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Divertissement « Kora Music Awards » : quelle crédibilité aujourd’hui ?

Didier Kore | | Evènements

AdjobiAprès le flop de l’édition 2012 des Kora en terre d’Eburnie, le promoteur Ernest Coovi Adjovi fait aujourd’hui l’objet de toutes les critiques.  Au point où l’on est amené à se douter de la crédibilité de l’événement.

Lorsqu’Ernest Adjovi lançait le concept en 1994 en Afrique du Sud, tous les acteurs du showbiz africain ont applaudi des deux mains. Parce qu’ils venaient de trouver en cet événement, des ‘’Grammy Awards’’ version africaine. Car au dire des promoteurs de spectacles, cet événement permettrait de promouvoir l’Afrique et sa diaspora à travers la musique et les arts, et de produire un show télévisé qui présente l’Afrique autrement.

Les Kora Awards sont alors diffusés en 1996 dans 45 pays en Afrique, en Europe et  en Asie. Son promoteur mettant un point d’honneur à inviter des stars comme Mickael Jackson, Will Smith, Miriam Makéba… et des personnalités de la trempede Koffi Annan et Bill Clinton, l’événement prend de l’ampleur au fil du temps.

Après dix ans, les relations entre l’Afrique du Sud et Ernest Adjovi, que l’on dit ‘’fortement endetté’’, se détériorent. Les  »Kora Awards » disparaissent de la scène.

Trois ans après, la compétition renaît de ses cendres et est annoncée à Lagos au Nigeria. Par la suite, il est reporté en avril 2009 à ‘’Lekki Beach’’,  la plus grande tente du monde, avec un budget de 22,5 millions de dollars. Le choix du Nigeria pour abriter la plus grande manifestation culturelle panafricaine n’est pas fortuit. Selon Ernest Adjovi, le Nigeria lui offrait plus de dix fois ce que l’on lui proposait en Afrique du Sud. ‘’Nous avons choisi de venir au Nigeria car  il y a des challenges qu’il faut surmonter et tous les grands artistes du monde préfèrent venir au Nigeria plutôt qu’en Afrique du Sud’’ avait-il expliqué en son temps.

Les ‘’Kora’’ rompent leurs cordes à Abidjan

Bon nombre d’artistes, à l’instar d’invités de marque comme pour Patience Dabany et Chief Dankote, première fortune africaine, ont manqué aux Kora Awards, en raison du report de la cérémonie. D’où le nombre criant de salons vides et pourtant payés à l’avance. Avant même les ratés dans l’organisation finale, l’événement a été atteint par une polémique sur le prix qui allait jusqu’à un million de francs CFA pour accéder à l’intérieur du Palais des congrès. Un tarif hors de portée de la plupart des Ivoiriens, si l’on en juge le revenu moyen par habitant qui est d’environ 500FCFA par jour pour 52% de la population, selon les dernières estimations officielles. Côté scène extérieure, sur le parvis, seul le tiers des 1300 places était occupé.

Pis, toutes les commodités du duplex et autres «surprises» n’ont été que de la poudre aux yeux. Même si, au plan technique, il n’y avait rien à redire.

Au stade, face à la réception mitigée du report, la veille de la soirée de gala, le District d’Abidjan, partenaire de l’organisation, a décidé, à la mi-journée, de baisser les coûts des tickets du concert avant, en fin d’après-midi, d’en décréter la gratuité. Sur environ 40 000 places disponibles, seule la moitié était occupée.

L’édition 2012 des Kora a été également marquée par le retard dans l’acheminement d’une partie du matériel dont les trophées.

Didier Koré

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