Globalisation et effet papillon
Si, comme nous pouvons tous en convenir, 2011 a été une année remplie d’actions, alors il faut s’attendre à des retombées en ce nouvel an. Action, réaction. Cause, effet. En 2011, par exemple, l’OTAN a rassemblé sa puissance de feu pour la déverser sur la Libye.
Il fallait absolument faire partir Kadhafi. 7.700 bombes ont donc été larguées, tranquillement sur ce pays après 26.323 sorties et 9.658 raids de bombardement. Sous le regard complice des Nations-Unis, bien entendu, toujours présente pour la sale besogne. Là où les populations libyenne n’ont vu que du feu et le désastre, l’OTAN a prétendu avoir fait zéro mort ! En dépit du cadavre encore chaud du « Guide Libyen », tué selon un rituel prévu plusieurs mois auparavant par Hilary Clinton qui de demandait « qu’on donne Kadhafi aux chiens… »
Non loin de là, en Côte d’Ivoire et sur le même continent, le contingent de l’armée française stationné dans cette ancienne colonie depuis son « indépendance », a pris d’assaut le palais présidentiel pour en déloger son locataire, en passant par le feu quelques milliers de boucliers humains venus s’interposer. Le régime désormais changé, à la convenance du « maître », Gbagbo peut être poursuivi en qualité de « co-auteur indirect » tandis que les vrais auteurs et mandataires directs sont aux affaires…
Ces actions musclées ont eu des retentissements comme il fallait s’y attendre. Qui n’allaient pas forcément dans le sens qu’on attendait. Le Venezuela a décidé de se retirer, avec effet immédiat, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, en qualifiant par la bouche de son président Hugo Chavez, ces organismes de « mécanismes del’impérialisme ». Pékin et Tokyo ont conclu une série d’accords financiers pour développer l’usage de leurs monnaies respectives dans leurs échanges en vue de limiter les paiements en dollars qui représentent aujourd’hui 60% des échanges entre les deux pays.
Le Nigeria vient d’annoncer qu’il convertirait en yuans, dès la fin 2011, de 5 % à 10 % de ses 33 milliards de dollars (environ 24 milliards d’euros) de réserves de change, aujourd’hui libellées en dollars, en euros, en francs suisses et en livres sterling. Toute chose qui tend à faire du yuan une monnaie de réserve mondiale, une devise de référence de la planète, au détriment du dollar.
Par ailleurs, la Chine et la Russie ont décidé de renforcer leur collaboration dans toute une série de secteurs dits stratégiques avec l’objectif affiché de stopper l’Occident belliqueux. La Russie, pour sa part a décrété par son premier Ministre Russe Vladimir Poutine, la fin des accords du désarmement stratégiques à peine conclus entre les États-Unis et la Russie. Ce qui vient de se passer, conclut-il « confirme que la Russie fait bien de renforcer ses capacités de défense ». Avant d’inviter La Haye, par la voix de Konstantin Dolgov, délégué aux droits de l’homme du ministère russe des Affaires étrangères, de procéder à une enquête impartiale sur les violations du droit international en Libye. Alors question : « Un simple battement d’ailes d’un papillon peut-il déclencher une tornade à l’autre bout du monde ? » Si « Oui », qu’en est-il des actions d’un prédateur comme l’Homme ? A combien de tornades allons avoir droit en cette nouvelle année ? Ceux qui attendaient des changements vont être servis. Pour sûr, le monde change…
Bonne année à toutes et à tous !