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AL MOUSTAPHA, IL FAUT TOUJOURS AVOIR LE COURAGE ET LA VOLONTE DE REUSSIR

Didier Kore | | Evènements

Al Moustapha

Peux-tu nous expliquer le sobriquet de « Ladji Forçeur » que les ivoiriens te collent à la peau ?

(Rires). Pour les gens, je forçais les choses. C’est Ladji Forçeur. C’est-à-dire quand il y a un spectacle et qu’on dit que les gens de rentrent pas, on me trouve dedans, je force et je rentre. Quant il y a un artiste qui venait prester à Bouaké, je faisais tout pour être aux premières loges. Quand il y a un duel quelque part, je faisais tout pour être devant.

Après un parcours comme celui d’Al Moustapha, quelles leçons peut-on tirer de la vie ?

Il faut toujours avoir le courage et la volonté de réussir. Il faut forcer souvent le destin, mais en ne faisant pas de mal à quelqu’un. Il ne faut pas avoir de haine. Car, pour moi la réussite vient de la volonté de Dieu.

Comment tu as vécu la période de militant affiché que tu étais auprès des pro-Gbagbo ?

Avec l’ex-président Laurent Gbagbo je l’ai bien vécu quand j’étais à la tête du Mouvement J’aime Gbagbo (MJG). J’étais entouré de militants, j’allais en mission, mais je dois vous dire que cela n’a pas été facile pour moi, d’être accepté. Au début, il faut le dire, j’étais beaucoup rejeté.

Tu as forcé encore…

Ouiii, j’ai fait du forcing ! Je me rappelle le jour même où Gbagbo a accepté ce mouvement, c’était en pleine crise, aux négociations ‘Accra 3. Il était donc interdit à tous les patriotes d’effectuer le voyage. Et, moi j’ai réfléchi beaucoup et j’ai fait imprimer des tricots de mon mouvement ici en Côte d’Ivoire que j’ai mis dans le coffre de ma voiture et j’ai traversé la frontière. Une fois à Accra, j’ai réuni les ivoiriens d’Accra et les étudiants, que j’ai habillé à l’effigie du Mouvement J’aime Gbagbo. Et Gbagbo était le seul Chef d’Etat qui était accueillir avec des patriotes. A partir de là, le président était vraiment touché. Il m’a même fait monter dans l’avion, il m’a félicité et m’a remis une enveloppe. C’est à partir de ce jour que mon mouvement a été accepté. Il y avait beaucoup de croque-en-jambe et de méchanceté autour de lui.

Quand Gbagbo part du pouvoir et que toute suite après tu sautes dans l’autre camp, quel est ton commentaire ?  Dans l’autre camp, c’est-à-dire ?

Tu étais avec Gbagbo et aujourd’hui tu es avec Alassane Ouattara…

Ce n’est pas une histoire de changer de régime. Le régime change, je n’ai fait que dire la vérité.

Pas politiquement parlant, je parle d’humainement, est-ce correcte ?

Je rectifie toute suite, je ne suis pas avec Alassane Ouattara. Je ne suis pas RDR, je n’ai pas encore pris de carte à ce que je sache ! Je n’ai fait que reconnaitre la victoire du Président Ouattara, sinon je ne suis pas RDR. Et puis, moi je ne fais pas la politique pour souffrir. Chacun de nous à ses objectifs. Pour moi, il ne faut pas voir la souffrance et puis rentrer dedans. Tous les ivoiriens sont unanimes sur la qualité du travail qu’il abat aujourd’hui. En reconnaissant la victoire d’ADO, il faut dire que j’ai aussi pris des risques. Je sais par où je suis passé pour sortir d’ici. Je n’attends pas de récompense.

Es-tu toujours dans la mouvance de la Jet Set ?

(Rire). J’ai pris de l’âge, j’ai juste mis ma voix sur un album en mémoire à feu Douk Saga qui était un jeune frère qui a toujours voulu que je mette ma voix sur un album. Pour moi, ce fut une manière de lui dire adieu. Après, je peux vous dire en toute sincérité que j’ai eu beaucoup de regret. Ce n’est pas facile d’être artiste.

Ah bon, et pourquoi ?

Aujourd’hui, quand j’arrive en boîte, le DJ pour me faire plaisir quand la piste est bondée de monde joue mon morceau. Et, moi-même je constate que la piste de danse se vide au fur et à mesure. Furieux, ceux-même qui dansaient me lancent des invectives (rires). Et pour me faire plaisir, ce sont les amis avec qui je suis venu en boîte qui esquissent des pas de danse. Chaque fois maintenant quand j’arrive en boîte, je cours remettre de l’argent au DJ pour ne pas qu’il joue ma musique. Et les DJ disent que c’est le monde à l’envers : pendant que les uns donnent de l’argent pour faire écouter leurs morceaux aux mélomanes, les autres en donnent pour ne pas que l’on joue leur musique.

