L’art pour la paix, du maître à l’élève…
La question des relations entre le langage artistique et celle des rapports de cohabitation entre les êtres humains, face à une stabilité perpétuelle à travers l’essence d’un art, a plus particulièrement retenu notre attention dans cet événement du siècle dénommée l’art pour la paix.
Si par définition, l’art et la paix sont marqués d’une traçabilité inépuisable de par leur dextérité, définie par un savoir faire ou par une manière de faire, alors la paix ne serait pas un vain mot, mais plus précisément un art de se comporter, selon le sage Félix Houphouët Boigny.
A cet égard quel serait le rapport existant entre l’enseignant et l’enseigné ? A quoi la langue artistique peut-il bien servir à la résolution des conflits dans notre monde d’aujourd’hui ?
Relevons donc, ici, ce pouvoir magique de la transmission de cette culture de la mémoire par celle d’une voie artistique.
L’art pour la paix à l’Unesco
Notre sens de partage, nourri par cette conviction d’un monde aussi meilleur que les autres siècles passés, occupe notre pensée, sous des angles multiples. Cet enrichissement culturel que notre pulsion émotionnelle ne le saurait expliquer, se veut une manière très singulière de purifier notre monde actuel, malade de tous ces écarts de conduites qui dégradent ce si beau avenir de l’espace-temps.
Notre intention artistique à la fois culturelle s’efforce donc à relever ce défis implanté par cette pratique cognitive spécifique (les conflits) dans sa transcription et inscrite comme une négation dans notre esprit d’équilibre.
Bien loin de se contenter, en effet, de satisfaire cette libido charnelle et spirituelle, un groupe d’artistes, d’horizon divers, tous dans une unanimité parfaite, ont tenté de dégager par un débit oratoire de leur savoir artistique, l’unité d’un concept au-delà d’une transdisciplinarité, voire des facteurs de résolutions pour le bien-être social d’un monde sans belligérance, notamment à travers une élucidation de nos civilisations et de nos alliances tissées avec le monde et tout ce qui pourrait l’entourer visiblement qu’invisiblement.
Pour le commissaire de l’exposition, l’artiste peintre Fulgence Niamba :
Clausewitz a connu une célébrité pour le fait d’avoir déclaré que : «la guerre est une simple continuation de la politique par d’autres moyens ». Il souligne avec persuasion, son assertion, que l’art aussi, peut être une continuation de la politique.
« Comme un dialogue entre le spectateur, l’œuvre et l’artiste, l’Art pour la Paix offre une expérience révélatrice de la paix comme un projet, un idéal et un espace d’intervention doté de nombreuses nuances de sens. L’Art Pour La Paix est plus qu’une simple exposition d’art contemporain africain, bien que cela seulement, la rendrait utile. Une quinzaine d’artistes contemporains venus de différents continents, avec plus ou moins l’expérience de la guerre et de la paix, et représentant un large éventail de disciplines ont été réunis pour révéler le rôle de la paix dans l’art, l’identité nationale, l’expérience culturelle, et la vie en général. Les organisateurs de cet événement estiment que le rôle vital que joue l’art dans l’élaboration de la paix et à la création de valeurs qui conduisent à l’existence paisible est souvent négligé. »
Les organisateurs de l’exposition convient les représentants des organisations internationales, les décideurs, la diaspora africaine, les professionnels de l’art et le grand public à prendre part à cet évènement artistique sans précédent.
Les artistes participant à cette grande messe culturelle et artistique :
La voie de la création vers une paix durable
Si, l’ambition de certains pères fondadeurs de la sociologie comme Max Werber, Emile Durkheim, Auguste Comte avaient pour conviction d’établir sur des bases scientifiques la connaissance des phénomènes sociaux, domaine reservé aux reflexions philisophiques sur les rapports entre individus et société, cette exposition dénommée: “L’art pour la paix” qui verra le jour du 3 au 7 Février 2014 établira dans l’histoire de l’humanité, un lien de cohesion sociale au sein de toutes les nations, en passant cette fois-ci par le pouvoir puissant de l’art.
A travers l’hymme chromatique et de la gestuelle des pinceaux, Mathilde MOREAU Directrice de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan, sensibilise les différents atouts existants entre le monde terrestre et celui du celestre par le truchement de sa matrice de femme glorieuse et mère fondatrice de l’humanité. Une souplesse langoureuse, très affective, ayant pour but la captivation des esprits chagrins de ce double monde. Par l’éclat saturé des tons, se mariant les uns aux autres dans la quasi totalité de ces oeuvres, la déesse de la peinture Ivoirienne, qui a fortement contribué à l’affirmation des arts plastiques ivoiriens et africains aux côtés de ses amis du mouvement Vohou-Vohou, dévoile les vertus et le don pictural vers un art pour la paix. Elle est considérée comme l’une des grandes valeurs féminines de l’art contemporain africain.
