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Firmin KOTO sur AFRICA N°1: « L’Afrique est dignement représentée en Europe à travers sa diaspora  et sa culture »

Atse Ncho De Brignan | | Evènements

Le lundi 11 juin dernier, animatrice de renom Eugénie Diecky de la radio AFRICA N°1, a accordé une interview par téléphone au Rédacteur en Chef du journal en ligne www.100pour100culture.com depuis la capitale française dans le cadre de son émission « Un Africain dans le monde » ; une rubrique de Les Matins d’Eugénie diffusée du lundi au vendredi sur AFRICA N°1. A travers ses questions, Firmin Koto, a parlé aux auditeurs de cette importante radio africaine francophone de son pays d’accueil, la Suède avec ses potentialités culturelles et culinaires, et surtout de ses ambitions dans ce qu’il sait faire le mieux : le journalisme. Entretien…

AFRICA N°1 : Un Africain dans le monde, aujourd’hui (lundi 11 juin 2007, NDLR) on commence par Firmin ; Firmin Koto, bonjour !
Firmin Koto : Bonjour Eugénie !
Alors vous êtes en Suède, à Stockholm, c’est bien ça ?
Tout à fait.
Depuis combien de temps Firmin ?
Depuis 14 mois maintenant
Depuis 14 mois ? Ah donc c’est tout récent ?
Ouais !
Et comment vous vous sentez ?
Je me sens très bien.
Très bien ?
Ouais, je me sens très bien ! Ça fait 14 mois que je suis là mais, depuis trois mois, je suis résident permanent à Stockholm en Suède.
D’accord ! On en parle dans quelques instants. On va commencer par le commencement comme on dit. Vous êtes donc d’origine ivoirienne puisque vous êtes né à Danané, en Côte d’Ivoire, un 1er janvier 1971.
Tout à fait !
Voilà ! Vous êtes Diplômé de l’Ecole Française des Attachés de Presse en Journalisme et en fait, vous avez travaillé pendant très longtemps dans plusieurs quotidiens et magazines les plus réputés dans votre pays. Je vais en citer quelques uns : Frat-Mat (Fraternité-Matin), Notre Voie, Soir Infos, Le Populaire, Le Reflet, L’Intelligent d’Abidjan et Stars Magazine. Donc en fait, vous êtes vraiment quelqu’un qui connaît bien l’univers des médias.
Je ne peux pas et je ne veux pas avoir la prétention de le dire mais je pense que je fais mon petit bonhomme de chemin dans le métier que j’ai choisi en fait.

Voilà ! Et puis vous êtes également, on va dire un entrepreneur culturel puisque vous avez managé beaucoup de manifestations ; vous avez travaillé avec des artistes de renom comme Les Magic System et même lors de leur premier album « Premier Gaou » en Europe. Donc vraiment vous êtes dans l’univers des médias en général…
J’ai travaillé comme Journaliste et aussi comme Consultant avec pas mal d’organisations. J’étais le 1er Chargé de communication de Magic System pour l’album « Premier Gaou » et aujourd’hui je suis très content que ce groupe fait son petit bonhomme de chemin et que voilà je suis très fier d’avoir commencé avec ce groupe pendant le début de sa carrière.
Firmin, vous faites partie de ces Africains dont moi je pense que … ces Africains qui portent le rêve africain et le transmettre. On y reviendra dans quelques instants. Moi j’aimerais que vous nous disiez dans quelle(s) circonstance(s) ; ce qui vous a incité à vous installer en Suède, pourquoi pas en France, pourquoi pas aux Etats-Unis…Pourquoi en Suède particulièrement ?
Bon ! A l’occasion de la crise en Côte d’Ivoire, j’avais un certain nombre de projets que je voulais réaliser, notamment la création d’une société de communication parce que je me suis dit que lorsqu’on fait une carrière dans la communication, dans le journalisme, arrivé à un certain moment de la vie, il faut quand même penser à la carrière. Alors j’étais en train de travailler sur un certain nombre de projets, j’ai été élu Président du Réseau ivoirien des Journalistes du Showbiz. J’ai eu quelques petits problèmes qui sont un peu liés à la politique et donc pour ma sécurité, j’ai dû m’exiler en Suède. Bon, j’avais le choix entre la Belgique et la France et la Suède a été peut-être un coup de cœur pour moi parce que, comme j’aime bien les challenges je voulais être confronté à un nouvel univers, un nouvel environnement où je me sens vraiment nouveau et essayer de voir comment est-ce que je peux essayer de démarrer quelque chose qui me tient à cœur à partir de ce pays. Et donc c’est comme ça que j’ai choisi la Suède où j’avais quelques amis que j’avais rencontrés dans des festivals à Ouagadougou et un peu à Paris qui sont des Suédois mais qui travaillent aussi un peu avec la culture africaine et donc c’est comme cela que je suis arrivé ici et que j’ai décidé quand même d’essayé de donner un sens à ma vie.
Bien sûr ! Comment la Suède vous a accueilli, Firmin ?
A un moment, je pense que j’ai vraiment été bien accueilli en Suède, parce que vous aurez vous-même dû constater qu’après seulement 14 mois, je suis le Rédacteur en chef d’un journal francophone et je suis en train de travailler sur pas mal de projets notamment le premier salon africain de la bande dessinée de Stockholm et aussi le pinceau d’Afrique 2008 qui sera comme une exposition itinérante qui va traverser toutes les communes de la Suède où on va essayer de montrer pendant chaque édition dix peintres africains de chaque pays qu’on aura choisi qui vont proposer dix tableaux et puis ces tableaux seront vendus lors de l’exposition et une partie de nos recettes sera affectée à une œuvre humanitaire en Afrique selon qu’on aura discuté avec le Commissariat général.
A l’occasion des dernières journées de la Francophonie, vous avez édité un journal en ligne, un journal culturel francophone en ligne qui s’appelle 100%culture. C’est même le nom d’une émission à Africa N°1 animée par Anasthasie TUDIESHE ; vous le savez ?
Ouais ! Justement, cette consœur m’a contacté une fois lorsqu’elle a découvert un article sur le journal, une interview que j’avais faite. Elle m’a dit qu’elle anime une émission sur Africa N°1 qui est 100%culture alors je lui ai dit que c’est une coïncidence heureuse parce qu’en Afrique je devais faire un journal culturel qui devais s’appeler 100% Showbiz. Quand je suis venu ici, j’ai voulu bien poursuivre avec ce projet mais 100% Showbiz ici ça donnait une connotation qui faussait un peu et peut-être la ligne éditoriale puisqu’on avait en projet de faire la promotion de la culture en général mais pas du show-business. Et c’est comme ça que 100% Showbiz est devenu 100%culture en fait.

