Les arts pour restaurer la paix au Mali
La capitale malienne, Bamako, a abrité la biennale des arts et de la culture après la tentative de reprise échouée de 2016. Ouverte la veille de la Noël, elle a mis en compétition une dizaine de troupes artistiques venues des différentes régions du pays. Au menu, des épreuves de chants, danses, théâtre et de musique.
Après 7 ans d’absence, la biennale revient cette année avec le thème de la paix. En réponse à la situation sécuritaire délétère qui prévaut depuis quelques années dans le pays, cause majeure pour laquelle l’événement n’a pas pu être organisé depuis 2010. Les organisateurs souhaitent ainsi contribuer au retour de la paix par l’action des arts et de la culture.
Cette mission, les impétrants l’ont compris et organisent leurs spectacles autour de la thématique. Les prestations se succèdent, elles interrogent : « N’y avait-il pas d’autre alternative au conflit ? » Avec en toile de fond la peinture des réalités quotidiennes des populations maliennes, notamment celles de Kidal et de Tombouctou.
« Un moment, on ne pouvait pas chanter dans les rues de Tombouctou, on ne pouvait même pas fumer une cigarette, ni même regrouper les jeunes », explique le directeur de la troupe de cette ville meurtrie par la guerre, Ilal Kamar Ag Oumar.
Au-delà, la biennale se positionne comme un vecteur de transmission des valeurs traditionnelles qui mettent l’accent sur la cohésion sociale, nécessité chère aux populations maliennes partant africaines. C’est dans ce sens que la ministre de la culture N’Diaye Ramatoulaye Diallo décrie par ailleurs le festival: « Ce rendez-vous, au sens propre comme au figuré, est un effort de rapprochement des peuples dans une dynamique de destruction définitive des barrières entre eux ».
Cyril Verb