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Essy Mermoz, un avenir dans les arts visuels

Raymond Alex Loukou | | Arts Visuels

Essy Mermoz est un jeune artiste-peintre qui veut se faire une signature dans le cercle très fermé des artistes de renom en Côte d’ Ivoire. Cet enseignant d’ art visuel croit que tôt ou tard son travail va finir par payer avec à la clé une expo individuelle qui permettra au grand public de le connaître davantage. Pour l’ heure, il allie enseignement et pratique du métier pour ne pas perdre la main ou du moins le pinceau. Zoom sur un artiste qui croit en son étoile.

 

Comment es-tu venu à la peinture ?

Je dois dire que depuis mon enfance, j’avais déjà des prédispositions pour l’art. J’avais déjà des coups de crayons révélateurs. Mais mon père n’était pas d’ accord pour que je fasse de la peinture. Je me suis entêté. La preuve c’est que j’ai dû me cacher pour présenter le concours d’ entrer au Lycée d’ Enseignement Artistique logé au sein des Beaux-Arts. Heureusement pour moi, j’ y ai été admis. Mon père était devant le fait accompli. Il ne pouvait donc plus rien faire. C’est donc au cours de ma formation académique que j’ ai donné libre cours à ma passion qu’ est la peinture.

 

Dans quelle spécialité excelles-tu ?

Ma spécialité c’est l’ art mural. J’utilise comme motifs des vitraux, de la tapisserie et de la peinture. J’ai été beacoup influencé par l’artiste Christian Lattier dans ses compositions. A mon niveau j’essaie de styliser les formes à ma manière. C’est ce travail que j’ai présenté lors de mon mémoire de fin d’études. Dans mes compositions personnelles j’utilise les attributs et le graphisme du masque. Je m’inspire beaucoup du masque gouro. A côté de cela j’utilise beaucoup les coulours dans mes pièces. J’adore donner vie à mes oeuvres.

 

Aujourd’ hui tu enseignes les arts visuels. Pouvait-il en être autrement ?

Est-ce à dire ?

 

Je veux dire que tu aurais pu te passer de l’ enseignement pour pratiquer ton métier d’ artiste.

Cela est possible ! Mais je voudrais faire comprendre que les Beaux-Arts forment les artistes pour qu’ils excercent leur métier. Cependant beaucoup après leur diplôme préfèrent opter pour l’enseignement histoire d’assurer sa carrière. Ils n’ont pas tort parce que sous nos tropiques les artistes ne vivent pas convenablement de leur métier. Dans mon cas je suis enseignant et cela ne m’empêche pas d’exercer ma profession d’artiste.

 

As-tu des expositions à ton actif ?

Non ! Pas d’exposition individuelle. Par contre j’ai fais des expositions collectives avec des étudiants des Beaux-Arts. En 2006, j’ai participé au FESTBA qui est le festival des étudiants des Beaux-Arts. Cela s’est passé à l’ Hôtel Ivoire. C’est en quelque sorte nos travaux d’école. En 2007, j’ai participé à une expo organisée par le District d’ Abidjan où j’ ai été même lauréat du premier et deuxième prix à cette expo. Dans la même année, j’ai participé à une autre expo dédiée aux enfants de la rue. En 2012, j’ai participé au Grand Prix Guy-Nairay consacré aux arts visuels. Mon ambition est de faire une expo individuelle mais cela suppose que je dois affiner mon écriture. Je m’ y attèle en ce moment même et j’ espère que l’ occasion se présentera dans quelques années.

 

Y a t-il des galeries qui exposent déjà tes oeuvres ?

Oui il y a des galeries majeures de la place qui ont pris le risque d’exposer mes oeuvres. Il y a des échos favorables qui me parviennent. Je continue toujours de travailler. Seul le travail paye.

 

Quels sont tes projets artistiques immédiats ?

Comme projet immédiat, je pense à une expo que mon ONG qui s’occupe des enfants de la rue doit organiser. Les bénéfices de cette expo iront aux enfants de la rue. C’est un projet qui me tient à coeur. Je pense que l’activité artistique doit pouvoir aider à financer certains projets sociaux. C’ est juste une question de mentalité.

 

Que penses-tu du regain d’ activités artistiques dans la capitale ?

C’ est un bon signal pour les artistes. C’ est une façon de leur dire qu’ ils peuvent continuer à créer quelques soient les conditions de travail. S’ il y a des galeries qui ouvrent c’ est que il y une demande de la   » denrée artistique « . Maintenant il s’ agit de trouver une bonne organisation autour pour que tous les créateurs puissent en bénéficier. J’ ai foi en l’ avenir de l’ art sur le continent.

 

 

Raymond-Alex Loukou