Soutenance de Thèse: Atsé Ncho Debrignan obtient le grade de Docteur en Sciences du langage.
L’université de La Sorbonne Nouvelle Paris 3 a reçu le mardi 28 juin dernier M. Atsé Ncho pour sa soutenance de thèse de Doctorat en sciences du langage. Portant sur le thème de «Langues Africaines, identités et pratiques linguistiques en situation migratoire. Le foyer des travailleurs migrants en Région parisienne comme interface entre ici et là bas», cette présentation de thèse d’environ deux heures dirigée par le Professeur Patrick Renaud a été un savant moment de partage sur le mode de vie, «l’identité» des habitants des foyers en Région parisienne.
Le mode de vie des travailleurs migrants dans les foyers, leur «réappropriation des espaces résidentiels» constituent-ils une fidèle adaptation des villages dont sont originaires ces migrants? Comment se fait l’organisation sociale au sein de ses dits foyers? Quel est l’impact et le rôle des langues parlées notamment le Soninké et le Bambara dans le quotidien de ces travailleurs migrants. Surfant tour à tour sur des vagues sociolinguistiques, sociologiques ou même anthropologiques parfois, Atsé Ncho a bien montré qu’il maîtrisait son sujet et que par delà cette soutenance, il était désormais capable de soutenir des recherches sur des faits de langages dans un environnement qui lui est proche.
Les cinq professeurs présents lors de cette soutenance ont unanimement salué «l’excellence» et la «fluidité» dans l’écriture du doctorant, sa capacité à toujours «lire» et n’hésitant pas à citer des auteurs pour chaque fois illustrer ses propos. Ils ont ensuite porté quelques critiques notamment sur le manque de «corpus» dans le travail et le manque parfois de vivacité dans les illustrations audiovisuelles.
Après les délibérations, le grade de Docteur en sciences du Langage avec mention Honorable a été attribué sous les applaudissements de familles et amis venus assister à cette soutenance. La cérémonie s’est terminée par un cocktail auquel ont été conviés les invités et les professeurs.
Portrait d’un homme de lettres fou des lettres.
Demandez lui un service quelconque et il vous le rendra sans rechigner dans la mesure des ses moyens. Demandez lui de vous prêter un livre il vous le donnera mais non sans quelques mises en garde: «Je veux voir ce livre restitué intact comme je te l’ai prêté» sourit-il avec la jovialité qu’on lui reconnaît. Une plaisanterie dans laquelle il cache mal son extrême admiration pour les livres. «Il m’a appelé un jour sur un ton martial me demandant quand est-ce que je comptais lui rendre son bouquin qu’il m’a prêté. J’avais hélas par mégarde tâché son livre de sauce et il m’en a voulu pas mal de temps» rigole un proche qui le définit comme un «brillant intellectuel insaisissable» Il est ainsi Atsé Ncho, et pour avoir une juste idée de tout le talent qu’on ne peut s’empêcher de lui reconnaître, il faut le côtoyer, l’écouter d’un bout à l’autre vous conter une histoire, vous raconter un roman. Il ne peut décrire une scène, un personnage sans se mettre tout entier dans ce personnage avec une gestuelle qui frise parfois la mise en scène…
Adepte à la lettre des romans d’Amadou Kourouma dont il a étudié les œuvres et de Mabanckou qu’il lit régulièrement, Atsé Ncho se revendique avec fierté de la littérature populaire car «elle parle directement au peuple» sans fioriture. On trouvera ainsi dans sa bibliothèque des œuvres littéraires de Guy Des Car, de Senghor, de Fatou Diome et d’autres paralittératures comme celles d’Isaïe Biton Coulibaly par exemple. De l’audace donc qu’il assume! En s’interdisant ainsi toute les démissions de l’intelligence, il fouille, s’intéresse à tout, repère les faits de langage pour les exploiter ensuite à bon escient. Un talent de réussir de façon imminente, qui fera un jour peut être du Docteur Atsé Ncho l’un des plus brillants linguistes de sa génération.
Toute la rédaction de 100pour100culture félicite bien évidemment le confrère et lui souhaite une excellente continuation dans la suite de sa carrière.