Festival Wassa de Rennes : sur « un petit air » d’Abidjan
La 4ème édition du festival Wassa des arts africains de Rennes, capitale de la Bretagne s’est déroulée du 27 juin au 04 juillet 2009. C’est la maison de quartier Villejean de ladite ville qui a servi de cadre à cet événement culturel organisé par l’Association Culturelle Zassa d’Afrique (ACZA) présidée par la danseuse-chorégraphe ivoirienne Martha Diomandé. Durant cette semaine, le public a eu droit à un programme coloré, métissé tissé autour de l’échange, de la découverte à travers les différentes formes d’expressions artistiques que sont la danse, les contes, le cinéma, les expositions, les chants, les conférences et concerts, etc.
Le Wassa Festival cuvée 2009 a débuté par une gastronomie africaine notamment ivoirienne avec l’ouverture du maquis Wassa dont la priorité était la vente de boissons et de plats exotiques (bissap, gnamankoudji, alloko, attiéké, choukouya et poisson à la braise). Une exposition vente de produits issus de l’artisanat de la Côte d’ivoire, du Mali, du Niger et du Burkina Faso était de la partie.
Côté chants et danses, nous avons assisté à un stage de percussion et de danses africaines mené par la compagnie Wassa et par certains groupes de danseurs et de chorégraphes invités pour la circonstance. Woopy Kohou et Natacha Dejeunes ont fait réfléchir et conduire l’assistance vers le monde des contes.
En ce qui concerne les conférences, le public rennais a assisté à un débat autour de la place des femmes excisées dans les sociétés africaines et un exposé sur la danse et la musique zouglou de notre confrère Atsé N’cho. Quant à la catégorie cinéma, le film « Bla yassoua » du cinéaste et réalisateur Honoré N’zué a été projeté pour le bonheur du public.
Par ailleurs, pour ce qui est des concerts, les festivaliers ont eu l’occasion de voir des artistes ivoiriens dans différents styles de musique pendant trois jours. Ce sont d’abord Yodé et Siro pour la musique zouglou, Boni Gnahoré et le chœur Attoungblan dans la catégorie tradi-moderne et enfin Ismael Agana pour le reggae. En programmant Yodé et Siro, il s’agissait de faire connaître le meilleur groupe zouglou du moment au public rennais. Les deux hommes n’ont pas déçu. Ils sont venus et ils ont convaincu dans le registre dans lequel on les reconnait si bien : l’humour et la dérision. Avec Boni Gnahoré et son orchestre le chœur Attoungblan, le public a eu droit à un spectacle haut en couleur autour du concept de la percussion chantée et du chant percuté. Le doyen du village kiyi a fait vibrer et danser la salle dans un style dont il a seul le secret.
Pour finir, le public du Wassa a eu l’agréable surprise de découvrir un pétillant et excellent Agana. Présence scénique, maitrise vocale, harmonie parfaite avec son orchestre l’Agana Band. Le nombreux public a communié avec le prophète du « Rootsteady ». C’est sûr, Agana a marqué d’énormes points au niveau de ce Wassa festival. Standing ovation et big up à Agana au plus haut des cieux.
En définitive, le quartier de Villejean a pris des airs d’Abidjan le temps de ce Wassa festival 2009 qui a eu le mérite d’unir un peu plus la Bretagne et la Côte d’ivoire. Malgré quelques ratés au niveau de l’organisation, Il est souhaitable que Martha Diomandé et ses amis et bénévoles de l’ACZA soient soutenu pour améliorer cette manifestation culturelle qui gagne en maturité et en impact. Rendez vous est pris donc pour la prochaine édition qui nous l’espérons fera mieux que celle à laquelle nous avons été conviés