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WEREWERE LIKING: 30 ans d’existence du VILLAGE KI YI

Sossiehi Roche | | Evènements
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WEREWERE LIKING GNEPO, Fondatrice du Village et du Groupe Ki-Yi Mbock

Des prix et des décorations, Werewere Liking en a glané pendant sa longue, dense et très riche carrière artistique multimensionnelle. Officier de l’Ordre Culturel ivoirien en 1991, Chevalier de l’Ordre National de Côte d’Ivoire en 2000, elle est aussi Chevalier des Arts et Lettres françaises. Auteur d’une bibliographie d’une trentaine d’ouvrages où on retrouve aussi bien des romans, des contes, des poèmes que des pièces de théâtre, avec son roman La Mémoire Amputée publié en 2005, elle décroche le celèbre Prix littéraire Noma et le Prix des 5 Continents déscerné par l’Organisation Internationale de la Francophonie. Elle a reçu également le Prix Fonlon-Nichols de l’Excellence littéraire de l’Université d’Alberta au Canada en 1993. Membre de l’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas,  Werewere Liking un « Véritable Monunent Vivant de la Culture » au sens propre comme au sens figuré du terme. Fondatrice du très internationnalement connu «  VILLAGE KI YI » et du Groupe Ki-Yi Mbock, Wêrêwêrê Liking n’est plus à présenter aux obsservateurs de la scène artistique et culturelle africaine en général et ivoirienne en particulier. A l’occasion de la célébraion du trentième anniversaire du Village KI YI, crée en 1985, elle a bien voulu nous accorder cette interview exclusive où elle aborde aussi bien les détails des activités qui meubleront les jours de festivités mais aussi un bref bilan de ces trente ans.

 

Bonjour Mme GNEPO WEREWERE LIKING, vous êtes une artiste multidimensionnelle (metteur en scène, chorégraphe, chanteuse, peintre, écrivaine…) Vous n’êtes  par conséquent pas une inconnue du monde culturel et artistique. Mais pouvez-vous néanmoins vous présentez pour nos lecteurs ?

 Peut-être juste pour ajouter que je suis surtout la fondatrice du Village et du Groupe Ki-Yi Mbock où je donne la formation à des jeunes dans notre « école de vie » et crée des spectacles avec eux depuis trente ans…

 

Comment se porte le groupe Ki Yi M`Bock ? Quelles sont ses actualités sur le plan de la production artistique ?

 Le Groupe se porte bien puisque, par de nombreuses manifestations culturelles sous le thème « Trésors et transmission », nous célébrons nos 30 ans de vie du 17 au 21décembre 2015. Notre actualité artistique va être largement présentée durant ces festivités, notamment, les nouveaux singles des têtes d’affiches actuelles du village Ki-Yi : « L’Eau » de Pape Gnepo et « Il faut travailler » des Reines Mères, entre autres seront dévoilés et promus…

 

De très grands noms du monde culturel et artistique, comme par exemple Dobet Gnahoré, qui ont aujourd’hui un rayonnement international, ont été formés et révélés par le village KI YI. On suppose aisément que cela a naturellement un rejaillissement sur le Village KI YI. N’est-ce pas ?

 Assurément ! La renommée d’une école est toujours confortée par le succès de ceux qui en ressortent. N’est-ce pas ?

 

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Werewere Liking Gnepo « Nous avons formé plus d’un millier de jeunes gracieusement et réinsérés avantageusement pour la plupart dans la société … Le village Ki-Yi doit devenir une plus grande « école de vie » parmi les meilleures… »

 

En effet. Le 27 mars dernier vous avez annoncé officiellement la célébration du trentième anniversaire du Village KI YI qui aura lieu du 17 au 21 décembre 2015. On présume que ce seront des jours denses en activités. Mais à quoi doit s’attendre principalement le public ? 