Une littérature picturale au service de l’art
Delorys WELCH-TYSON, est une peintre et écrivaine originaire de New York. Après avoir exercée plusieurs années dans la communication d’entreprise, elle a ouvert une galerie d’art dans le Tribeca de New York. En 1998, elle publie son premier roman, Gingersnaps avec Random House Publishing Group. Elle réside maintenant avec son époux, dans le sud de la France, où elle continue d’écrire et de peindre.
Les significations symboliques pour une paix
L’œuvre de Nu BARRETO (originaire de Guinée-Bissau qui travaille en France) condamne les actes oppressifs à travers le monde. La force de son travail réside dans le montage d’images qui portent à dérision. Dans une période de « mondialisation » et de technologie excessive qui devrait permettre de consolider des collaborations fructueuses pour promouvoir un équilibre planétaire, les plus grandes monstruosités sont orchestrées. BARRETO, par son travail, met en scène cette tragédie.
L’unité comme source de fidélité
Marcus MCALLISTER est un artiste américain (de Little Rock, Arkansas), qui vit à Paris. Né en 1968 dans le sud des Etats-Unis, il fait les Beaux-Arts en Louisiane puis s’installe à New York, avant de découvrir Paris où il vit depuis 1996. Carnettiste par passion, Marcus est un dessinateur exceptionnel, pétri de techniques traditionnelles et de littérature. Habitué aux petits formats, il est passé avec le talent qui le caractérise, aux formats moyens et aux grands formats depuis quelques années.
La variation des cultures pour un unique amour
Basée à Paris et d’origine Ivoirienne, DIALLO Muriel est une artiste pluridisciplinaire, peintre-illustratrice et auteure. Elle scrute le monde qui nous entoure. Mêlant ses origines à des techniques aussi originales que variées, elle va à la rencontre de l’autre et de ses différences
Le respect de la grandeur dans l’esprit
ADJZOBAH GHATTABA alias “JOE BIG-BIG”, d’origine Ghanéenne, mais basé en France, JOE BIG-BIG, après avoir étudié au Collège d’Art de Kumasi, a exposé au Niger (Centre Culturel Franco-Nigérien), où il a créé pour la Communauté Européenne (l’Union européenne), la Banque Centrale d’Afrique de l’Ouest ainsi que pour l’Université de Niamey des sculptures monumentales. En 1996, Gérard Gayou le découvre au Niger et l’accueille en résidence (Association Saint-Henri/Castelnaudary). Les œuvres de JOE BIG-BIG ont accompagné la commémoration de l’Abolition de l’esclavage à l’UNESCO. Artiste confirmé, JOE BIG-BIG compose à partir de tous les matériaux, (plâtre, fer, bois, terre,..) pourvu qu’ils soient proches de sa main d’homme.
L’humilité comme âme
De tous les plasticiens d’origine martiniquaise, Denis HERELLE est probablement l’un des plus créatifs et dont la puissance évocatrice de son œuvre reste inégalée. Natif du Marigot (Martinique), Denis arrive à Paris en 1964. Des horizons artistiques lui sont ouverts et le mèneront vert une écriture personnelle que Marie-Line Tassius (Espace Canopy) qualifiera plus tard d’un « expressionnisme noir contemporain » ; poète des formes, esprit libre et humaniste, Hérelle joue de ses formes tantôt drôles et joyeuses, tantôt graves et interrogatives. Prolifique, il sait dire la complexité du monde en composant avec économie et simplicité cohérente les matériaux dont il a le secret. Il n’est donc pas étonnant que Hérelle ait obtenu plusieurs Prix parmi lesquels on peut citer les Médailles « d’Or » et « Vermeille » avec mention de l’Académie Internationale de Lutèce, le 1er Prix et Médaille de Bronze de la Ville de Paris en 1989. Hérelle restera pour son temps et pour ses amis(es) un grand artiste qui a transcendé les épreuves de la vie en gardant une âme jeune et puissamment créative dans l’humilité des grands
La tolérance et l’élégance du calme assourdissant comme valeur
Ibrahim KEITA, Né en Côte d’Ivoire et diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris et de l’Université de Paris VIII, l’artiste-peintre et sculpteur KEITA est Professeur à l’INSAAC et Inspecteur des Arts et Cultures au Ministère de la Culture et de la Francophonie en Côte d’Ivoire. Iback qui a de nombreuses expositions à son actif est membre du VOHOU-VOHOU et de l’Association des artistes plasticiens de Côte d’Ivoire.
Le charisme comme figuration abstractive
Kadjo James HOURA vit et travaille à Abidjan, Côte D’Ivoire. Il est l’actuel Inspecteur Général de la Culture et de la Francophonie. Docteur en Histoire de l’Art, ex-Directeur de l’Ecole des Beaux-Arts d’Abidjan, HOURA a été Président de l’Association des Artistes Plasticiens de Côte d’Ivoire. Il a participé à diverses expositions nationales et internationales. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées. En 2004, son grand tableau, « l’Offrande », a remplacé une œuvre de Bernard Buffet au salon d’honneur du Palais Présidentiel, en Côte d’Ivoire. HOURA est récipient de plusieurs awards y compris : le Grand prix ID des Arts et des Lettres, Top d’Or 2005 et Officier dans l’ordre du Mérite National.