Al Moustapha et les femmes…

Al Moustapha est marié, je m’entends seulement bien avec ces dernières. Je fais du social, je m’occupe des démunis et même des élèves brillants. En m’appuyant sur mon passé, je viens en aide aux élèves brillants qui n’ont malheureusement pas les moyens de poursuivre leurs études. Je paie les études de ma poche d’une centaine d’élève ici à Abidjan.

Ce qui saute toute suite à l’œil, c’est que tu es beaucoup entouré de femme…

Mais, qui n’aime pas les femmes ? D’autres le font en cachette, et puis bon, ces femmes dont je suis entouré ce ne sont pas mes chéries. Elles trouvent peut-être que ma compagnie est plaisante. Il faut reconnaitre qu’il y a des gens méchants. Moi, je ne le suis pas. Je partage, donc toutes ces filles qui m’approchent me sollicitent souvent et quand je peux les aider, je le fais. Je me dis que c’est en aidant les gens que Dieu va me rendre plus fort. J’en profite pour lancer un appel aux hommes politiques, aisés et fortunés de regarder en bas, de tendre la main aux plus démunis. Souvent l’on me demande quel est ton marabout ? Moi, je n’en ai pas ! Mon marabout, c’est ma gentillesse.

Un nom comme Savan Allah, qu’est-ce que cela te dit ?

Savan Allah, ça c’est du passé maintenant ! Nous étions ensemble à une époque, nous nous sommes fréquentés pendant un an, un an et demi.

Qu’en est-il de l’anecdote qui court quant à la manière dont tu l’as draguée ?

(Rires). C’est archi faux tout ça ! Savan et moi, au téléphone nous en rigolons souvent. Elle est là, vous pouvez lui poser la question.

Comment vous êtes-vous connus ?

On s’est connu lors d’un spectacle, où j’étais parrain et elle devait prester. J’ai eu à travailler sur elle, et c’est parti de là. Toutes les artistes aiment l’argent. Elles font surtout attention à ceux qui leur donnent beaucoup d’argent.

A propos de mariage, tu disais l’être tantôt et nous ne voyons aucune alliance sur tes doigts ?

Non, je n’ai pas divorcé. Juste que mon alliance me serrait tellement que j’ai dû l’enlever. Je n’aime pas porter l’alliance.

Vous vivez toujours ensemble ?

Oui (rires). C’est la mère de mes enfants ! Dans tous les foyers au monde, il y a souvent des mésententes, sinon qu’il y a aucun problème. C’est une brave femme, la mère de mes enfants, celle qui m’a supporté pendant toutes mes souffrances, je ne vois pas pour quoi je vais l’abandonner maintenant.

La rumeur dit qu’Al Moustapha vit dans une maison où il aurait des problèmes de loyer…

(Il éclate de rire). Vous voulez que je vous montre ma maison que je suis entrain de construire ? Je suis entrain de construire un duplex d’une valeur de plus 600 millions de francs. J’ai 2 villas au Soleil 3. Je suis propriétaire d’une dizaine de villas. Comment je peux avoir des problèmes de loyers ? Je vis chez moi.

Comment expliques-tu donc toutes ces rumeurs sur ton compte ?

Ça les regarde ! Pour tout homme politique qui va vers l’émergence, pour homme qui a souffert et qui connaît le succès aujourd’hui, il est toujours victime de ces rumeurs. Je crois tout simplement que c’est de la méchanceté humaine, pas plus ! Sinon, qu’est ce que je fais de mal, je ne dois rien à personne, je vis ma vie. Vous êtes ici dans mon bureau à Afrique Transit qui fait un chiffre d’affaire de plus de 500 millions de FCFA.

D’où tires-tu toute cette richesse ?

D’abord, je suis l’ami des Chefs d’Etats, vous m’avez vu avec l’ancien président Abdoulaye Wade à qui j’ai récemment rendu visite au Sénégal, je suis l’ami d’ATT, Koffi Anan, qui est comme un papa pour moi, une personnalité que je rencontre tous les 3 mois. Le président du Benin, Yayi Boni…

Quels sont vos rapports ?

J’en tire énormément profit. Ce sont des personnes qui peuvent vraiment m’aider. Et puis, à l’époque, le Mouvement J’aime Gbagbo que j’ai créé avait un budget assez conséquent.

Comment te fais-tu adopter aussi facilement par ces grandes figures ?
Ça, c’est le travail de Dieu comme je vous le disais tantôt ! Et, puis l’intelligence vient après. Dieu nous a donné l’intelligence afin que nous puissions nous en servir.

Didier koré