MASA A BOUAKE Clôture avec panache !!! Apothéose en finesse !
Tant annoncé. Tant attendu. La clôture du Masa à Bouaké a été un double-bal populaire qui s’est tenu avec panache et joie collective.
Joie pour le jeune public. Joie également pour le staff du Masa qui a réussi avec brio à délocaliser la grosse artillerie d’Abidjan à l’intérieur du pays pendant deux jours (vendredi 10 et samedi 11aout). Et le second jour du show à Bouaké, on se demandait lorsque la formation les Tambours de Nubie est montée sur scène, ce que le jeune public clairsemé réagirait. Mais dès les premières sonorités et l’aisance des égyptiens aidant la longue attente se transforme peu à peu par des trémoussements. La mayonnaise commence à prendre quand l’homme-toupie de la troupe entre en scène.
L’homme toupie
En effet, l’homme-toupie vêtu de trois jupes énormes se met à tourner sans relâche pendant plus de 20mn faisant des figures avec ses jupes, ça plaît, ça amuse le jeune public qui n’a pas pu voir le groupe se produire la veille pour raison de pluie. Le public qui se fait de plus en plus compact a soif de son et de rythme et se fait plaisir. Il n’aura même pas trop de temps à accorder aux trois speeches de MM. Manu Yablaih (DG. MASA), Hien Sié (Ministère de la culture) et Rémi Sagna (OIF) qui venaient, pourtant le remercier d’être là. Le ciel s’est rendu clément ce soir en ne pleuvant pas permettant donc une soirée impecc . Et le groupe Gbonhi yoyo ne s’est fait prié pour distiller toute sorte d’ambiance facile Nash, Zongo, Prisca et les autres se sont vus décerner un tonnerre de houra démontrant ainsi que le mercure est en train de monter. La foule déjà surexcitée ne verra pas venir DJ Lewis qui a commencé la prestation par une exclusivité, « Bisou ». A 23h, soit après 6h d’attente, voilà le public attendait : le show dingue de DJ Lewis. C’est l’hystérie. Il court dans tous les sens. Il se traîne. Pour boucler son passage, c’est incroyable, il s’agrippe au pilier du chapiteau après s’être débarrassé de son jean. Chapeau Lewis !
Diva Aïcha Koné
On croyait la foule ramollie par le passage du langoureux Lokas (RDC) et son groupe. Que non, bien au contraire il l’a encouragé et même ovationné en attendant le passage de la Diva Aïcha Koné. Elle connaît ce public. Et ce public bouakéen la connaît. C’est donc une communion que viendra doucher le groupe Gabo Motho (Afrique du Sud). C’est du jamais vu à Bouaké mais il s’agit d’une reprise des pas de danse du Ipi Tombi qui à déjà fait un trou à Abidjan.
A travers les générations
Lorsqu’à 1h10 la mythique formation du Bembeya Jazz de Conakry fait sa balance le micro annonce l’arrivée de Chérif Ousmane. Comme par coïncidence. Ceux qui étaient présents dans le public n’avaient pas idée de ce qu’allait servir le Bembeya Jazz. Mais aux premières sonorités Sekou Bembeya et ses acolytes accrochent et surprennent agréablement le jeune public qui exulte. Bembeya Jazz créé en 1961 traverse les générations et s’impose ici encore avec un titre immortel Mami Watta. Comme un bon rouge de 46 ans. Cette chanson fera monter au micro Aïcha Koné pour jouer avec ses « oncles » et aînés. « Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait » dit l’adage qui sied parfaitement à cette formation qui n’a pas pu jouer la veille à Korhogo pour raison de pluie. Le groupe en chaîne coup sur coup cinq titres de son riche répertoire. Le talent des musiciens est patent. Et en faisant les choses en grand les cinq ventistes (trois trompettes, un saxo, un trombone à coulisses) finissent par faire comprendre à tous que le Bembeya Jazz reste présent sur la scène internationale et pour longtemps encore.
A 4h du matin, on croyait les jeunes de Bouaké achevés et lessivés par la pluie de la veille et la longue attente du début de soirée. « Si la pluie ne vous a pas chassé c’est le froid simplement qui nous effraiera » indique un jeune perché sur un arbre depuis 2h. Avec Aboutou Roots, c’est la totale pour le public Tito, Protèges-toi, Djassoumani…, Akess Bilo, Angelo Papa et Konéline ne se priveront pas de garantir un spectacle plein.
Au total, le MASA s’est achevé sur une note pleine d’espoir pour l’édition prochaine. «Cela démontre que la Côte d’Ivoire est à nouveau réunifiée et nous avons la foi que l’édition 2009 sera encore plus belle » avait souhaité du fond du cœur M. Manu Yablaih.
Deux jours de spectacle haut en son est soutenus par 45 000 Watts et 10 Tonnes de matériel venu spécialement de Bamako (Mali).
Rideau à présent et à bientôt pour l’édition 2009.