Economie culturelle en zone Cedeao Un marché commun pour booster le secteur
Peinture de Chia Raïssa
Après la troisième conférence des ministres de la culture qui s’est déroulée récemment à Abidjan en côte d’ivoire, plusieurs décisions ont été prises pour dynamiser la part des opérateurs culturels de la sous région. Notamment la création d’un marché commun.
Piloté par la direction Education, culture, Sciences et Technologies delà CEDEAO, cette conférence a adopté trois dispositions majeures. Premièrement la tenue de la réunion des experts tous les ans et celle des ministres tous les deux ans. Deuxièmement, chaque état membre devra faire faire une étude sur l’économie de la culture en vue de l’élaboration d’une base de données. Troisièmement la CEDEAO aidera dans l’élaboration des termes de référence et donnera son appui technique et financier.
Dans la pratique, l’adoption de ces trois dispositions implique les 11 pays (Benin, Burkina Faso, C.I., Gambie, Mali, Guinée, Niger, Nigéria, Sénégal, sierra Léone, Togo) assurent le suivi et la mise en œuvre grâce aux rapports des correspondants nationaux et la Commission.
Un Protocole d’accord culturel
M. Mamadou Guèye, chargé de programmes principal Culture à la CEDEAO a indiqué que « la CEDEAO se veut une communauté dans laquelle l’intégration régionale assume les aspirations et les réalités socioculturelles spécifiques des populations en même temps qu’elle répond à leurs besoins fondamentaux en intégrant leur double dimension culturelle et économique ». C’est donc à ce niveau qu’il a rappelle la décision prise par la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO en vue de promouvoir l’intégration culturelle en Afrique de l’Ouest, notamment le Protocole portant Accord culturel cadre entre les états membres de la CEDEAO, le Programme Culturel Régional, le Plan d’action Culturel dans le cadre du Nepad, la création du Prix d’Excellence pour la promotion de la Recherche et de la Créativité.
Aussi, d’autres projets non moins importants verront-ils le jour. Ce sont principalement, le site web de la CEDEAO, le Fonds culturel Régional (FCR), la création d’un hologramme CEDEAO dynamique, la mise sur pied de centres d’Excellence pour la formation dans les divers métiers de la culture. Et, concernant le fonds culturel créé par la Décision A/ DEC 15/01/05 qui a pour bitu de soutenir un développement culturel durable, il s’agit d’en faire un outil de financement des activités qui contribuent d’une manière significative au processus d’intégration régionale et à la création d’un espace culturel commun mais aussi à la création d’emplois.
400 millions de consommateurs
D’autres structures en vue de l’élargissement du champ d’expression des artistes et opérateurs économiques sont à venir. Ce sont principalement la création d’un musée d’art contemporain à l’échelle régionale, une Journée CEDEAO de Lutte contre la Piraterie, La chaine de radio diffusion ouest africaine. Elle sera thématique, spécialisée dans la promotion des arts et de la culture de la communauté. Elle soutiendra les activités du secteur. A cela s’ajoutera La Conférence Annuelle des Arts et de la Culture d’Abidjan.
Au total, l’idée d’un marché commun fort englobant 15 pays soit 400 millions d’habitants est en marche. Avant donc la prochaine réunion des experts qui se tiendra en 2010 à Bamako (Mali), la stratégie de mobilisation des ressources se fera selon l’exemple ivoirien. Car ici, il a été mis sur pied un fonds dont les ressources proviennent d’une taxe de 0,2% sur la téléphonie mobile et 10% sur les casinos. Ce qui devrait rapporter une somme de un milliard sue un an. Cette particularité de la Côte d’Ivoire fait d’elle un pionnier en la matière. L’idée conçue par le ministre de l’Intégration Africaine, M. Amadou Koné, appuyée par les ministres ouest africains de la culture fait son chemin depuis aout 2009. Car outre la construction de ce marché commun des arts et de la culture, c’est en même temps la lutte contre la précarité, un des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Et ainsi, l’on donnera à la culture sa place de facteur de développement économique et social. Comme c’est le cas dans les pays développés » a indiqué le ministre Amadou Koné lors de l’ouverture de la réunion des experts à Abidjan.