Interview : Roland Lumumba (president de la Fondation Patrice Lumumba)
Nous sommes allés sur les sentiers de l’ Honorable Roland Lumumba architecte, président de la chambre de commerce et d’industrie arabo- congolaise, président de la fondation PATRICE E LUMUMBA ( FPEL) démocratie et développement,Consultant international pour le financement des projets en Afrique. Cet homme polyglotte et multi dimensionnel nous entretient sur le thème : panafricanisme et intégration.
Honorable Roland Lumumba le panafricanisme prend de l’ampleur dans la conscience africaine comment définir ce concept ?
Le panafricanisme est un concept politique qui promeut l’unité africaine, une Afrique une et multiculturelle. C’est un art de vivre sans renier son histoire, ses origines africaines.
C’est la complémentarité dans la diversité. Voilà pour l’essence du panafricanisme, il était important de se retrouver autour de nos valeurs, les véhiculer et les enraciner pour que l’Afrique se reconnaisse et garde son identité.
Est-ce pour matérialiser ce concept que vous avez créé la fondation PATRICE .E. LUMUMBA?
La Fondation PATRICE E LUMUMBA a été créé en 1994 pour faire connaître et promouvoir les idées de patrice LUMUMBA . Il était nécessaire en dehors du domaine politique de véhiculer son idéologie. Il déclarait « Je n’ai pas de père, je n’ai pas de mère, je n’ai pas de religion, je suis une idée, le Congo m’a façonné et je chercherai à le façonner ».
Cela traduisait son amour pour sa patrie et pour son peuple, c’est dans ce sens que nous avons voulu continuer son œuvre en permettant à l’Afrique de retrouver son unité.
Mieux partager et rendre effectif sa pensée sur le terrain.
L’aide à la réinsertion des enfants soldats, aux déplacés et victimes de conflits, la sensibilisation et la lutte contre les pandémies. Nous oeuvrons aussi dans ce sens en posant des actions sociales et humanitaires, l’alphabétisation et la formation par l’apprentissage.
Quels sont les axes et les futurs projets de la fondation FPEL ?
Patrice LUMUMBA déclarait « L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara, une histoire de gloire et de dignité » partant de là, il avait déjà une vision lointaine du continent, c’est pour cela que nous nous impliquons dans la lutte conte la fracture numérique pour l’accès à l’information et réduire l’écart entre le nord et le sud en permettant aux populations d’accéder à la connaissance et aux mutations du monde.
Nous prévoyons aussi créer la banque des femmes « les mamans » comme on les nomme chez nous, sont le fer de lance de nos jeunes économies et c’est de notre devoir de les accompagner dans la gestion, l’éducation et la création des micros projets.
Ces deux projets phares permettront à l’Afrique d’écrire une page importante de son histoire.
Il est nécessaire d’agir car la lutte contre la pauvreté n’est pas un monopole de l’occident, une concertation entre les organismes occidentaux et africains est nécessaire pour régler les problèmes là où ils sont réellement pour éviter les couacs que nous avons connus avec l’arche de Zoé. Une meilleure collaboration, la communication et l’information ne peuvent qu’améliorer l’aide et la compréhension des besoins sur le terrain.
Changer de mentalité c’est tourner le dos à l’assistanat qui perpétue les vieux réflexes pour des projets d’indépendance et qui prennent en compte la dignité de l’Afrique.
Pensez vous que le panafricanisme peut permettre une meilleure intégration du peuple africain en occident ?
C’est la clef du succès pour l’intégration car lorsque vous mettez en avant vos valeurs on peut mieux vous comprendre et vous appréhender. Pour que ce concept politique devienne une réalité vivante il faut une intégration sociale, économique et c’est en se rapprochant de plus en plus que nous pourrions aller vers les autres.
Pour casser tous les clichés négatifs qui circulent sur le continent nous avons besoin de nous unir autour des valeurs qui nous lient et les partager avec les autres dans le respect des différences.
Echanger nos compétences et être au rendez vous du donner et du recevoir pour que l’Afrique soit reconnue pour ses talents.
La solidarité doit être un élément important pour révéler nos qualités et notre savoir faire.
Egalité, solidarité, respect trois fondements pour une intégration réussie.
Vous apportez beaucoup d’aide aux artistes et artisans africains pour la concrétisation de leurs projets de créations que représente la culture pour vous ?
Ce 21 nième siècle sera celui de l’Afrique Culturelle et dans ce domaine l’Afrique détient la meilleure place à défendre car ses richesses en dehors de ceux dits classiques : or, argent, diamant sont inépuisables et on peut créer à l’infini.
La culture c’est l’essence d’un peuple et c’est autour des valeurs culturelles que la renaissance de l’Afrique peut se construire. Nous l’appelons de tous nos vœux afin que les autres peuples découvrent ce que l’Afrique peut apporter.
Vous venez de recevoir le prix du meilleur mécène africain 100%CULTURE, quel est votre sentiment ?J’éprouve un sentiment de fierté d’être reconnu par les ressortissants du pays qui donne le prix le plus prestigieux qui est le prix Nobel. L’originalité de ce nouveau prix fédérateur qui nous rapproche me touche profondément pour le combat du dialogue des civilisations et des cultures que j’ai toujours mené. Pour cela j’ai fait le parcours du Congo jusqu’en Suède pour traduire mon soutien à cette initiative positive et à tout ce qui rapproche les peuples dans le respect de leur différence.