Côte d’Ivoire / Accidents des livreurs à moto : l’urgence d’agir

Jusqu’à quand accepterons-nous ce spectacle quotidien de chaos sur nos routes ? Jusqu’à quand fermerons-nous les yeux devant ces motos lancées à vive allure, slalomant entre véhicules, brûlant feux tricolores et priorités, au mépris de toute règle élémentaire de sécurité ?
Il faut le dire sans détour : la multiplication des accidents impliquant des livreurs à moto est devenue un véritable fléau national. Chaque jour ou presque, des familles pleurent un proche, des blessés s’ajoutent aux statistiques et des citoyens ordinaires frôlent le drame. Et pourtant, comme si tout cela était devenu banal, le silence continue.
Pourtant, notre pays n’a pas toujours connu cette situation. Pendant des décennies, les agents de services publics circulaient à moto sans transformer nos routes en champs d’accidents. Formation, discipline, responsabilité : les règles étaient claires et respectées. Aujourd’hui, avec l’explosion des sociétés de livraison rapide, un nouveau modèle s’est imposé — la vitesse à tout prix — où la rentabilité semble avoir remplacé la prudence.
La responsabilité est collective. Des entreprises qui imposent des délais irréalistes. Des autorités qui laissent prospérer un secteur sans cadre réglementaire solide. Une absence de formation structurée pour des jeunes souvent livrés à eux-mêmes dans la jungle urbaine. Et parfois aussi, une inconscience individuelle nourrie par la course au gain.
Mais peut-on vraiment accepter que notre développement économique se fasse au prix du sang versé sur nos chaussées ? Avons-nous besoin d’un carnage national pour enfin réagir ?
Il est temps de passer de l’indignation à l’action !
L’instauration d’un code de conduite spécifique pour les livreurs, d’une formation obligatoire certifiée, d’un contrôle technique rigoureux des engins, et d’un encadrement juridique strict des plateformes de livraison n’est plus une option : c’est une nécessité. Sans oublier une véritable politique de sensibilisation à la sécurité routière, aussi bien pour les conducteurs que pour les usagers.
Car la livraison rapide ne peut devenir un permis de tuer. Moderniser nos modes de consommation ne doit pas signifier banaliser la prise de risque mortelle.
Alors l’appel est clair : nos routes ont besoin d’ordre, de responsabilité et de respect. Le confort de nos commandes ne vaut pas une vie humaine. Agir maintenant, ou continuer à compter les morts : voilà le choix qui se présente à nous.
Firmin Koto
Mots-clefs : Accidents des livreurs à moto