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Bertrand Blier, le maestro de l’humour noir, s’éteint à 85 ans

Alexandre Martin | | Cinéma
Bertrand Blier

Le cinéma français perd l’un de ses rebelles emblématiques. Bertrand Blier, réalisateur de films cultes comme Les Valseuses, Buffet froid ou encore Tenue de soirée, est décédé lundi soir à l’âge de 85 ans. Sa famille a annoncé qu’il s’était éteint paisiblement à son domicile parisien, entouré de ses proches.

Un maître du verbe et de la subversion

Avec son style inimitable, mêlant dialogues incisifs et audace narrative, Bertrand Blier a redéfini les codes du cinéma dans les années 1970 et 1980. Son œuvre, souvent teintée d’un humour cru et dérangeant, a marqué les esprits, à commencer par Les Valseuses en 1974. Ce film, qui a révélé Gérard Depardieu, aux côtés de Patrick Dewaere et Miou-Miou, est rapidement devenu un classique, bien que sa tonalité subversive ait choqué à l’époque.

Bertrand Blier, c’était aussi un don pour diriger les plus grands : Jean-Pierre Marielle, Michel Blanc, Isabelle Huppert, ou encore Carole Bouquet, qui remportera un César sous sa direction dans Trop belle pour toi. Ses collaborations avec Gérard Depardieu, qu’il a érigé en icône, resteront gravées dans l’histoire du cinéma.

Héritage d’un anticonformiste

La ministre de la Culture a salué la mémoire d’un « cinéaste immense et anticonformiste, amoureux de la liberté de créer ». Récompensé par l’Oscar du meilleur film étranger en 1979 pour Préparez vos mouchoirs, Blier a aussi raflé plusieurs César, dont celui du meilleur scénariste pour Buffet froid.

Ses dernières œuvres, comme Le Bruit des glaçons (2010), prouvent qu’il n’a jamais cessé d’explorer les méandres de l’âme humaine avec ce ton unique qui le caractérisait. Si certaines critiques modernes pointent une misogynie dans ses films, son apport au septième art reste indéniable : un dialogue constant entre audace, provocation et génie créatif.

Bertrand Blier s’en va, mais ses films continuent de bousculer, comme pour rappeler que le cinéma est avant tout une liberté de ton.

Alexandre Martin

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