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BD : Un album de « Spirou » retiré pour racisme et sexisme

Alexandre Martin | | Litterature
Spirou

L’album La Gorgone bleue, récemment publié, provoque une vague d’indignation pour ses représentations caricaturales de personnages noirs et sa vision controversée des femmes. Face aux accusations de racisme et de sexisme, l’éditeur Dupuis a décidé de retirer l’ouvrage des librairies et présente ses excuses publiques.

Une polémique déclenchée par les réseaux sociaux
L’album La Gorgone bleue, écrit par Yann et illustré par Dany, fait scandale depuis sa sortie en septembre 2023. Des utilisateurs de TikTok, suivis par de nombreux internautes sur la plateforme X, ont pointé du doigt la représentation choquante de personnages noirs dessinés avec des traits rappelant des singes, des caricatures jugées blessantes et dégradantes.

Les critiques ne s’arrêtent pas là : plusieurs lecteurs dénoncent également la sur-sexualisation des personnages féminins dans l’ouvrage, qu’ils considèrent comme une approche archaïque et sexiste.

Dupuis, maison d’édition historique de « Spirou », a réagi en affirmant : « Nous sommes profondément désolés si cet album a pu choquer et blesser. » Dans son communiqué, Dupuis reconnaît que l’œuvre reflète un style caricatural « hérité d’une autre époque », mais se dit pleinement consciente de la responsabilité morale liée à la bande dessinée. En conséquence, l’éditeur a retiré l’album de la vente et supprimé toute référence à l’œuvre sur son site.

« Spirou » : un passé contrasté
Si « Spirou » est un personnage humaniste, il n’a pas échappé à des débuts marqués par des représentations controversées. L’une de ses aventures de 1949, Spirou chez les pygmées, déjà critiquée pour son imagerie, oppose deux tribus pygmées distinguées par leur couleur de peau.

Cet épisode avait suscité l’embarras de Franquin, l’un des créateurs de « Spirou », qui regrettait les stéréotypes présents dans certaines de ses œuvres.

Bien que des albums comme Le Rayon noir en 1993 aient abordé la question du racisme, La Gorgone bleue relance le débat sur les limites de la caricature et le besoin d’évolution dans la bande dessinée contemporaine.

Alexandre Martin

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