Julie Dossavi danse avec la musique
La danse de Julie Dossavi lui est propre et émane purement et simplement de son inspiration. A cheval sur modernité et ethnique cette jeune originaire du Benin donne dans l’expressif et abstraite avec acuité pour en dégager les archétypes. Une disposition naturelle patiemment travaillée pour le jeu théâtral qui lui permet d’en restituer toutes les subtilités.
Julie Dossavi a donc pour style de croiser les identités multiples. La preuve palpable de sa demarche artistique est bien mise en exergue dans sa dernière creation la JuJu, sa dernière creation qui traverse le temps mais une thématique utile.
En sous-vêtements, une perruque afro vissée sur la tête, la danseuse franco-béninoise n’a guère besoin d’en dire plus. Son air de défi un peu hésitant suffit. Après un temps de retraite, le personnage de super-héroïne qu’elle s’est inventé s’apprête à reprendre de l’activité. « Son corps a changé. Il n’est plus aussi beau qu’avant. Plus aussi fort. Mais elle ne se résigne pas, elle veut aller de l’avant. Si Julie Dossavi parle peu, elle demeure tout de même l’héroïne éponyme du spectacle a son histoire. Et ce à travers ses doutes et ses envies de faire encore quelque chose pour le monde. Un peu comme l’artiste, qui voit dans cette excentrique JuJu une sorte de double fictif.
Africaine de la diaspora, Julie Dossavi est née et vit en France. Familiarisée aux rigueurs et aux exigences de la danse contemporaine, elle aime danser avec la musique, et qui plus est, la musique qui bouge. Ses deux thèmes de prédilection sont le for intérieur et la transformation.
Tout se resume en somme dans sa sensualité athlétique et sa manière de métisser les danses sur lesquelles elle travaille, la chorégraphe rappelle sa carrière de sportive, abandonnée en cours de route pour la danse. Dans son écriture très personnelle, on peut aussi deviner les traces des grands chorégraphes avec qui elle a collaboré.
Desiré Amani