Côte d’Ivoire : Le tambour parleur Djidji Ayôkwé sur le chemin du retour

Après des années de négociations et de promesses, le célèbre tambour parleur Djidji Ayôkwé, symbole historique de la culture tchaman, s’apprête enfin à retrouver sa terre d’origine. Ce lundi 18 novembre, à Paris, les ministres de la Culture ivoirienne et française, Françoise Remarck et Rachida Dati, officialiseront le retour de cet imposant artefact.

Mesurant 3,31 mètres et pesant 430 kilos, le tambour Djidji Ayôkwé sera d’abord prêté à la Côte d’Ivoire avant qu’une loi spécifique ne scelle sa restitution définitive.

Cette avancée met fin à un feuilleton de plus de trois ans, marqué par des retards législatifs en France, malgré l’engagement d’Emmanuel Macron depuis 2017. Les sénateurs français, récemment sensibilisés à l’urgence de la situation lors d’une visite à Abidjan, ont redynamisé le dossier. Une proposition de loi vient ainsi d’être déposée au Sénat, relançant l’espoir d’un rapatriement officiel d’ici quelques mois.

Un retour chargé d’histoire et de symboles
Le Djidji Ayôkwé, pillé en 1916 par les colons français, est bien plus qu’un objet. Il incarne la voix d’un peuple et les traditions orales des Tchaman. Son absence, douloureusement ressentie par la Côte d’Ivoire, est au cœur des revendications culturelles depuis des décennies. Selon un parlementaire proche du dossier, des pressions diplomatiques exercées sur l’Élysée auraient contribué à accélérer le processus.

Prévu pour rejoindre le musée des civilisations d’Abidjan au printemps prochain, le tambour parleur trouvera enfin sa place dans une exposition qui célébrera son retour et la résilience culturelle ivoirienne. Une étape majeure pour la restitution du patrimoine africain, résonnant bien au-delà des frontières ivoiriennes.

Issa Koné

Mots-clefs : art contemporain, culture, tambour parleur Djidji Ayôkwé