Guyzagn 2009 : 144 œuvres d’art pour célébrer la femme
Le musée des civilisations de Côte d’Ivoire, sis à Abidjan-plateau accueille depuis ce 20 novembre et ce jusqu’au 26 novembre prochain, la grande exposition du concours national des arts plastiques, « Les Guyzagn », doté du grand prix Guy Nairay.
Ce sont exactement 144 œuvres d’art, dont 90 toiles, 22 sculptures et 23 photographies qui sont actuellement exposées dans la grande cour du musée des civilisations de Côte d’Ivoire. Pour cette 4ème édition des Guyzagn, l’honneur est fait à la femme à travers le thème : « Femme, croissance et développement ».
Artistes, amateurs d’art, critiques d’art, collectionneurs ont effectué le déplacement pour venir découvrir les œuvres d’art que proposent les 144 postulants dont 18 femmes. Dans l’histoire de ce concours, c’est la première fois, révèle le Commissaire général, Dia Caunan Désiré, que le nombre de participantes est aussi élevé. C’est dire, selon certains visiteurs, que le thème qui s’articule autour de l’apport de la femme dans l’essor de la nation y est pour quelque chose.
Si dans l’ensemble l’on se plaît à reconnaître pour cette édition que le niveau des candidats est élevé, il faut cependant faire remarquer que «Les Guyzagn» perpétuent une vieille tradition, l’école d’Abidjan caractérisée par le courant vohou-vohou.
A côté de ce style, on observe que très peu d’artistes qui se présentent à ce concours font du figuratif. Selon le Dr Koffi Yao Célestin, enseignant chercheur au département des arts de l’Université de Cocody, les sujets des artistes qui exposent sont trop africains. Pour lui, il y a comme une sorte d’enfermement de nos artistes. Alors qu’ils devraient faire du dépassement de soi. «Quand on lance le Guyzagn, il faut démontrer qu’on demande aussi des œuvres d’ouverture. Des œuvres qui vont au-delà du continent», suggère-t-il aux organisateurs.
A l’en croire, les 144 postulants au Grand Prix Guy Nairay sont encore dans la géométrisation, puisqu’ils peignent sur des châssis carrés voire rectangulaire. A cela, il faut ajouter la présence d’étude documentaire parmi les œuvres présélectionnées. Toute chose qui démontre qu’à ce concours une présélection rigoureuse n’a pas été faite.
Pour Dr Yao Koffi, c’est la preuve qu’on a raté un pan de l’histoire de l’art et plus précisément la période post-moderne. Aussi, a-t-il invité les participants à ce concours d’aller au-delà du minimalisme et da la tradition en ayant à l’esprit des références comme Christian Lattier que possède la Côte d’Ivoire.
Si Dr Koffi Yao reste très critique vis-à-vis des œuvres présentées à cette grande exposition, il faut affirmer que des collectionneurs comme M. Kouassi Antoine apprécient le niveau des artistes à cette compétition. Ils pensent que dans le lot, il y a des œuvres de belle facture. Cependant, en ce qui concerne les photographies, il aurait préféré, le noir blanc à la couleur. Et l’argentique (photographie analogique) au numérique. Il faut noter que les œuvres exposées «dans la nature» selon des visiteurs, ne permet pas une bonne visibilité à une certaine heure.
Cette grande exposition marque une étape importante du concours vers la sélection par le jury technique présidé par le peintre Youssouf Bath des artistes qui seront retenus pour la performance. Ainsi, après 6 jours d’exposition ce jury retiendra les 5 meilleurs de chaque discipline, à savoir peinture, sculpture et photographie.