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Claudia Cardinale, icône intemporelle du cinéma, s’éteint à 87 ans

Lucie Assi | | Cinéma
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Le monde du cinéma est en deuil : Claudia Cardinale, légende du septième art, est décédée mardi à l’âge de 87 ans à Nemours, près de Paris, « auprès de ses enfants », a annoncé son agent Laurent Savry. Actrice emblématique des années 1960, elle a marqué l’histoire par son charme magnétique et son incroyable capacité à incarner des personnages féminins multiples et complexes.

« J’ai incarné au cinéma toutes sortes de femmes, populaires, bourgeoises, femmes objets et même femmes d’affaires… J’ai donné à chacune d’elle quelque chose de moi, de mon moi secret », confiait un jour Claudia Cardinale. Une confession qui résume l’essence même de sa carrière : l’art de se livrer tout en restant insaisissable.

Des débuts marqués par le destin

Née à Tunis en 1938, Claudia Cardinale n’était pas destinée au cinéma. À 15 ans, elle apparaît par hasard dans un court-métrage de René Vautier, Les anneaux d’or. Son regard face caméra attire l’attention, mais elle retourne rapidement à sa vie d’adolescente. Un an plus tard, sa vie bascule lorsqu’elle remporte, sans même s’y être inscrite, un concours de beauté : « La plus belle Italienne de Tunisie ». Invitée à la Mostra de Venise, elle découvre soudain l’effervescence du cinéma italien.

Réfractaire à cette carrière qu’on voulait lui imposer, elle tente de retourner à une vie normale. Mais le destin – qu’elle appelait volontiers mektoub – en décide autrement. En 1959, son rôle dans Le Pigeon de Mario Monicelli révèle son talent au grand public. Très vite, sa beauté et sa présence magnétique séduisent réalisateurs et producteurs.

De l’Europe à Hollywood : une carrière fulgurante

En l’espace de quelques années, Claudia Cardinale s’impose comme l’une des plus grandes actrices européennes. Sa carrière explose en 1963 avec deux films majeurs : Le Guépard de Luchino Visconti, Palme d’or à Cannes, et Huit et demi de Federico Fellini, chef-d’œuvre du cinéma italien. Son interprétation, alliant force et fragilité, dissipe les critiques qui la réduisaient à une simple beauté décorative.

Hollywood ne tarde pas à l’accueillir. Elle brille dans La Panthère rose aux côtés de David Niven, qui dira d’elle qu’elle est « la meilleure invention de l’Italie après les spaghetti ». Puis en 1968, elle atteint l’apogée de sa carrière avec Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone, où elle incarne une héroïne puissante dans un univers masculin.

Souvent comparée à Brigitte Bardot, Cardinale reste pourtant unique. Sa sensualité naturelle, alliée à une réserve mystérieuse, en fait l’icône d’une génération.

Une femme libre face aux épreuves

Derrière le glamour se cachait une femme marquée par les épreuves. Victime d’un viol dans sa jeunesse, elle élève en secret son fils Patrick, présenté au public comme son frère. Elle dénoncera plus tard la manipulation et le contrôle exercés par le producteur Franco Cristaldi, qu’elle qualifiera de « piège ». Libérée de cette emprise dans les années 1970, elle choisit l’amour avec le réalisateur Pasquale Squitieri, quitte à s’éloigner temporairement des plateaux.

Malgré des difficultés financières et des passages plus discrets, elle reste active, tournant dans de nombreux films jusqu’aux années 2000, avant de se consacrer davantage au théâtre et à des causes humanitaires.

Une icône engagée et éternelle

Ambassadrice de bonne volonté pour l’Unesco à partir de 2000, Claudia Cardinale a mis sa notoriété au service des droits humains et des droits des femmes. Fidèle à ses convictions, elle a toujours revendiqué sa liberté, à l’écran comme dans sa vie.

En 2017, le Festival de Cannes l’a choisie pour son affiche officielle, preuve que son image reste un symbole intemporel de grâce et de liberté. Interrogée sur la photo retouchée qui avait suscité la polémique, elle avait répondu avec sérénité : « Cette image a été retouchée pour accentuer cet effet de légèreté… c’est une sublimation. »

Aujourd’hui, Claudia Cardinale laisse derrière elle une filmographie exceptionnelle, des rôles inoubliables et le souvenir d’une femme qui, au-delà du mythe, a incarné la force, la fragilité et la liberté.

Lucie Assi

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