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Le festival Kigali Ciné Junction : quand le cinéma africain descend dans la rue pour toucher son public

Alexandre Martin | | Cinéma
Kigali Cine Junction

Une 3e édition engagée pour démocratiser le 7e art au Rwanda

Le festival Kigali Ciné Junction revient dans la capitale rwandaise du 23 au 27 juillet pour sa troisième édition. Durant cinq jours, le cinéma s’invite dans divers lieux de Kigali, des centres culturels aux rues animées du centre-ville. L’idée ? Aller à la rencontre de celles et ceux qui ne fréquentent habituellement pas les salles obscures.

Sur une rue piétonne en plein cœur de la ville, un écran géant attire l’attention des passants. Carole Ikirezi, une étudiante curieuse, est venue assister à la projection du film Dahomey de Mati Diop.

« Je n’ai pas l’habitude d’aller au cinéma. Je regarde plutôt des films chez moi et je regarde surtout des films occidentaux. Avoir cette fois quelque chose de différent, qui nous parle à nous, est vraiment bien, je pense. J’ai hâte de voir ce que ça va donner », confie-t-elle, enthousiaste.

Le festival met à l’honneur le cinéma africain, avec une programmation riche centrée notamment sur le Sénégal, considéré comme un pilier du cinéma sur le continent. Parmi les invités figure le réalisateur sénégalais Moussa Sène Absa, venu partager sa vision :

« C’est extrêmement important que les Grands Lacs aient un lieu de jonction comme ils disent. Il y a une véritable nécessité de faire circuler nos œuvres et de permettre au public africain de se dire qu’ils ont aussi une empreinte à apporter au monde. »

Un cinéma africain plus proche des populations

Organisé par les studios Imitana Productions, le festival Kigali Ciné Junction s’inscrit dans une volonté claire : rapprocher le cinéma africain de son public naturel, celui du continent. Pour Philbert Aimé Mbabazi, directeur artistique de l’événement, sortir des salles classiques est une nécessité.

« On essaie de faire un pas vers le public. C’est ça l’idée d’aller en ville. Pour moi, c’est très important. Le cinéma africain est riche et très divers et on n’a pas ça sur nos écrans. »

Cette initiative permet également de faire rayonner la production locale. Parmi les œuvres projetées figure Minimals in a Titanic World, le premier long métrage de Philbert Aimé Mbabazi, présenté à la Berlinale cette année. Il souligne un constat partagé par de nombreux cinéastes : bien que le continent compte de nombreuses salles, celles-ci diffusent majoritairement des films occidentaux. Le festival vient combler ce vide en créant un espace de diffusion dédié aux films africains et afro-descendants.

À travers cette démarche, le festival Kigali Ciné Junction ne se contente pas de célébrer le cinéma africain : il redéfinit les lieux et les conditions de sa rencontre avec les spectateurs. Une manière audacieuse et inspirante de faire vivre le 7e art autrement, au cœur des villes, au rythme du quotidien.

Alexandre Martin

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