Guyzagn 2009: Pascal Konan succede à Soro Péhouet

La biennale des Arts Plastiques, dénommée les Guyzagn, doté du Grand prix Guy Nairay qui est à sa 4e édition, a connu son apothéose, le vendredi 18 décembre dernier; à Sol Béni. Avec le sacre de Pascal Konan.

«Femme, croissance et développement». Tel est le thème de la 4e édition des Guyzagn, une compétition débutée le 15 octobre dernier avec 144 artistes plasticiens. Le jury Vip, présidé par Me Diplo Linda, a désigné Pascal Konan « Grand Prix Guy Nairay 2009 »; lequel Pascal Konan avait remporté le prix « Michel Kodjo » avec une moyenne de 8,7/10 consacrant le meilleur peintre avec son œuvre intitulée «Lehman Sisters» en opposition avec la banque «Lehman Brothers», dont la faillite a provoqué la récente crise financière.

Pour Pascal Konan, si cette banque s’était appelée «Lehman Sisters», elle aurait mieux géré et évité à l’humanité cette crise. Le prix « Christian Lattier » du meilleur sculpteur est revenu à Elvis Donkor, avec une moyenne de 8,5/10. Qui a présenté une œuvre intitulée «A la recherche de l’eau». L’artiste a utilisé du plastique chauffé pour donner vie à la forme. «Du plastique forgé», dit-il.

Quand à Diby Kouadio Laurent, il a remporté le prix « Bene Hoane » du meilleur photographe avec «Regard sur elles», une vendeuse de bananes braisées en pleine activité.

Si pour la désignation des prix sectoriels (peinture, sculpture et photographie) les avis du public étaient partagés, force est de reconnaître qu’à la désignation de Pascal Konan comme vainqueur du « Grand Prix Guy Nairay », le public a plutôt réclamé Elvis Donkor. Dr Koffi Yao Célestin, enseignant chercheur au département des Arts de l’Université de Cocody ne cache pas sa déception : «C’est un jury qui m’a déçu». Pour lui, il ne faut pas borner la créativité à des choses déjà vues. « Le jury aurait dû regardez au-delà du ‘’joli-joli’’ pour saisir l’originalité des œuvres présentées», a-t-il fait remarquer. Selon lui, Elvis Donkor est de loin celui qui a eu plus d’originalité à travers même le choix du matériau et son traitement.

A cela, il faut ajouter d’autres réactions dont celles d’artistes reconnus comme Augustin Kassi (Côte d’Ivoire), Salifoura (Burkina Faso), Thierno Diallo (Mali) qui ont exprimé leurs désaccord face au choix du jury concernant précisément le Grand Prix Guy Nairay. Dont la désignation met en principe en confrontation, les gagnants des prix sectoriels.

Comme on a pu s’en apercevoir, le jury n’a tenu compte que des moyennes spécifiques obtenues par les candidats dans leurs disciplines respectives. Pour proclamer celui qui a obtenu la moyenne la plus élevée, Grand Prix Guy Nairay. Alors que ce prix devait se jouer entre les gagnants des prix sectoriels.

A en croire Me Diplo, présidente du jury, les critères ont porté sur la concordance de l’œuvre avec le thème, le coup de cœur et l’originalité. C’est donc à la lecture de ces critères que le jury s’est prononcé.

Cependant, il faut reconnaître que le jugement du jury s’explique par les conditions de travail des jurés. La faible luminosité de la salle pour un concours d’art plastique. Toute chose qui n’a pas permis à tous les membres du jury d’apprécier à leur juste valeur les œuvres; notamment des photographies en noir et blanc comme «Il était une fois la femme », le body painting de la réalisatrice d’animation Manouan Linda.

Notons que Bamba Alex Souleymane qui représentait le premier Ministre a salué la qualité du jury Vip composé de Agnès Kraidy, Jacob Amematepko, Guy Roland Ouassenan, Kouassi Antoine…