Et je suis en couverture de votre journal, eh bien je vous remercie.
(Rire) Ouais ! Mais, je pense que nous nous sommes assignés l’objectif de faire la promotion de l’excellence parce que ce journal est né d’un souci de créer un média quand même assez crédible pour faire la promotion de la culture africaine parce que ce qu’on a remarqué en Europe, c’est que les Européens ont leurs médias qui sont des médias assez professionnels mais qui donnent la primeur à leurs cultures, à leurs artistes et tout ça. Alors, moi je dis que c’est tout à fait légitime mais c’est à nous les Africains de créer ces médias qui sont professionnels et crédibles pour essayer quand même de créer une certaine balance avec la diffusion de nos arts en fait…
Tout à fait !
Nous nous sommes donné ce pouvoir de faire la promotion de la culture et aussi parler un peu de la diaspora et c’est dans cette rubrique-là que nous vous avons accordé la couverture du journal, pas pour vous faire de la publicité ou bien vous faire plaisir mais nous estimons qu’après tous les sondages qu’on a fait, on s’est dit qu’il fallait vous donner la place qui est due à votre rang, à votre travail sur ce journal qui a aujourd’hui une très bonne audience avec environ 1000 lecteurs par mois. Et maintenant, on est en train d’être contacté pour avoir des encarts publicitaires et faire des partenariats avec plusieurs structures qui s’occupent de la culture africaine dans le monde.
Merci ! C’est très bien tout ça, Firmin. Alors, vous êtes quelqu’un d’assez spécial parce que ça fait 14 mois que vous vivez en Suède, à Stockholm ; vous avez déjà trouvé du travail, vous bougez vraiment et vous êtes convaincu que « rien n’est fermé aux Noirs dans la société suédoise. Vous invitez les Noirs à plus de responsabilité et plus d’ouverture loin des ghettos et autres formes d’ostracisme des communautés black ». Alors, expliquez-nous tout ça ?
Ouais ! Parce que le constat que j’ai fait, en fait je dis qu’il faudrait que nous Africains soyons un peu ambitieux quand même. Il faudrait que nous soyons un peu ambitieux parce que moi, quand je suis arrivé en Suède, les premiers mois quand j’ai eu mon permis de travail, j’ai commencé à travailler dans un restaurant comme « plongeur », j’ai fait de la plonge. Mais je me suis dis en toute chose, il y a quand même un début ; tu viens d’arriver, tu dois gagner ta vie.
Donc dans un premier temps, qu’est-ce que tu fais ? Tu fais un boulot qui te permet d’avoir du pain. Mais en dehors de cela, on a beaucoup de potentialités. L’Afrique est dignement représentée en Europe à travers sa diaspora et à travers sa culture, alors moi je me dis mais je suis journaliste, mais pourquoi est-ce que aujourd’hui je dois être en Europe et parce que je suis en Europe et je ne peux pas être journaliste ? Je ne considère pas cela comme ça…
Mais oui, c’est facile à dire Firmin. Quand vous vivez en France, le racisme peut tuer toutes les ambitions même du plus vaillant d’entre nous, vous le savez ? Qu’est-ce qu’il y a de spécial en suède ?
En Suède, c’est vrai, le racisme il est partout, mais moi je pense que tout est question d’un état d’esprit en fait, parce que je pense que même chez nous en Afrique, il y a aussi le racisme, voilà ! Je pense aussi qu’il faut donner des arguments qu’il faut. Il faut se battre, il ne faut jamais baisser les bras. La première fois que je suis arrivée en Suède, j’ai rencontré des personnes à qui j’ai fait part d’un certain nombre de projets ; ils m’ont dit : « tu laisses tomber, ici on est des Noirs, on ne peut pas….on est venu pour manger et ici, c’est pas pour nous ». Alors moi je dis que moi je veux faire ça et je le ferai. J’ai commencé à travailler avec les revenus où j’ai commencé à financer le journal. J’avais déjà pris un webmaster suédois qui a conçu tout cela et je me suis entouré de personnes qui sont dans la société suédoise qui s’intéressent bien à l’Afrique et tout ça et d’une manière bénévole ils ont bien voulu accompagner ce projet parce qu’ils ont senti que vraiment c’était un projet assez viable.
Moi, je dis l’avantage de sortir de son pays c’est découvrir le monde, de découvrir la ville où on vit.