Je citerai entre autres manifestations culturelles qui se tiendront à cette occasion d’abord un Colloque International organisé par plusieurs programmes de l’université américaine « Case Wester Reserve » de Cleveland dans l’Ohio, sur le thème : « Le Village Ki-Yi, 30 ans d’arts et de Littérature Panafricanistes. , ensuite des « Rencontres initiatiques » orchestrées par le FIBE (Festival International Bogso-Eséka) avec la collaboration de plusieurs Chefferies Traditionnelles et Patriarches Mbock du Cameroun et de Côte d’Ivoire sur le thème : « Le Village Ki-Yi, un modèle de Valorisation des Cultures africaines et de transmission des savoirs et savoir faire panafricains »; enfin une conférence internationale sur le thème « Quelle Afrique pour demain » par des sommités de la réflexion sur la Renaissance africaine. Bien sûr, il y aura de très nombreux spectacles, concerts, avec des artistes de renommée internationale, dont plusieurs formés au Ki-yi durant ces 30ans, au Village Ki-Yi les 17, 18 et 19 et à l’Institut Français le 20 décembre. En outre un carnaval dans la cours et animations diverses au « Campement des Stars » de Pape Gnepo à l’entrée du Village, pour terminer les soirées dans la détente. Musiciens, venir avec son instrument !

 

Quels sont vos sentiments à l’approche de cet anniversaire ? Aussi si vous aviez à faire un bref bilan des activités du village KI YI pendant ces trois décennies. Que pourriez-vous nous dire ?

Commençant par le bilan, il est plutôt inespéré, pour la petite compagnie théâtrale de 5 personnes créée en 1985 : plus d’un millier de jeunes formés gracieusement et réinsérés avantageusement pour la plupart dans la société ; des infrastructures de création, de diffusion et de conservation de patrimoine culturel africain avec une collection de milliers d’objets… Je pense que dans ces conditions, 30 ans, ça se fête et c’est pourquoi, s’agissant de mes sentiments, je suis surtout très reconnaissante à ma divinité de m’avoir inspirée, guidée et soutenue durant ces 30 ans. Ma reconnaissance va également à tous ceux, très nombreux, grands et jeunes, qui m’ont aidée, de près ou de loin, par tous les moyens, surtout, par la confiance qu’ils ont placée en moi et par toutes leurs ressources propres qu’ils ont mises à ma disposition, spirituelles comme matérielles. J’espère ne les avoir pas trop déçus et les invite tous à partager cette célébration que ma communauté et moi leur dédions à tous.

 

Votre centre est incontournable dans la vie culturelle et artistique ivoirienne. Mais aujourd’hui avec 30 ans d’existence pensez-vous avoir atteint les objectifs que vous vous étiez assignée à sa fondation ?

Nous avons atteint au moins un ou deux de mes premiers objectifs… Premièrement nous avons prouvé qu’on pouvait mener une vie professionnelle compétitive à l’échelle internationale à partir du continent, et en vivre dignement sans être obligé de devenir « travailleur émigré » comme ce semblait être une fatalité à l’époque et, nous avons fait école dans ce domaine, vu le nombre d’artistes internationaux de renommée mondiale basés sur le continent depuis lors. Deuxièmement, nous avons aussi prouvé que l’Afrique dispose de techniques pédagogiques traditionnelles de pointe pour la formation de ses jeunes, capables de les transformer en de Créateurs exceptionnels et enrichissants pour l’humanité d’aujourd’hui et de demain, sans complexe aucun. Et c’est déjà beaucoup…

 

Quels sont les chantiers actuels du Village KI YI et les perspectives quant aux activités artistiques et culturelles de votre institution ?

 D’abord conduire à bon port cette célébration qui a été initiée par des personnes individuelles d’abord, puis suivies par des institutions qui ont cru en nous et décidé de nous honorer, sans qu’elles aient à le regretter. Ensuite, puisant dans cet honneur une force nouvelle, engager une nouvelle phase ascensionnelle pour notre communauté avec toute l’expérience et tous les atouts que nous avons engrangés durant les dures années de crises vécues par la Côte d’Ivoire cette dernière décennie. Le village Ki-Yi doit devenir une plus grande « école de vie » parmi les meilleures, avec une plus grande capacité d’accueil pour de plus grandes franges de notre jeunesse, et un centre de créations et de diffusion leur assurant une carrière …

 

Quel avenir pour le Village KI YI ? Envisagez-vous la création d’un même centre dans d’autres pays africains ?

 Nous avons aujourd’hui toute l’expérience nécessaire pour créer ou aider à créer un nouveau centre à la manière du « Village Ki-Yi » partout où la volonté locale se manifesterait : à l’intérieur comme à l’extérieur de la Côte d’Ivoire…S’agissant de l’avenir du Ki-Yi, il est à la mesure de nos rêves, c’est à dire, florissant, à coup sûr. Ma Grand’ Mère nous recommandait toujours de refuser d’être pauvres et impuissants dans nos rêves…

 

interview réalisée par SOSSIEHI Roche