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24e Festival Gnaoua : Une explosion envoûtante de sons et de rythmes

Jonas Kouassi | | Evènements
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Crédits photo : Ahmed Boussarhane

La mythique ville d’Essaouira, au Maroc, résonne aux rythmes envoûtants de la musique : le 24e Festival Gnaoua a ouvert ses portes hier soir, jeudi 22 juin, pour trois jours de célébration jusqu’au 24 juin. Près de quarante concerts gratuits sont prévus, avec en tête d’affiche les tambours du Burundi et le cubain Eliades Ochoa du Buena Vista Social Club. Après la pandémie, le festival renoue avec son format originel et a débuté jeudi par une parade traditionnelle et puissante au cœur de la ville.

C’est un spectacle impressionnant de voir une ville s’éveiller et vibrer au son des flûtes, des tambours et des karkabas. La parade soulève la foule, mettant ainsi fin à une longue attente causée par la pandémie, pour le plus grand plaisir du musicien et directeur artistique du festival, Abdeslam Alikane : « Quand on attend depuis plus de trois ans, c’est une nouvelle énergie ».

Trente compagnies de Gnaoua venues de tout le Maroc se sont réunies pour cette ouverture. Une union sacrée pour perpétuer cette tradition soufie. « Chaque année, nous nous retrouvons en famille et entre amis pour célébrer ce festival. C’est une fierté », déclare un participant enthousiaste. Présent au cœur de la foule, Mohamed Mehdi Bensaid, le ministre de la Culture, exprime : « C’est avant tout un intérêt pour la population locale. Aujourd’hui, grâce au Gnaoua, la ville revit économiquement et socialement ». Mohamed, joueur de bendir et de tambour, conclut cette célébration populaire à sa manière : « Nous nous considérons d’abord comme des êtres humains, ensuite comme des musulmans, et enfin comme des Marocains d’Essaouira. La priorité est d’être humain, afin de partager notre humanité ». Après la parade, sur scène, une ouverture en fusion comme le veut la tradition du festival. Les tambours du Burundi se mêlent aux grands Maalem, les frères Kouyou.

Dans une ambiance festive, les ruelles et les terrasses des restaurants d’Essaouira sont bondées, transformant ainsi la ville en un aimant touristique pour les étrangers et les Marocains, rapporte notre envoyé spécial sur place, Guillaume Thibault. Miriam, une étudiante en économie de 25 ans, s’exprime ainsi : « Ma ville préférée, c’est Essaouira, car il y a tellement de choses à voir, surtout pendant les jours du Festival Gnaoua. C’est quelque chose de magnifique ».

Lorsque le Festival Gnaoua est né en 1997, peu de personnes soutenaient cette aventure, car la ville d’Essaouira était presque oubliée. Redouane Khan, membre de l’équipe à l’époque et actuellement président du Conseil provincial du tourisme et propriétaire d’hôtel, se souvient : « Je me rappelle de la première édition, nous avions seulement 200 lits à commercialiser. Aujourd’hui, nous en avons atteint 11 000 dans la ville d’Essaouira. Et cela est principalement dû au festival, évidemment ».

Le festival représente donc un vent d’air frais pour les commerçants après la pandémie, comme le souligne Khaoula, une jeune femme de 28 ans qui vient d’ouvrir sa boutique de vêtements : « Il y a beaucoup de monde, beaucoup de touristes, les ventes augmentent, le chiffre d’affaires progresse ». Neila Tazi, fondatrice et productrice du Festival Gnaoua, est une battante qui a réussi à convaincre les acteurs publics et privés d’investir dans l’événement, convaincue que la culture est un atout précieux pour le Maroc : « Nous avons réalisé une étude d’impact économique de notre festival sur la ville, démontrant qu’à chaque euro investi, dix-sept euros sont directement réinjectés dans l’économie locale ».

Si le Festival Gnaoua est un moteur, les acteurs économiques souhaitent voir se développer d’autres événements culturels tout au long de l’année pour continuer à magnifier leur cité mythique.

Jonas Kouassi

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