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« Balance ta bulle », un livre manifeste qui raconte en images les violences sexuelles

Irene COULIBALY | | Litterature

C’est l’œuvre de 62 dessinatrices. Balance ta bulle (Massot Editions) est le témoignage du harcèlement et de la violence sexuelle subies par des milliers de femmes.

Dans ce livre manifeste, 62 femmes ont choisi de dessiner leurs expériences, crues, difficiles, douloureuses, mêlées des cauchemars de l’enfance ou de souvenirs de phrases qui restent gravés dans leur mémoire.

L’œuvre est une initiative de Diane Noomin, autrice et éditrice de bande dessinée, qui a échappé de justesse à une agression par un médecin à 25 ans. Marquée à jamais par ce moment de grande frayeur et motivée par le mouvement Me Too qui s’est formé des années après son agression, Diane Noomin a incité des dizaines de femmes dessinatrices à faire leur témoignage.

« Parmi toutes les femmes que j’ai contactées, une seule m’a dit qu’elle n’avait jamais vécu une telle expérience », raconte-t-elle. Parmi les dessinatrices qui ont accepté, Lenora Yerkes raconte les viols commis par son frère. « Quand j’avais 19 ans, les chars d’assaut me sont passés dessus. Raconte Marian Henley pour faire référence au violeur puis au procureur, à l’avocat de la défense… « j’imagine qu’ils ont estimé que je n’en valais pas la peine. Et pour cause… je ne suis qu’une femme ».

Ce livre met aussi en lumière les agressions sexuelles vécues dans la rue, dans un bar, au bureau et l’état d’absence, l’impossibilité à se concentrer sur quoi que ce soit et le stress ressenti après un tel coup. Il touche aussi le manque de soutien des proches des victimes et des policiers dont la réaction peut être pire que le viol et les violences intrafamiliales. Balance ta bulle, c’est aussi l’histoire de Roxane Gay, une romancière et essayiste de renommée mondiale qui a su se relever et avancer après avoir été victime d’un viol collectif.

Les femmes sont des « putains de guerrières », comme le dit Miss Lask Gross dans la BD qui ouvre l’ouvrage.

 

Irène COULIBALY

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