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Mathide Moreau, à travers la symbolique de la  termitière …

Desire Amani | | Arts Visuels

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Si l’abandon de soi  semble être la véritable clé du succès spirituel dans les mondes célestes,  et si l’on recherche le succès avec fermeté et ambition, ceci constitue la bonne méthode; car c’est à partir de cette franche initiative (motricité) que  Mathilde Moreau a gagné l’illumination sur sa crédibilité féconde artistique et la connaissance de la vraie spiritualité.

Diplômée de l’Académie Centrale des Beaux-Arts de Beijing et de l’Ecole des Beaux-Arts d’Abidjan, Mathilde Moro a fortement brillé sur les grandes cimaises internationales pour défendre au bout des cimes, les couleurs ivoiriennes et celles du continent Africain. Digne fille du peuple « kamites » très engagée, elle a toujours su frapper par la qualité de son expressivité artistique. Un signe très fort, comme une contribution exhaustive de l’éclosion des arts visuels ivoiriens et africains aux yeux du « tout monde »

Son acuité (flair) de visionnaire, associée à son parcours professionnel, a permis à cette icône dont l’âme semble d’une générosité de productivité artistique, de faire toute seule sa meute. Comme crédo unique, Mathilde Moreau est très préoccupée de l’avenir des écoles d’arts en Afrique, par cette question de la transdisciplinarité au sein des ateliers optionnels.

Directrice actuelle de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan, Mathilde Moreau conjugue dans son quotidien les affaires administratives et sa pratique artistique. Artiste prestigieuse et multicartes, cette femme aux poumons de jument, touche tous les domaines où les arts s’expriment, multiplie les échanges internationaux sous une plateforme de partenariats. Une manière de passer à la semence de la relève : la culture d’une pépinière de talents. Car pour cette savante, figure emblématique culturelle, «  l’éducation passe primo par le respect des valeurs socioculturelles. Donc, chacun d’entre nous doit marquer son passage terrestre par des traçabilités indélébiles au service de l’amour que l’on porte à la grande famille de l’humanité. C’est ce dont on a besoin pour sortir nos différents continents des zones les plus sombres, dans cette quête énergétique de lumière mentale. »

Armée d’une maturité accrue, murie doublement d’un esprit plein de savoirs et d’une curiosité de relever tous défis,  Mathide a su rendre aussi vibrante que vivante les figures de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan en particulier et celle en général, de l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle. Grâce aux divers partenariats culturels entrepris lors de ses multiples voyages à travers l’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’Amérique et l’Océanie, notre sommité de la culture et des arts a conquis les « triples » (le cœur) du monde de l’art.

Convoitée de tous les quatre points cardinaux, cette coqueluche de l’univers des arts, ne passe pas imperceptible. Elle embaume de par son charisme, les halls des aéroports, les salles de conférence et auditoriums, les librairies, les hautes écoles d’arts, les maisons de ventes d’instruments de musique, les musées et les salles d’exposition.

La fibre artistique de cette prêtresse du « vohou-vohou » (esthétique picturale axée sur le collage ou l’intégration de la matière pure dans l’œuvre toute entière), révèle les larges orientations d’une identité (une société) dans ses rapports vers une ouverture sur le monde antique, celui d’aujourd’hui et le monde du future : celui de demain… C’est de cette lucidité qu’est née son amour sensoriel pour « la termitière », ensuite devenue sa véritable thématique depuis les années 1983 jusqu’à nos jours et qui refuse de la quitter.

Entée par cette magnanimité, l’initiatrice du mouvement esthétique philosophique « le Daro-Daro » nous fait partager son histoire d’amour à l’égard de la termitière. Cette folle, forte pulsion qui anime sa sensorialité.

« Depuis 1983 date de mon Diplôme National des Beaux-arts, j’avais choisi comme thème la termitière. Pensant que c’était un pur et simple hasard, ce thème m’a poursuivi tout le long de ma création picturale jusqu’à cette nouvelle ère. A l’analyse, je me rends compte que cela est lié à ma nature même d’homme d’où l’intitulé de cette recherche : La termitière comme auto portrait.

Le portrait d’une manière générale dans les Beaux-Arts, comme dans beaucoup d’autres domaines revêt une représentation physique ou morale d’un individu.
Du point de vue de la symbolique,  la termitière est éminemment  féminine dans sa relation tellurique : c’est un trou dans la terre qui prend ses sources dans la même terre. D’où son rapport à la  fécondité, fertilité, la féminité, donc la mère. De par son érection vers le ciel, semblable à un clitoris, elle évoque le côté mâle de la femme d’où le rapprochement avec le bonhomme du puits de Lascaux (Dordogne). De cette relation mâle femelle découle la vie, les saisons de cette relation ciel terre.

Les termites sont l’osmose de cette vie ; par leur travail, ils nourrissent la femelle qui  se charge de donner la vie, de procréer. Conservant cette forme pyramidale à base triangulaire, la termitière, du point de vue de la géométrie, garde cette forme triangle indéformable, stable avec la pointe au ciel. C’est le symbole de l’élévation, la quête d’harmonie et d’unité. Signe numérologique, donc la trinité qui peut se résumer par le père, la mère et le fils, disons la famille, fut un trésor au sens très large dans ma vie de tous les temps. Cet exemple de sociabilité, qui caractérise  d’une part, l’organisation sociale, le riche labeur, et la solidarité du groupe  dans la termitière, reflètent d’autre part la nature de ma personne. Cette personnalité, toujours en quête de la perfection, rejoint cette nature androgyne de la termitière. C’est un constat. D’où ce souci de l’excellence qui a été un élément moteur de ma vie.

Pour conclure le fond de ma pensée, et saisir ma sagacité,  je vous invite à déguster ce mets : «  La termitière en elle-même, ne constitue pas la résultante d’un chef d’œuvres d’un seul termite. » C’est dans la solidarité de nos actes, que nous réussirons à réveiller le lion qui dort. Cette crème de demain. »

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