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Dada Masilo, l’étoile sud-africaine s’éteint à 39 ans

Issa Kone | | Danses
Dada Masilo

La disparition brutale de Dada Masilo, chorégraphe et danseuse visionnaire, ce 29 décembre 2024 laisse un vide immense dans le monde de la danse. Connue pour ses relectures audacieuses des ballets classiques, elle avait fait rayonner les rythmes africains sur les plus grandes scènes internationales.

Une artiste qui réinventait les classiques

Née à Soweto, en Afrique du Sud, Dada Masilo avait su transformer son amour pour le ballet classique en une forme d’art unique, profondément ancrée dans son héritage culturel. Dès l’âge de 11 ans, la jeune danseuse avait trouvé dans la danse un langage universel. Mais c’est sa capacité à réinventer des chefs-d’œuvre comme Le Lac des cygnes, Carmen ou encore Giselle qui l’a propulsée au sommet.

Avec audace, elle mêlait la gestuelle gracieuse du ballet à l’intensité des danses traditionnelles africaines, comme le gumboot ou la danse zouloue. Ses créations explosaient les conventions : un prince homosexuel dans Le Lac des cygnes, des danseurs pieds nus, des rythmes percussifs en lieu et place des chaussons. Ses œuvres ne se contentaient pas d’éblouir, elles racontaient des histoires, dénonçaient l’homophobie, l’oppression des femmes, et le poids du sida en Afrique du Sud.

Un héritage éternel à Soweto

En décembre dernier, Dada Masilo inaugurait une plaque à son nom au théâtre de Soweto, un hommage à son engagement et à son parcours exceptionnel. « Elle était une étoile, mais aussi une source d’inspiration pour tant de danseurs en quête de reconnaissance », confie James Ngcobo, directeur artistique du théâtre.

Au-delà de son talent, Masilo était une femme de cœur, offrant opportunités et espoir à de jeunes artistes. À seulement 39 ans, elle laisse un héritage artistique et humain incommensurable. Ses tutus blancs continueront de faire danser Soweto et le monde, dans un vibrant hommage à son génie et à son âme lumineuse.

Issa Koné

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