COULIBALY SEYDOU ( réalisateur ) : CLAP IVOIRE A ÉTÉ POUR MOI LA MEILLEURE ECOLE DE CINÉMA »
Coulibaly Seydou est un jeune réalisateur ivoirien avec lequel il faudra compter dans l’ univers du cinéma les années à venir. Déjà à son actif plusieurs Prix au concours ( Clap Ivoire ) des jeunes réalisateurs de l’ espace UEMOA, désormais élargi à l’ espace CEDEAO et au Fesapaco, le jeune réalisateur n’ entend pas rester là. Pour lui, le documentaire est le genre qui convient le mieux pour traiter les grands problèmes de société, raison pour laquelle il se bat pour être l’ un des meilleurs réalisateurs ( documentaire ) de sa génération. Avec les lauriers déjà glanés, il n’ est pas loin d’ atteindre son objectif même s’ il reconnaît que le cinéma nécessite beaucoup d’ argent. Pour l’ instant il n’ en a pas assez et compte sur les producteurs sérieux pour faire aboutir ses rêves. C’ est un prétendant sérieux au Gand Prix Kodjo Ebouclé de Clap Ivoire qui s’ est confié à nous. Entretien…
Comment est née votre passion pour le cinéma ?
Ma passion est née de par mon oncle qui possédait une camera et qui me la donnait de temps en temps pour le filmer. Sinon j’étais reporter-photographe.
Comme je n’avais pas de maîtrise, il m’a envoyé dans le service de presse de l’armée pour une formation pratique. De fil en aiguille ma passion pour le cinéma s’ est aiguisée.
Le fait de n’ avoir pas fréquenté une école de cinéma a t-il constitué un handicap ?
Oui, parce que quand on finit une formation, on a un diplôme et le diplôme te permet de postuler à tout appel d’offre. Au-delà de ça, on obtient une technique plus approfondie sur le cinéma.
Comment avez-vous vécu votre premier Prix à Clap Ivoire ?
Mon premier Prix Clap Ivoire a été pour moi une grande satisfaction, car c’était le premier prix de ma carrière. Je ne n’oublierai jamais et c’est ce Prix qui me donne toujours le courage d’aller chercher d’autres Prix.
C’est une fiction qui vous a révélé au public. Mais depuis lors c’ est avec le documentaire que vous vous illustrez. Y a t-il une explication à cela ?
Non, ma première fiction a été classée deuxième à Clap Ivoire ce qui m’a pas permis de compétir à la phase UEMOA.
Mais par contre j’ai fait une analyse au niveau des films documentaires et j’ai trouvé qu’il y avait peu de gens qui s’ intéressent à la chose parce qu’ ils trouvaient le documentaire trop difficile. J’ ai donc décidé de me lancer dans le documentaire pour relever le défi..
Si vous devriez choisir entre le documentaire et la fiction ?
Le documentaire bien entendu !
Pour vous Clap Ivoire a été une véritable école de cinéma. Soyez plus explicite !
Oui, Clap Ivoire a été pour moi une véritable école de cinéma, parce que j’ai eu à prendre des cours ( lumière, filtres des cameras, qualité d’image, réalisation etc…). C’ est une initiative qu’ on devrait inventer si elle n’ existait pas.
Cette année, vous avez eu le Prix Spécial de la ville de Ouagadougou au Fespaco. Quel commentaire ?
Grande a été ma joie d’avoir reçu ce Prix, car cela prouve que mon travail est de qualité. Je ressens également cela comme une fierté pour la Côte d’ Ivoire. C’ est une belle façon de dire au monde entier que la Côte d’ Ivoire a son mot à dire dans le domaine du cinéma.
» Ils sont fous , on s’ en fou « . Parlez nous de ce documentaire qui a retenu l’ attention du Jury.
C’est un film-documentaire de fait de société qui parle des malades mentaux communément appelés fous. Nous disons à travers notre caméra qu’ ils ne sont aussi fous qu’ on le croit. Et même s’ ils étaient fous, ils ont tout de même droit à des égards. Les pouvoirs publics doivent traiter ces malades avec beaucoup d’ humanité.
Ce film est-il une façon pour vous d’ attirer l’ attention des autorités sur ce phénomène qui prend de l’ ampleur ?