Qu’est-ce qui, à Stockholm, vous plait dans cette ville ?
Ce qui me plait c’est que c’est une ville qui n’est assez cosmopolite ; pas comme la France ou bien comme la Belgique. Mais je pense quand même que c’est une très belle ville et moi, ce qui m’a frappé quand je suis arrivé ici, c’était la propreté. La ville est très propre, elle est très belle…
Et le niveau de vie ?
Le niveau de vie est très élevé. Et la Suède est un pays qui est très très cher, et puis aussi il y a les taxes qui sont très élevées parce que pour un salarié moyen, il paye environ 30% de taxe de son salaire. C’est vraiment beaucoup, et ça, c’est sur le salaire ; ça n’a rien à avoir avec les achats qu’on fait et donc le niveau de vie est très élevé ; c’est donc un peu pour ça pour deux raisons : c’est à cause du niveau de vie très élevé que les Africains ne veulent pas vraiment trop venir ici aussi et le système ici, il est un peu trop compliqué parce que c’est un système de fichier central, national qui fait que tout ce que vous faites, vous avez un numéro national, un numéro de sécurité sociale ; et tout ce que vous faites, toutes les autorités ont accès à vos données…
Vous êtes fiché ?
On est fiché et voilà, on ne peut pas faire de bêtises. Donc c’est un peu pour cela que les gens ont un peu peur mais, c’est un pays qui est très très vaste et une belle ville. Et surtout maintenant que c’est l’été, il fait très beau et il y a beaucoup de festivals depuis environs trois semaines, il y a la musique partout, euh… c’est une ville qui bouge bien.
Et donc c’est génial ! Est-ce qu’il y a l’attiéké, les sauces graine ; est-ce que tous ces plats, on les retrouve en Suède ?
Et comme je disais tout à l’heure, je suis le gérant d’une chaine de magasin qu’on appelle l’Afrotropical qui vend tout ça là et donc on a tout ça et c’est un peu dommage pour moi parce que je suis fiancé à une Suédoise et donc je suis obligé de faire la balance mais …
Mais c’est bien de faire la balance…
Voilà, je fais de la balance et donc on a de la nourriture, toute la nourriture africaine dans nos différents points de vente, nos différents magasins au niveau de Stockholm.
Quel est le plat national en Suède ? Ou, est-ce qu’il y a des plats typiques de la Suède ?
Les plats typiques de la Suède, c’est les potatis, c’est la pomme de terre avec le saumon, le lax, voilà ce qui se consomme beaucoup ici et aussi le jambon, c’est-à-dire la viande de porc…C’est un peu cela les plats typiques de la Suède.
Firmin Koto, je vous remercie d’avoir été mon invité aujourd’hui, …est-ce que vous avez des personnes à saluer et puis est-ce que vous avez une adresse e-mail pour ceux qui souhaiteraient vous contacter ?
Moi, j’aimerais dans un premier temps dire merci à tous ceux à Stockholm, à tous mes amis journalistes dans le monde entier qui ont cru en ce projet et qui ont décidé comme moi que www.100pour100culture.com soit une vraie rédaction et non pas un journal de revue de presses où on tire des articles par-ci et par-là pour les mettre sur le site et qui ont décidé de le faire gratuitement. Nous sommes à notre troisième édition et je veux dire merci aussi aux autorités suédoises qui ont bien voulu accorder une place dans ce journal qui, bientôt dans d’autres éditions, seront disponibles en suédois et en français en même temps. Et aussi dire merci à l’Ambassade de France ici, je veux dire merci à Selam, la plus grande structure qui organise les festivals, et à La plume de ma tante ; en fait, tous nos partenaires et enfin je veux dire beaucoup merci à AFRICA N°1 qui est un média crédible pour les Africains en Europe. J’invite tout le monde à visiter 100% culture qui est domicilié à l’adresse : www.100pour100culture.com et pour me contacter, c’est firmin@100pour100culture.com .
Nous invitons tout le monde à s’intéresser à ce journal, car il appartient à toute la diaspora africaine en Europe et nous très ouverts et les lecteurs peuvent nous contacter pour des suggestions et s’ils ont des événements à diffuser, ils peuvent nous faire signe, c’est un peu comme on dit, c’est le journal de l’Afrique.
Firmin Koto, merci de conquérir le monde, au revoir !
Merci, au revoir !

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