (énergie, construction, sécurité, etc.) sont généreusement cédés aux entreprises françaises.
On pourrait se demander si les dirigeants francophones s’expriment en français ou si l’usage qu’ils font de cette langue les prive de leurs talents de négociateurs ? Finalement, la francophonie ne signifierait-elle pas francité en Afrique ?

Les « bienfaits » de la francophonie pour les Africains
Parler français a permis aux Africains de brader leurs ressources. Bienfait ou pas c’est aux Africains qu’il revient de regarder dans la balance. Tous les beaux discours n’y feront rien. Avec la mondialisation, la crise qui s’accentue et qui fragilise de jour en jour la France devrait laisser l’Afrique décider de son propre sort. Malheureusement, aucune résolution allant dans ce sens n’est à l’ordre du jour.

Bien au contraire, on remercie l’Afrique, même si ce sont des remerciements vides et sournois. On exprime ses gratitudes d’une certaine manière aux Africains pour avoir participé au développement de la France. Tout comme le président François Hollande l’a déclaré au micro de la Radio Française International en parlant de la Francophonie : « D’abord, je vais à Kinshasa parce que c’est l’Afrique et parce que je veux dire aux Africains qui parlent le français, que nous sommes extrêmement reconnaissants à leur égard. La langue française, c’est une langue africaine. Aujourd’hui, les Africains sont ceux qui sont les plus nombreux à parler le français ; je veux leur exprimer ma gratitude. »

Alors, parlez le français si le cœur vous en dit, mais dites aussi non en français aux manipulations et restez fidèle à vos racines, il y va de votre identité.

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