Dossier : Concours Miss Côte d’Ivoire, quelle crédibilité 18 ans après …
Investie d’une noble mission depuis 1995 qui est celle de révéler au monde entier les plus belles ambassadrices de la beauté ivoirienne, le Comité Miss Côte d’Ivoire (COMICI) est depuis 18 ans à la tâche. Tâche oh combien exaltante vue le grand engouement suscité auprès du public, des annonceurs et même des différents pouvoirs qui se sont succédés à la tête de la Côte d’Ivoire. 18 ans après, quelle est donc la crédibilité d’un tel concours ?
De la crédibilité d’un tel concours…
Au sommet de l’Etat, le Comité Miss Côte d’Ivoire a eu la caution, et continue d’en avoir auprès des différentes Premières dames de la chère patrie. D’Henriette Konan Bédié à Doudou Rose Guéï en passant par Simone Gbagbo et aujourd’hui Dominique Ouattara, toutes ces Premières dames n’ont eu de cesse de soutenir ce concours qui, loin d’être une parade pour révéler de belles plastiques représente une vitrine pour le pays. Politiquement, les retombées sont assez importantes. Et, la dizaine de millions qu’offrent les premières conseillères de nos Chefs d’Etats à chaque édition de ce concours confirme que ce concours n’appartient pas seulement à la confrérie des Yapobi, mais à toute une nation qui souhaite faire de ces élues, de véritables ambassadrices.
Combien de concours de beauté existent-ils en Côte d’Ivoire ? Bien malin qui trouvera réponse à cette équation. Miss Diaspora, Miss Earth, Miss Tout-niveau, Miss District d’Abidjan…et que savons-nous encore. De tous ces pseudo-concours liés à la beauté, seul celui organisé par le COMICI pourrait se targuer d’être crédible, si l’on se fie aux nombres d’annonceurs qui font le pied de grue, pour espérer avoir leur image collée à cet événement. Vous conviendrez avec nous que la maison de téléphonie mobile (qui brasse des milliards de FCFA) qui vit cette idylle avec ce concours de beauté depuis presque 10 années s’affiche, parce qu’elle y gagne pour son compte. En termes de visibilité et de crédibilité. Idem, pour le partenaire traditionnel de Miss Côte d’Ivoire, qui habille ces reines de beauté depuis l’avènement de ce concours.
Ces deux cas de figures seuls confortent l’équipe de Victor Yapobi dans sa recherche de l’excellence, mais attention aux bruits de couloirs qui se font de plus en plus retentissant.
Ces supposés couacs qui tendent à fragiliser ce concours
Une rumeur ne vient jamais seule dit-on plus souvent. Et, les différentes altercations et autres supposées rumeurs de corruptions qui planent sur l’organisation de Miss Côte d’Ivoire ne datent pas d’aujourd’hui. « Je savais que j’allais perdre parce que tout était déjà bouclé », nous confiait une candidate malheureuse de la dernière édition. Que cachent ces non-dits. « Vous aussi les journalistes, vous êtes des partenaires du COMICI, si l’on vous déballe des choses, c’est sûr que vous irez le dire à M. Victor Yapobi », nous soufflait hors micro une autre postulante malheureuse.
« Cela fait 18 ans que je dirige le COMICI, si je couchais avec toutes les candidates depuis les présélections jusqu’à la finale, je serais déjà mort. Parce qu’il y a 12 présélections avec 12 candidates et une finale de 26 filles. Quant à la dame qui dit que j’ai abusé d’elle, peut-être que j’ai couché avec elle, mais je m’en souviens plus. Mais je souhaite qu’elle donne plus de détails. Parce que moi aussi je peux dire qu’elle a abusé de moi. Quand une fille dit que j’ai abusé d’elle parce qu’on a couché ensemble moi aussi je peux me plaindre. Quand tu couches avec une fille, chacun abuse de l’autre. Moi aussi toutes les filles qui ont couché avec moi ont abusé de moi », a récemment renchéri M. Victor Yapobi, au cours de l’émission « Rien à cacher », animée par Yves de M’Bella.
Plus sérieusement, et c’est peut-être l’avis de bon nombre d’observateurs. Nous pensons que face à ces graves allégations, M. Yapobi devrait donner sa part de vérité à la mesure de celle-ci afin d’éclairer la lanterne de tous que de tout balayer du revers de la main.
Œuvrer à redorer le blason
Beaucoup de choses se disent sur ce concours qui souvent est traité de canapé pour les plus cossues. Si ce n’est pas le fils d’un illustre président de la République de Côte d’Ivoire qui a convolé en noces avec Rami Keïta, élue Miss en 1997, c’est un autre baron des Frontistes qui épousait en 2000, la détentrice de la couronne, en l’occurrence Linda Delon.
Des exemples qui prêtent bien souvent à confusion, nous en avons à la pelle. Mais, pour rendre encore plus crédible ce concours, Victor Yapobi a encore du chemin à parcourir.
Car à 18 ans, « la belle COMICI » a pris de l’assurance, ce qui suscite bien des convoitises et aiguise davantage l’appétit de ses pourfendeurs. A « elle » de garder la tête froide en gardant la tête sur les épaules…
Didier Koré