Oui, mais au-delà des autorités, nous voulons attirer l’attention des populations sur ce phénomène. Nous devons avoir une autre approche de ce phénomène. Nul n’ est à l’ abri de la folie !
Etes-vous pour un cinéma militant qui défend les grandes causes
Oui! Au cinéma ont peut décrier une situation, on peut sensibiliser, informer, faire la promotion. En un mot nous nous servons de la camera pour attirer l’attention des uns et des autres sur de grands faits de société.
En terme de budget, combien un film peut-il vous coûter ?
Cela dépend du contenu du film, mais ce qu’il faut retenir c’est que la production cinématographie coûte très chère, raison pour laquelle, nous sollicitons toujours des appuis financiers.
Pensez-vous qu’ il y a des producteurs sérieux en Afrique ?
Oui. Mais ils sont très rares. Je pense qu’ ils ont besoin de connaître l’ environnement cinématographique avant d’ y investir.
Continueriez-vous à tourner des films même si les moyens ne suffisent pas ?
Il est impossible de tourner un film s’il y a manque de moyens. Il est donc clair que s’ il n’ y a plus de moyens, je vais arrêter…
Quel peut être l’ apport de nos télévisions nationales dans la production et la diffusion des films ?
Nos télévisions nationales peuvent faire beaucoup en diffusant nos films déjà réalisés en échange d’un soutien financier pour la réalisation de prochains films. Cette pratique pourra enrichir les programmes des chaînes nationales.
Vous venez de remporter le Premier Prix documentaire au palmarès national de Clap Ivoire. Quel est votre secret ?
Mon secret c’est d’abord Dieu. J’ ai pour moi la perspicacité, l’efficacité et le courage. J’ ai la chance d’ avoir une équipe de bonne volonté qui croit au métier de cinéma comme moi. Nous faisons donc route ensemble pour faire face à d’ autres challenges.
Bientôt la phase sous régionale de Clap Ivoire. Pensez-vous déjà au Grand Prix Kodjo Ebouclé ?
Oui ! je crois que Dieu me donnera ce Grand Prix cette année, car c’est ce Prix qui me manque. Cela dit, je n’ en fais pas une fixation …
Comment comptez-vous mettre votre expérience au service des jeunes réalisateurs ?
J’aimerais encadrer les jeunes réalisateurs qui aime le métier du cinéma comme moi et qui aime le travail bien fait
Quels sont sont vos projets immédiats ?
Mes projets immédiats sont nombreux mais le plus important est le film documentaire qui porte sur la noix de kola d’où un projet d’aide au financement de la production se trouve dans les bureaux du Ministère de la Culture et de la Francophonie et mon souhait est que le Ministère nous aide à la réaliser ce film de 52 Minutes qui fera ressortir le volet intégration, immigration, culture, économie, social, recherche, etc… Pour prouver que ce projet est important nous avons commencé le tournage et c’est dans les première images que nous avons fait un résumé de 12 minutes qui a été primé au titre de meilleur film documentaire à Clap Ivoire 2013 et retenu à Clap Ivoire sous régional ( CEDEAO ). C’est pour vous dire que ce film a sa place sur les chaines nationales et dans les salles de cinéma.
PALMARÈS :
2009 : 2ème Prix fiction à Clap Ivoire avec le film « Au-delà de l’ignorance «
-Participation au festival d’ Amiens en France avec le film documentaire » Les masques au pays Wê «
2010: 2ème Prix Clap Ivoire avec le film documentaire » Les Senoufos Nanfaran «
2011: 1er Prix Clap Ivoire édition nationale, 2ème Prix Clap Ivoire édition UEMOA et le Prix de l’Intégration Africaine avec le documentaire » Lossogo «
Ce film documentaire a été retenu au Fespaco 2011
2012: 1er Prix Clap Ivoire Edition nationale , 1er Prix Clap Ivoire édition UEMOA et Prix spécial du Jury au festival des lagunes avec le film documentaire « Fonon , le Génie du Fer«
2013 : Prix de la ville de Ouaga au Fespaco.Prix de meilleur documentaire au festival de Gepact avec » Ils sont fous , on s’en fout « .Film nominé au festival de la francophonie au Sénégal.
1er Prix documentaire Clap Ivoire édition nationale avec » Kola, la noix aux milles vertus »
Loukou Raymond –Alex