La purification de nos états d’âme
D’origine Ivoirienne, Youssouf Bath est l’un des membres créateur du groupe VOHOU-VOHOU. Artiste en résidence à l’université de Géorgie-Atlanta USA (1992), BATH vit et travaille à Dabou (Côte d’Ivoire). Il s’inspire de la tradition africaine et peint sur une écorce d’arbre appelé TAPA. L’artiste évoque la création de l’homme à l’aide de symboles catholiques et musulmans qui se mélangent ici aux fétiches, masques, aux animaux sacrés et totems de l’animisme.
La solidarité comme la communication
Tshibanda BONDO est artiste, maître sculpteur, chercheur, conférencier et Promoteur culturel. Né en 1947 à Lubumbashi (RDC), sa grand-mère était potière et son père était mineur. Il va parfaire ses talents héréditaires à l’Académie des Beaux-Arts de Lubumbashi. Pendant 10 ans, il fut Vice-Président de l’Association Nationale des Artistes Plasticiens du RDC. Bondo est Président d’une ONG de promotion culturelle et technique d’art.
Le respect des valeurs ancestrales
Benjamin Brou KOUADIO, Prix de peinture du 20e Salon des artistes de Paris 15e et ancien élève de l’atelier Delamarche aux Beaux-arts de Paris, KOUADIO est docteur en arts et sciences de l’art de l’Université Paris 1, Sorbonne. Il est enseignant chercheur, Maître de conférences HDR à l’Université d’Artois, en France où il vit et travaille. La peinture de KOUADIO aborde la poétique de la terre : terre comme couleur, terre comme forme, terre comme matière. Cette poétique s’articule à l’exploration de la perspective comme plans et profondeur et interroge l’espace, l’ombre et la lumière.
La traçabilité de la mémoire
Watondo MATONDO est un peintre et musicien congolais basé au Pays-Bas depuis 1994. En tant qu’artiste peintre, l’inspiration de Watondo lui vient de son histoire, de sa jeunesse, de ce qu’il a vécu. Son art s’exprime sur un mode naïf qui parle simplement de sa vie et de tous ses voyages. Il l’exprime sur ses toiles comme sa jeunesse à boulamatadi vivi.
L’ombre de la mémoire
Né à Paris en 1959, Max LANCI a une licence en arts plastiques et en musicologie, et une maîtrise en sociologie, de l’Institut d‘Études Politiques de Paris et de l’ESSEC. Il a participé à plusieurs expositions personnelles et collectives depuis 1991. Dans l’œuvre de LANCI, le tactile et le silence tiennent le centre. Et la qualité quasi photographique de ses dessins vient conférer une présence énigmatique à des fragments étonnamment familiers. Prince des Ombres, LANCI effleure des passages, nos fragilités, la part inquiète de notre mémoire.
Le pouvoir symbolique de la nature
Obrou Fulgence NIAMBA, l’homme derrière le projet. Né à Divo (Côte d’Ivoire), NIAMBA est Artiste Plasticien basé à Londres & Commissaire de l’Exposition Art Pour La Paix. Diplômé des Ecoles des Beaux-Arts d’Abidjan, de Paris et de l’Université de Paris 8, NIAMBA est professeur certifié d’arts plastiques. Son travail actuel s’inspire du symbolisme des éléments de l’univers (le feu, l’eau, l’air et la terre), leur relation avec l’être humain mais aussi avec tout ce qui existe. Le but dans son travail est de faire ressortir la substance spirituelle dans l’art. NIAMBA utilise certaines formes et couleurs pour leur valeurs symboliques et représentatives.
La diversité et l’acceptation de l’écoute comme recours
Kra N’GUESSAN, est basé à Paris. Kra est Peintre-Sculpteur, professeur d’Art, et chargé de cours d’Anthropologie à l’Université de Paris I Panthéon (Sorbonne).
Ce projet, éblouissant comme l’étoile polaire dans le ciel est né d’une observation d’artistes Africains et non-Africains, en faveur de la paix est porté par Fulgence Niamba, artiste plasticien et commissaire de ladite exposition, vivant en Angleterre précisement à Londres. Son objectif de promouvoir la Paix à travers une exposition d’art, de mettre en relief l’art contemporain et l’art contemporain africain en particulier, comme moyen de résolution des conflits à travers une plate-forme internationale, est une belle oeuvre qui fera parler d’elle sur l’ensemble des ondes médiatiques à travers le monde entier. Cet événement, emprunte un paysage culturel résolument contemporaine avec des sonorités picturales rythmiques et efficaces dans la transmission de son message. Voilà sans doute un des embrillons d’explication du succès de cette exposition dénommée l’art pour la paix qui vera le jour du 3 au 7 Février 2014 en France à l’Unesco 7 place de fondenay 75007 Paris.
Désiré Amani