“Cave 72“ : le Prix Voix d’Afriques 2021 du Congolais Fann Attiki

Cave 72 de Fann Attiki désigné Prix Voix d’Afriques 2021
Désigné Prix Voix d’Afriques 2021, “Cave 72“ est un roman de Fann Attiki, jeune comédien de théâtre et slameur congolais. Publié chez JC Lattès en ce mois de septembre, “Cave 72“ dresse un tableau sombre de la société congolaise.
En recevant le Prix Voix d’Afriques 2021, “Cave 72“ a permis au jeune auteur congolais de succéder à Yaya Diomandé, lauréat de la première édition du concours pour son roman “Abobo Marley“ (JC Lattès). “Cave 72“, le tout premier roman de Fann Attiki, a été sélectionné parmi 350 textes, lors de la deuxième édition de Voix d’Afriques, prix littéraire destiné à faire émerger les jeunes plumes de langue française du continent africain.
Dans “Cave 72“, l’écrivain de 29 ans dresse un tableau sombre de la société congolaise. “Cave 72“ suit, en effet, Verdass, Ferdinand et Didi, des jeunes gens anticonformistes et dandys, qui se retrouvent chaque jour à la Cave 72, un bar de Brazzaville où ils entendent mener « une vie d’aristocrates ». Mais, un jour, le secrétaire au Conseil national de sécurité du pays désigne ces trois jeunes innocents comme les coupables d’un complot visant l’Etat et le président.
L’œuvre “Cave 72“, qui dépeint à la fois les tracas administratifs, les aléas de la politique et les difficultés sociales du Congo, est, selon l’écrivain et journaliste français Olivier Mony, « essentiellement politique et que son arme de dérision massive est ici pleinement le style.» Se confiant à Livres Hebdo, Olivier Mony ajoute : « On pense parfois à Alain Mabanckou, mais aussi au merveilleux “Les Grands“ de Sylvain Prudhomme. En tout cas, au haut de notre panier littéraire.»
Né en République du Congo, précisément à Pointe-Noire, en 1992, élevé par sa mère après le décès prématuré de son père lorsqu’il avait 10 ans, plus tard installé à Brazzaville, Fann Attiki n’avait que peu d’appétit pour la lecture jusqu’à ce jour de l’année de ses 17 ans où, en proie à l’ennui, il ouvrit par hasard les “Trois Contes“ de Flaubert — et sa vie en fut changée : « J’ai aimé le style impeccable. Et décidé qu’il serait désormais mon écrivain préféré, et que je prendrais exemple sur lui. » Après quoi, il lut Maupassant, Mérimée, Céline, ainsi que ses aînés Mabanckou, Gauz ou Gaël Faye. Et affermit aussi sa plume en s’adonnant au slam ainsi à qu’à l’écriture des nouvelles.
Initié par les éditions JC Lattès et RFI, en partenariat avec la Cité internationale des arts, Voix d’Afriques est un prix littéraire destiné à faire émerger les jeunes plumes de langue française du continent africain. Il s’adresse à toute personne majeure et de moins de 30 ans n’ayant jamais été publiée et résidant dans un pays d’Afrique. Le lauréat est automatiquement publié chez JC Lattès.
Présidé par l’écrivain Abdourahman A. Wabéri, le jury de Voix d’Afriques réunit un comité composé de journalistes, éditrices, blogueurs, libraires, auteurs et responsables culturels venant de France, de Côte d’Ivoire ou de Mauritanie.
Arsène DOUBLE
Mots-clefs : “Abobo Marley“, “Cave 72“, Fann Attiki, Prix Voix d’Afriques 2021, République du Congo, Yaya Diomandé