Peinture : La galerie Houkami Guyzagn entre « signes et symboles »
Situation et contexte historique
« Aidez-moi » ou « aide-moi »selon la sensibilité de la formule de politesse appliquée, en langue Baoulé, cette écurie de la galerie « Houkami Guyzagn » reflète si bien son nom. « Faire de l’art, une aide culturelle, éducative dans un mental artistique et scientifique par l’entremise des promotions, pour nos futures générations… » Telle est la conviction ressentie des fermes entrailles du premier responsable de ladite galerie, son honorable Thierry Dia.
Il va plus loin par le canal de son assertion, en montrant de par son expérience et de par son expertise que le talent n’atteint sa perfection qu’au terme d’une longue évolution de dur labeur.
Naissance d’une grande mission
Au fil des années qui s’enfuient comme le temps, son excellence Thierry Dia a toujours su montrer, aux yeux du monde de l’art, d’un double trait, son amour face à la solidarité, qui pour lui, aspire à un véritable devoir, à ne point négliger d’une part et d’autre part, son souci accru du devenir de l’art dans nos sociétés contemporaines d’origine traditionnelle, en présence des commodités esthétiques contemporaines.
Tête de fil des années « 2000 », s’engageant dans une voie nouvelle des mentalités émergentes, Thierry Dia fut le premier initiateur de la biennale des arts visuels en Côte d’Ivoire avec les « guyzagn »doté du grand prix Guy Nairay. Symbole des galeries en parfaite mutation et capable de sortir des eaux boueuses l’ensemble des artistes au fin d’un façonnage, dans un canevas de sensibilité émotive, lié aux mérites les plus approfondis, « l’oncle Dia » affectueusement pour les grands intimes, se donne toutes les grandes possibilités pour rendre plus accessible, à la nouvelle génération, le bonheur du goût à l’effort vers la voie de « l’émérite ». Personnage publique, dotée d’une immense humilité, Monsieur Dia Brou Thierry, fait partie des honnêtes citoyens tout comme le Pr Yacouba Konaté et (feu) Sy Savané, au coeur saint, ayant prêtés ce serment de « mettre en exergue, la valorisation des cultures »par la médiation des fibres distinctes de l’immense empire de l’art.
Mission accomplie avec les artistes de l’écurie « Houkami Guyzagn »
Aujourd’hui, cette preuve montre une fois de plus, sa crédibilité sous l’ère du peintre visionnaire Rnsto.
Tout est accompli, sous l’ère d’Rnsto
Bien pensé, le décor rime avec la scénographie. Les toiles mariées aux supports, fêtent amoureusement leur lune de miel avec ce si beau cadre, métamorphosé en une parade chromatique nuptiale. Le parcours des tons se conjugue initialement, en fonction de la sensibilité qui règne concomitamment entre la tonalité et la saturation des teintes. Dans cette mission où les signes font « office » de carnets de voyage, les symboles en amont, aspirent au développement d’une notion de déplacement itinérant comme le nerf de l’identité des civilisations d’origine africaines. Le visiteur reçoit en plein visage, l’expressivité du message que véhicule l’artiste Rnsto, en apprivoisant celui-ci au merveilleux monde linguistique des « signes et symboles ».
Comme l’atteste Rnsto, la création n’est pas un jeu du hasard. Et s’il arrivait que le « hasard » prenne le dessus, le plaisir ne serait pas à son apogée. Juste éclairer le cognitif de son public, qu’il manifeste une immense curiosité sur la sémiotique et la perception sémantique ( explorée ) de ce patrimoine sémiologique, pour une mise en forme de ses créations. Créations, qui adopteront une posture impérissable, comme une possibilité d’ouverture, dans le temps et dans l’espace.
En ce jour du 18 juin 2014, nombreux étaient les convives qui ont dégusté la part du gâteau à cette messe culturellement artistique. Parmi lesquels, la présence remarquable et éblouissante de la « diva » des scènes picturales, Madame Mathilde Moreau, Directrice de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts.
Pour cette exposition dénommée « signes et symboles », le critique d’art Mimi Errol, commissaire de ladite expo, a intelligiblement brillé de par son éloquence verbale, tout au long de cette délectation culturellement artistique.
Entre les lignes de notre critique, le mot qui revenait le plus souvent fut le vocable de « l’esprit » qu’évoquait l’artiste, en question. Ensto parle invisiblement aux esprits qui l’habitent et du même abord, visiblement à ceux qui gravitent dans notre espace quotidien. Telle semble une langue comprise par les grands initiés.
Appareillement, le processus de notre « Kandinsky Africain » est conjointement plus axé sur le spirituel. Une manière plausible de ne point s’éloigner de son identité culturelle. Raison de plus dans sa vision, il vit la réalité avant de passer à la pratique performative de son art. Comme instrument d’expérimentation, il fait usage de ses doigts féeriques pour la réalisation de ses oeuvres. Selon les sources médiatiques plus proches, l’artiste Rnsto met en surface, la vie cachée des signes. Cette vie du commun des mortels, basée sur parole des signes, intègre désormais le champ pictural d’où la vitrine des arts dits trans-disciplinaires, comme un des facteurs du patrimoine culturel, artistique, littéraire, philosophique et scientifique.
Ayant retrouvé sa propre voie picturale, l’écriture langagière de Hougbo Ernesto alias Rnsto accueille symboliquement, une ouverture de nos valeurs en conformité de celles de nos repères, dans nos sociétés contemporaines. Cette belle initiative des codes du pouvoir de l’art rappelle sous un angle tridimensionnel, les voies parallèles de la création liant religion, spiritualité et société.
Désiré Amani