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Oskar Bambaaras, le chantre de l’ « essaimisme » remet le couvert

Remi Coulibaly | | Arts Visuels

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Après une rentrée remarquable et remarquée dans l’antre des arts picturaux ivoiriens avec l’exposition qu’il a organisée à son showroom de la Riviera à Abidjan, en juillet dernier, le peintre émergent Oskar Bambaaras, remet le couvert.

En effet, celui qui use avec une dextérité inouïe de la toile de jute comme matériau de base pour ses tableaux, vient de lancer une ligne vestimentaire dans les mêmes ton et mouvance.
Lors de l’exhibition de ses nouvelles créations, en attendant la grande exposition-débat de décembre, il a (dé) montré que son style pictural, l’ «essaimisme», revêt une démarche et une écriture originales. C’est un néologisme dérivant de l’essaim des abeilles et donc de l’essaimage, qu’il a formalisé depuis 2001 et dont il a officiellement présenté le «Manifeste», baptisé «L’essaimisme et ses fondamentaux», à cette occasion. Il en ressort que c’est «un concept pictural dans la démarche idiomatique exploratoire. De la recherche matiériste entamée sur la toile de jute jusqu’à l’approche conceptuelle consubstantielle, l’essaimisme se révèle… la toile nue et légère d’intégrations en fusions; de la matière vers l’informe; au-delà des réalités, vers des formes de vérités… ».

Oskar Bambaaras, s’inspirant de l’organisation sociétale des abeilles et de leur symbolisme dans les mythologies traditionnelles africaines, y voue les valeurs de solidarité, prospérité et de paix, à méditer par l’humanité. L’Afrique notamment, qui doit par la force du travail de sa terre nourricière et de ses matières grises, goûter au miel de la prospérité. Un trait, attrait distinctif de ce peintre est de faire accompagner chaque tableau d’un poème. Morceaux choisis: «Il me souvient Gorée! Gorée, il me souvient! Chaudes mains noires à la vigueur confisquée; Agrippée à ces bougies métalliques… Ma douleur…». Il s’en explique: «Cela traduit l’exploration créative par l’écriture picturale dans les méandres de toile-ruche entre bourdonnements poétiques et encre-miel». Entre les lignes de ce discours quelque peu ésotérique, il ressort que l’artiste, le «peintre-abeille» établit un parallèle permanent entre lui et l’insecte auquel il s’identifie. De l’analogie sémantique réalisée entre la toile et la ruche, l’encre et le miel, le peintre et l’abeille, l’ «essaimisme» met en cohérence des valeurs figuratives et idéographiques pour donner à l’oeuvre achevée une réalité idiomatique, une force métaphorique. Une posture intellectuelle qui vaille d’être creusée aux fins d’une renaissance culturelle africaine.
Oskar Bambaaras, directeur du style d’un cabinet abidjanais, est chimiste de formation (chimie organique et structurale, industrielle et analytique, minérale). Il est aussi le directeur exécutif de la Bourse régionale de l’art et du voyage organisé (Bravoo), bureau de valorisation d’initiatives artistiques et culturelles.

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