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1ère édition de CINE DROIT LIBRE à Abidjan Un festival pour dénoncer les violations des droits de l’homme

Yacouba Sangare | | Cinéma

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Une initiative noble. Abidjan accueille du 10 au 13 juillet la première édition de Ciné Droit Libre. Un festival de films engagés pour la cause des droits de l’homme et de la liberté d’expression. «  Nous voulons donner une plate-forme d’expression aux cinéastes et journalistes du monde entier dont les œuvres sont censurées ou ont eu des difficultés de diffusion » précise Luc Damiba, président de Semfilms, initiatrice de ce festival au Burkina et qui co-organise avec Cinéconnexion, la présente édition de Ciné Droit libre, en partenariat avec le Goethe Institut Abidjan et le Palais de la culture de Treichville. « Ciné Droit Libre » se veut un cinéma qui va droit au but sur les questions liées aux droits humains et à la liberté d’expression, c’est également un cinéma qui se veut libre d’expression et d’accès.

Inciter à l’action par la diffusion des films engagés
Le festival vise comme principal objectif à mettre le cinéma au service des droits humains et de la liberté de la presse. Pour que le monde tourne plus droit, il faut, aux yeux des organisateurs, «  que les défenseurs et les victimes des droits de l’homme montrent le vrai visage de leurs bourreaux ». Ciné Droit Libre entend surtout « exposer et dénoncer à travers les films les atteintes ou violations des droits fondamentaux (vivre, s’exprimer, s’informer, filmer, diffuser ses idées) ».

« Souvent un seul film de 20 ou 30 minutes, explique Roger Soumahoro, trésorier de Cinéconnexion, peut valoir plusieurs jours de débats et d’ateliers ou de séminaires autour d’un même sujet ». Le festival de ces films devient, renchérit Yacouba Sangaré, président de Cinéconnexion, alors « une occasion de dénoncer certaines violations des libertés fondamentales comme celle de la presse ou de certains droits élémentaires. Ce festival est également un puissant moyen de sensibilisation sur le respect de ces libertés et de ces droits fondamentaux ».

Un film, un thème, un débat
Le principe du festival est simple : un film, un thème, un débat. Pendant quatre soirées successives, qui auront pour cadre pêle-mêle le Goethe Institut, le Palais de la culture et la Faculté de droit de l’université de Cocody, une dizaine de films seront projetés, en présence d’un réalisateur, d’un journaliste ou d’un militant des droits de l’homme, invités à l’occasion pour débattre avec les cinéphiles, des préoccupations qu’ils soulèvent. Ainsi dix-huit documentaires seront-ils projetés sur l’ensemble des trois sites du festival. Notamment le très attendu, «  Guy André Kieffer, un journaliste qui dérangeait » de Bernard Nicolas, qui conte les circonstances mystérieuses de la disparition du journaliste franco-canadien à Abidjan, ou encore « Thomas Sankara , l’homme intègre » du français Robin Schuffield qui brosse le portrait du jeune chef d’Etat révolutionnaire du Burkina Faso. Ces deux films inaugureront le jeudi 10 juillet prochain la soirée d’ouverture du festival au Goethe Institut à Cocody. Ciné Droit Libre donnera également à voir des films comme «  Le déshonneur des casques bleus » de la québécoise Raymonde Provencher qui rappelle le drame de plusieurs femmes violées au Congo démocratique ( ex-Zaïre) par les soldats de la paix, « Marchands de miracles » du français Gilles Remische, qui dénonce la floraison des églises mercantiles en Afrique… Ce n’est pas tout, il consacrera une soirée spéciale à la Côte d’Ivoire, qui mettra en lumière trois productions inspirées des péripéties de ce pays : « Télé Guerre » de Luc Damiba et Abdoulaye Diallo, qui relate les efforts d’une bande de jeunes volontaires pour donner vie à une télé à Bouaké, fief de l’ex-rébellion, « Côte d’Ivoire, Terre d’Espérance », qui explique comment le mépris de l’écriture a plongé la Côte d’Ivoire dans le gouffre et enfin « La victoire aux mains nues », qui exalte le combat des Jeunes Patriote contre l’ex-colonisateur( la France), en pleins tourments de la crise ivoirienne. Mais, Ciné Droit Libre Abidjan , ce ne sera pas que des projections. Le festival va aussi faire une part belle à la réflexion et à la formation. Déjà dès le 10 juillet matin, Djamel Tahi, célèbre documentariste français, inculquera, via un atelier au Goethe Institut, à trente jeunes mordus du cinéma, les rudiments pour écrire et réaliser un film documentaire. Deux jours plus tard, soit le samedi 12 juillet, à partir de 9h, un pool de panélistes cogitera, au cours d’un forum, sur le thème, «  Médias, paix et élections ». Et les échanges seront chapeautés par le doyen de la faculté de droit, Pr Mélèdje Djédjero, doyen de la faculté de droit. Ciné Droit Libre espère vivement susciter une mobilisation pour les droits humains et la liberté d’expression. Et ce festival n’est déjà qu’un pas….important !

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