« Bénie soit Sixtine » : un téléfilm qui dévoile l’emprise des intégrismes religieux
Adapté du roman semi-autobiographique de Maylis Adhémar, le téléfilm Bénie soit Sixtine, diffusé sur France 2, a captivé près de 3 millions de téléspectateurs.
Porté par une réalisation sensible de Sophie Reine, il plonge dans l’univers méconnu des communautés catholiques intégristes, à travers le destin d’une jeune femme en quête de liberté. Un succès qui ne laisse pas indifférent, jusqu’aux critiques les plus inattendues.
Le poids des silences : une histoire vraie derrière la fiction
Le téléfilm Bénie soit Sixtine n’est pas qu’une simple fiction. Il puise ses racines dans le vécu de Maylis Adhémar, autrice du roman éponyme. Inspirée par son enfance au sein d’une communauté catholique intégriste, elle dépeint avec justesse l’enfermement mental et spirituel qu’elle a côtoyé. « C’est un cheminement effectué entre 16 et 20 ans. C’est très compliqué de quitter une telle prison psychologique, au sein de laquelle il y a cette peur du péché, au sein de laquelle on vous a inculqué une vérité présentée comme absolue », confie-t-elle. Si son héroïne, Sixtine, incarne une femme piégée dans un mariage oppressant, Maylis, elle, a réussi à s’échapper. Mais à quel prix ?
À travers le personnage de Sixtine, interprété avec brio par Capucine Valmary (Prix du jeune espoir féminin à La Rochelle), le téléfilm explore la descente aux enfers d’une jeune mère soumise aux diktats d’une belle-famille intégriste. Entre manipulations et violences psychologiques, elle finit par fuir avec son enfant, cherchant refuge dans un village isolé. Une histoire qui résonne avec les réalités vécues par des milliers de personnes encore embrigadées dans ces communautés.
Un succès qui dérange : les réactions contrastées
Si le téléfilm a été salué par la critique et le public, il n’a pas manqué de susciter des débats, voire des polémiques. Pascal Praud, figure médiatique de CNews, n’a pas mâché ses mots, accusant France Télévisions de viser spécifiquement les catholiques citant même un verset biblique pour appuyer son propos. Une réaction qui en dit long sur les tensions autour de la représentation des intégrismes religieux.
Pourtant, Maylis Adhémar insiste : son récit n’est pas une attaque, mais une alerte.
Avec Bénie soit Sixtine, elle espère briser le silence qui entoure ces groupuscules, tout en offrant une lueur d’espoir à celles et ceux qui cherchent à s’en affranchir. Un message fort, porté par une œuvre qui, au-delà des chiffres d’audience, marque les esprits.
Bénie soit Sixtine est disponible en replay sur France.tv.
Alexandre Martin
Mots-clefs : Bénie soit Sixtine, Capucine Valmary, France 2, Maylis Adhémar, Sophie Reine
