Il parle du MECI
De retour de mission après plusieurs mois passés en France et aux Etats-Unis, Sidiki Bakaba, Directeur général du palais de culture d’Abidjan livre dans cet entretien, le fruit de sa mission et les acquis majeurs qu’il a pu négocié pour le palais de Culture d’Abidjan.
Parlez- nous M. Sidiki Bakaba, des contacts que vous avez pu nouer pour le compte du Palais de la Culture lors de votre mission?
Pour le compte du palais de la Culture, je suis parti à Paris. Parfois l’on vous demande de venir dans un mois ou deux. Tout cela est lié à la situation que nous nous vivons en ce moment en Côte d’Ivoire. C’est à dire qu’il faut que nous allons très vite à la paix pour donner confiance aux personnes qui aiment notre pays. A nos côtés, vous avez peut être connu une des années les plus difficile. D’autres parle d’une année mi-figue, mi-raisin, mo je parlerez plutôt d’un dernier souffle dans un combat. Je suis par contre très optimiste pour les mois avenirs. Moi j’étais vers le crépuscule de l’année et puis des gens m’on fait appel pour l’installation d’une radio culturelle au sein du palais. Il y a des choses positives comme cela que j’ai pu ficeler de passage à Paris. Le hasard n’existant pas dans ce monde, je me suis trouvé devant une situation inténable à Paris et dont vos colonnes en n’ont fait échos tout récemment.
Vous voulez parler du dégerpissement des ivoiriens à l’immeuble MEECI des ivoiriens à Paris. Comment l’avez-vous vécu, vous qui étiez sur les lieux au moment des faits?
J’ai vécu ces moments comme si je n’avais pas bougé de la France. Curieusement, j’étais présent ce jour-là puisque je n’habite pas loin de cette maison. J’avais rendez-vous avec un metteur en scène pas loin de la MEE-CI (Maison des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire). Et vois un monde fou autour de cet établissement. Peu après, j’aperçois des familles qui sont en train d’être vidées avec leurs bagages. Le trottoir commençait à s’habiller de matelas et je croyais rêver. C’était comme si l’on vidait ma maison. C’était aussi une partie de notre histoire qui était en train d’être bafouée. Quant on sort un peu de l’adolescence et qu’on se rend en France, c’est ces endroits que l’on vous fait visiter. C’est comme notre maison. Le déguerpissement était prevu, mais je me donnait l’espoir comme ces pensionnaires qu’une solution allait être trouvée. Pour moi, un sursaut de nos autorités aurait pu être possible pour que l’on préserve cet endroit qui pouvait même devenir un musée. C’est un endroit chargé d’histoire. D’ailleurs dans le documentaire que je suis en train de monter, Bada, alias mister Bad a fait une déclaration. Il ironisait en ces termes « Wa wué » (qui signifie c’est fini, dans l’ethnie baoulé de Cöte d’Ivoire).
Que repprochait-on véritablement aux pensionnaires de cette bâtisse?
L’on parlait surtout de l’insalubrité. Le bâtiment manquait énormement d’entretien. Il était vétuste. Il y a eu déjà plusieurs foyers qui se sont embrasés. Parfois accidentellement ou volontairement. Les fils pendaient de partout. Et cela pouvait cramer à tout moment. Il y avait des risques énormes à la MEE-CI. A la limite moi je me dit que cela est tant mieux, au lieu qu’on me dise il qu’il y a une trentaine ou une cinquantaine de mes concitoyens qui y ont périt. Il n y a pas très longtemps, il y a eu un grave incendie la bas dans un foyer malien. Les autorités française nous dise que le risque est grand. C’est triste à dire mais j’ai failli faire un film la dessus l’année dernière. L’on me l’a déconseillé au motif que s’il sont expulsés, l’on m’incomberait la faute. La MEE-CI, c’est incroyable, il y a des rats qui courent partout. Au fur et à mesure que la vétusté s’emparait de MEE-CI, les quartiers aux alentours de cessaient de se moderniser. C’était comme une tâche d’huile qui était était présente à cet endroit.
Ainsi, votre regard de cinéaste a décidé de fixer ces images, n’est-ce pas?
Absolument, j’ai décidé d’en faire un documentaire pour être plus explicite. J’ai un collaborateur qui arrive le 9 de ce mois. Lui et moi avons travaillé sur ce projet. Lui me relayait pendant que je suis parti à Hoolywood où l’on m’attendait pour ficeler des projets pour le palais de la Culture. En compagnie d’une photographe Française, ce jeune ivoirien ont pris assez d’images. Nous esperons en faire une exposition de photo ici à Abidjan. Dieu merci, la plaque où était marquée MEE-CI a été retrouvé. Ici, avec le peintre Justin Oussou, nous allons éssayer de l’immortaliser. Le documentaire que j’envisage réaliser comporte une série d’interview et de témoignages que j’ai récueilli sur place. Aussi, je viendrai recueillir certains témoignages auprès de nos ainés qui y ont vécu et qui sont encore vivants.
Qui sont ces aînés?
Il y a le président de la République lui-même. J’ai pu filmer ses deux chambre à la MEE-CI. En plus de lui, d’autres cadres de sa génération qui y ont vécu. C’est douleureux, mais vous savez, lorsqu’un medecin est en train de soigner il ne voit plus le mal. Il faut reconnaitre que les ivoiriens ont une force. Les CRS chargés du déguerpissement étaient assez respectueux. Dans leurs yeux, j’ai plutôt senti une sorte de compassion et de compréhension de leurs part. Surtout ce qui m’a frappé, ce sont les ONG Française qui venaient apporter assistance à ces déguerpis.
Vous avez vécu ces moments, que disaient les déguerpis en ce moment précis?
Ils disaient comme cela que la Côte d’Ivoire était une terre hospitalière, et qu’ils ne comprenaient pas cette injustice. D’autres, des vétérand comme Mister Bad disait qu’il fallait que cela arrive à un moment donné parce que nous avons manqué de responsabilités et de respect même par rapport à ce lieu. Parce que si nous ivoiriens avions conscience que ce lieu était chargé de notre histoire, nous devrions oeuvrer à le sauvegarder. Car, l’état dans lequel ce bâtiment baignait, était intolérable.