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Dysney retourne au cinéma, malgré elle-même

Arsene DOUBLE | | Cinéma
Dysney Retourne Au Cinéma 1

Ansel Elgort et Rachel Zegler dans le « West Side Story » de Steven Spielberg, qui sortira le 10 décembre aux Etats-Unis, le 8 décembre en France. NIKO TAVERNISE / AP

Après avoir longuement hésité, le géant de l’industrie du cinéma américain Dysney se décide enfin à retourner au cinéma. Ses prochains films, dont “Encanto“, “The Last Duel“ et Eternals“, sortiront d’abord sur grand écran, avant d’être suivis sur sa plate-forme de vidéo à la demande Disney+, qui lui a permis durant deux ans de mieux s’adapter à la crise du Covid-19 et booster son chiffre d’affaires.

 

Nous parions que cette décision de Dysney de retourner au cinéma n’a pas du tout été facile. Si l’industrie du cinéma a fortement été affectée par la crise du Covid-19, Dysney reste l’une des rares structures cinématographiques à avoir tiré le meilleur parti de cette pandémie. La fermeture des salles de cinéma a, en effet, permis à Dysney d’accroître extraordinairement son chiffre d’affaires.

En revenant à l’ancien mode de distribution que constituent les cinémas traditionnels, on comprend vite que la firme aux grandes oreilles ne le fait pas volontiers. Lorsque Dysney se résout à diffuser tous ses films, notamment “Encanto“, “The Last Duel“, “Eternals“ ou encore “West Side Story“, dont la sortie est prévue avant la fin de l’année, d’abord dans les cinémas, il faut savoir qu’un tel choix est dû aux nombreuses plaintes qui la visaient depuis la décision de ses décisionnaires de privilégier leur plate-forme de vidéo à la demande Disney+ au détriment des salles de cinéma.

Echappant au contrôle des exploitants des salles de cinéma en raison du confinement lié Covid-19, toutes ses nouvelles productions sortaient directement sur sa plate-forme de vidéo à la demande Disney+, lancée en novembre 2019. Le média français Le Monde révèle, dans une de ses récentes publications, qu’« après une série de rachats successifs, il [ Dysney, ndlr] pouvait concentrer sur certains marchés, comme aux Etats-Unis, jusqu’à 40 % des recettes du box-office. »

Moins favorable à un retour en salle après le confinement, le nouveau patron de Disney, Bob Chapek avait rappelé, à la mi-août, sa stratégie privilégier la « flexibilité », pour être capable « de suivre le consommateur où qu’il aille ». Et « quand les salles ont rouvert, il y avait une immense réticence du public à revenir », avait-il insisté lors de la présentation des résultats financiers de l’entreprise.

Notons que Disney produisait auparavant des contenus pour le cinéma et la télévision. Depuis deux ans, le groupe californien a accès directement à son public via le streaming, et les salles dépendent de son bon vouloir. La stratégie de Disney est particulièrement surveillée en raison de l’importance gagnée par le streaming depuis le début de la pandémie et du poids du géant dans l’industrie.

Son nouveau mode de distribution privilégié Disney+, lancé en novembre 2019 en plein confinement, a sidéré par son entrée en force dans la guerre du streaming. Même les décisionnaires du studio n’avaient pas estimé que la plateforme atteindrait les 95 millions d’abonnés en un peu plus d’un an, rattrapant l’air de rien son principal concurrent : Netflix.

En réalité, le retour au cinéma de Dysney est loin de réjouir le géant américain.

Arsène DOUBLE

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