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Humour: Debbouze, Mamane, Patson, Phil Darwin…, Ces Africains qui font rire la France

Atse Ncho De Brignan | | Cinéma

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L’humour à caractère comique, ridicule, absurde ou insolite souvent proche de la réalité adoucit aussi les mœurs. Il joue un rôle essentiel dans l’équilibre de la personne, libère les tensions et préserve dit-on la santé. Cela  certains Africains vivant dans un pays comme la France où le taux de stress est très élevé pour se faire un nom à travers cet humour à l’africaine assez spéciale. Parmi ces Africains qui font rire la France: Jamel Debbouze, Mamane, Patson, Phil Darwin et bien d’autres dont votre magazine préféré a bien voulu revenir sur les parcours.

Le premier, Jamel Debbouze, d’origine marocaine, est né un 18 juin 1975 dans le 10e arrondissement de Paris. À Trappes, dans les Yvelines (78) où habitent ses parents, Jamel, l’ainé de la fratrie, est happé par le train Paris-Nantes. Il perd l’usage de son bras droit à la suite de cet accident, au cours duquel un autre jeune homme, Jean-Paul Admette, fils du chanteur Michel Admette, trouve la mort. Cela se passait le 17 janvier 1990, à la gare de Trappes, alors que Jamel avait à peine 15 ans. La famille de la victime le poursuit pour homicide involontaire, mais il obtient un non-lieu par manque de preuves.

Très éveillé depuis son jeune âge, il participe au Championnat de France junior de la Ligue d’improvisation française. Là, il sera vite remarqué par Alain Degois (dit « Papy »), directeur de la compagnie théâtrale d’improvisation Déclic Théâtre qui le fait tourner, puis sera repéré en 1995 par les patrons de Radio Nova, Jacques Massadian et Jean-François Bizot, qui va faire de lui un homme célèbre. Il anime alors sur Radio Nova une chronique dénommée Le Cinéma de Jamel. À partir de 1996, il fait ses premières apparitions télé sur Paris Première, puis lance la version télévisée du Cinéma de Jamel sur Canal+ en 1998. Ses thèmes de prédilection sont l’immigration, la politique et tous ceux qui la pratiquent. Jamel est aussi acteur de cinéma où il a occupé des rôles importants dans des films tels Zonzon (1998), le fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001) et Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre (2002) qui ont connu des succès en France. En 2005 il joue dans le film Angel-A, réalisé par Luc Besson. Puis en 2006, il tourne dans le film historique Indigènes (qu’il coproduit), rendant hommage aux soldats nord-africains ayant combattu pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour ce film, il reçoit avec Samy Naceri, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan le prix d’interprétation masculine de la 59e édition du Festival de Cannes.

Depuis 2006, Jamel Debbouze se produit seul en scène dans des spectacles de one man show ou de stand-up où il présente son Jamel Comédie Club. En avril 2008, il inaugure son propre théâtre à Paris, le Comedy Club, dont l’objectif est de permettre à de jeunes talents de la scène comique d’éclore, parmi ceux-ci, un certain Patson.

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Patson, de son vrai nom Patrice Mian Kouassi, est d’origine ivoirienne. Il est également connu par son surnom « Beau gosse » et ses cris de scène « Yes Papa, jeu de jambes! ».

Basé en France depuis plus de vingt ans, Patson a fait ses premiers pas dans une troupe en Côte d’Ivoire. En France, il participe a des ateliers de théâtre où il est vite repéré par Jamel Debbouze qui l’introduit dans son Club. Par ses prestations scéniques et son humour dévastateur, il devient l’un des humoristes les plus expérimentés du Jamel Comedy Club. Monsieur « Beau gosse » et « ennemi des jeunes femmes » joue sur scène une succession de personnages drôles évoquant la différence et la richesse culturelle de l’Afrique. Il se donne pour modèles des personnages comme Jean-Miché Kankan, Adama Dahico, Coluche, Bourvil, Eddie Murphy, Gohou…

En plus de son talent de comédien, Patson anime sur la radio panafricaine Africa N°1 une émission intitulée « Yes Papa C KDO ». Il est également acteur de cinéma et chanteur en participant à la chanson C’est dans la joie avec Mokobé.

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Mamane, quant à lui, est d’origine nigérienne, «l’un des pays les plus pauvres de la planète», comme il aime le présenter à qui veut le savoir. Venu en France pour faire un troisième cycle universitaire en physiologie végétale, Mamane rate sa vocation et vire sur les planches par inadvertance: «un copain comédien a lu les textes que j’écrivais pendant mon temps libre et m’a poussé sur les planches. J’y suis allé presque par inconscience. J’ai instantanément été accro. Le public a suivi. J’ai continué». Dans son humour, Mamane a choisi d’investir un terrain glissant à savoir celui de la politique en Afrique. Il campe son décor dans un pays imaginaire le Gondwana qui est en quelque sorte une Afrique noire en miniature, et qui donc rassemble toutes les tares des pays africains, même si cette république est qualifiée de très très démocratique. Tous les matins, sur la Radio France Internationale (RFI), Mamane présente son journal, une revue satirique de l’actualité dans laquelle il incarne un président qui répond lui aussi à la parodie classique des «roitelets nègres» véhiculés par le système médiatique occidental, idiot, bête, excessif en tout. Son objectif, selon lui est de contribuer quotidiennement à véhiculer les caricatures grossières en les généralisant à tout un continent, de perpétuer la même image d’une Afrique dirigée par des potentats loufoques, toujours en retard économiquement en vue de faire prendre conscience aux uns et aux autres. Sur scène, il aborde lui aussi les thèmes d’immigration, les problèmes de sans-papiers dans un pays comme la France, l’actualité mondiale avec ses évènements sociopolitiques.

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Enfin, le dernier de notre sélection est Phil Darwin. Lui, est originaire du Congo Brazzaville. Avec son père diplomate, il séjourne dans plusieurs pays, notamment ceux du Maghreb où il a épousé les cultures et les façons de faire et d’être de ces peuples. Sur scène, l’homme incarne tout à la fois: excellent danseur en imitant les pas de Michael Jackson, de Ndombolo. Ces sujets se focalisent sur les 3 R qui font la France, à savoir: Rebeus, Renoirs, et Reblancs. Son humour transporte le spectateur en plus d’une heure de voyage dans diverses contrées d’Afrique pour le stopper net dans la France sur les thèmes de mariage mixte, de la femme africaine en France, de l’intégration… En un mot, avec Phil Darwin, ce sont des scènes de vie époustouflantes «made in Africa» avec ses regards, ses accents, ses gestes qui font de lui un humoriste incontesté de la « Génération stand up ».

L’humoriste franco-algéro-marocco-tuniso-congolais donne rendez-vous tous les mardis à 20h30 à partir de 7 juin au Théâtre de la Trversière, dans le 12ème arrondissement de Paris.

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