L’acteur Val Kilmer, de « Top Gun » s’est éteint

L’acteur Val Kilmer, star inoubliable de « Top Gun » et de « Batman Forever », s’est éteint à 65 ans à Los Angeles, mardi 1er avril, des suites d’une pneumonie. Révélé par son charisme électrisant à l’écran, celui qui incarnait aussi Jim Morrison dans « The Doors » laisse derrière lui une carrière éclatante, marquée par des sommets hollywoodiens, un combat contre le cancer et une renaissance artistique intime.
Des rôles cultes à l’ombre des blockbusters
Val Kilmer a marqué le cinéma dès 1986 en campant Tom « Iceman » Kazansky, le rival charismatique de Tom Cruise dans « Top Gun ». Un rôle qui propulse sa carrière, mais qu’il assumera avec ambivalence : « Je me suis mal comporté. Je me suis comporté avec courage. Je me suis comporté bizarrement envers certains », confiait-il en 2021 dans le documentaire Val, réalisé à partir de ses archives personnelles.
Des plateaux mythiques aux échecs cuisants, sa filmographie reflète une trajectoire chaotique. En 1995, il endosse la cape de Batman dans « Batman Forever », après avoir incarné un braqueur dans « Heat » face à Robert De Niro. Mais c’est son interprétation envoûtante de Jim Morrison dans « The Doors » (1991) qui révèle son audace.
Pourtant, l’acteur, formé à la prestigieuse Juilliard School de New York, rêvait de rôles plus exigeants. « J’ai perdu et retrouvé des parts de moi-même dont j’ignorais l’existence », résumait-il, évoquant son rapport complexe à la célébrité.
Un corps à corps avec la maladie et l’héritage d’une voix perdue
En 2014, Val Kilmer est frappé par un cancer du larynx qui le prive de sa voix. Un combat intime qu’il documente sans fard dans Val, dévoilant des images inédites de ses tournages et son quotidien marqué par la maladie. « Je suis béni », lançait-il, refusant tout regret. Malgré des rémissions, les séquelles persistent : en 2022, pour son ultime apparition dans « Top Gun : Maverick », sa voix est numériquement modifiée, intégrant poétiquement son histoire dans le scénario.
Si la presse a souvent évoqué son caractère « emporté » – comme lors du tournage calamiteux de L’Île du Dr Moreau (1996) –, Kilmer cultive aussi une sensibilité artistique méconnue. Poète publié (My Edens After Burns) et nommé aux Grammy en 2012 pour The Mark of Zorro, il aura, jusqu’au bout, cherché à transcender l’image de la star hollywoodienne.
Val Kilmer s’en va en laissant une empreinte indélébile : celle d’un acteur capable de brûler les écrans et de se réinventer dans l’ombre. Entre blockbusters et murmures poétiques, son héritage, comme sa vie, reste une ode à la complexité. Hollywood perd un de ses paradoxes les plus fascinants.
Alexandre Martin
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