Côte d’Ivoire : Assouindé vibre au rythme des belles créativités artistiques
La « fondation la maison de l’artiste » prend plaisir de présenter le festival des arts de la rue d’Assinie (Fara) , un festival debuté depuis le 12 Octobre 2018 et qui continue jusqu’au 30 Octobre. Le samedi 20 octobre 2018, s’est déroulé un vernissage collectif des œuvres de plus de 20 artistes venus du Bénin, du Congo, du Burkina Faso et de la Cote d’Ivoire à la fondation la maison de l’artiste à Assouindé, village situé au sud de la Côte d’Ivoire entre Bonoua et Assinie. Ils sont jeunes et talentueux. A travers leurs magnifiques tableaux, les artistes ont emporté tous les amoureux de l’art dans un pays de rêve, et ont laissé découvrir aux visiteurs une généreuse interprétation, débordante d’imagination.
Cette première édition du FARA (Festival des Arts de la Rue d’Assinie) est une occasion pour les initiateurs, d’embellir les rues du village afin de redonner à Assouindé sa clarté et aussi pour attirer encore plus de touristes. Une petite ballade dans le village nous fait voir la réalisation de fresques et tags dans une rue de 500 mètres environ entre boutiques, habitations, maquis et salons en bambou et en dur, dans un quartier du village d’Assouindé côté mer.
Joëlle Sylvestre, co-fondatrice de la maison de l’artiste et membre du comité d’organisation du Festival des arts de la rue d’Assouindé (Fara) n’a pas pu s’empêcher d’exprimer sa satisfaction « Je suis très heureuse. Parce qu’il y a beaucoup de jeunes artistes d’art contemporain parmi nos hôtes. Notre but à la fondation est de former, d’aider et de donner un coup de pouce à ces jeunes qui se lancent. C’est très difficile pour eux. L’art est très compliqué. L’art n’est pas donné à tout le monde de comprendre. On va essayer de sensibiliser tous les jeunes du village, même les villageois afin qu’ils apprennent à comprendre la peinture »
Quant à Sap-Hero, président de la fondation la maison de l’artiste, explique que cette exposition est « une activité du programme des semaines de la peinture dans la rue, une activité qui répond à la contribution de la fondation à embellir notre village ou d’autres cités. Nous embellissons d’abord le village et ensuite nous faisons notre festival. »
Cette exposition collective attire notre attention sur plusieurs œuvres artistiques qui dégagent des messages cruciaux.
Des œuvres magnifiques
L’artiste, peintre et graphiste Béninois Batia M. Ibraima, nous présente un magnifique tableau. Un tableau qui, à sa vue apporte encore plus de joies au visiteur.
« Ce tableau c’est pour refléter la joie de l’Afrique. On dit souvent qu’en Afrique il n’y a que la guerre, mais moi je veux dire le contraire pour montrer qu’à travers naturellement la couleur de l’Afrique il y a la joie, il y a le bon vivre et aussi à travers la femme africaine qui a une beauté inexplicable. Ainsi, je veux montrer que nous vivons en harmonie avec la nature et avec nos femmes. Tout cela apporte la joie à l’Afrique. »
L’artiste sculpteur béninois Sébastien Boko travaille sur le thème « voile ». Il nous plonge dans son univers artistique en nous faisant découvrir l’une de ses merveilles intitulée « Aïcha », une œuvre qu’il prend le temps d’expliquer. Pour lui le « voile représente tout, c’est-à-dire la religion, le voyage, l’inquiétude, l’incertitude… » aicha voilée, cela pour dire que dans la vie, « il y a certains choix que nous ne faisons pas en réalité, il y a des choix qui s’imposent à nous. Par exemple les religions des parents s’imposent aux enfants, ils n’ont pas d’autres choix que de pratiquer la religion de ces derniers… », le voile exprime donc « l’obligation »
Quant à Glodi Kasindi, artiste peintre congolais, se laisse influencer par l’ambiance qui prévaut dans un marché, et s’attache plus au « regard » de chaque personne qui passe d’où l’intitulée de son œuvre « regard ». Une œuvre à travers laquelle, l’artiste explique que chaque personne a un besoin à satisfaire, aussi c’est l’occasion pour lui d’appeler tous les africains à une prise de conscience et à se mettre ensemble afin de mieux développer chaque pays africain car « on a un regard, et on doit porter ce regard sur la société » affirme-t-il.
Un tableau de Romario R. Lukau, artiste peintre congolais qui parle de la détresse nous attire. Pour lui, traverser les frontières devrait être la chose la plus simple, ce qui n’est pas le cas. Du coup cela met en difficulté les jeunes qui ont toujours eu envie d’aller visiter l’extérieur, aller rencontrer l’autre. La souffrance qu’ils subissent en voulant traverser les frontières est exprimé par « le corps de la jeune femme qui commence à laisser des traces de souffrance… ». Un message fort qu’il décrypte à travers ce magnifique tableau.
Loriko Taki, artiste peintre ivoirien, nous présente un merveilleux tableau « pour exprimer la beauté ». À travers la beauté, l’artiste entend apporter plus de joies autour de lui, car l’art « c’est l’expression de la beauté »
Les visiteurs ont pris plaisir de suivre le décryptage des messages que contenaient les magnifiques tableaux des artistes.
Le vernissage s’est déroulé dans une bonne ambiance et a reçu un franc succès auprès des amateurs.
Rappelons que la fête continue jusqu’au 30 octobre 2018 à la fondation la maison de l’artiste.
Venez donc découvrir toutes ces merveilles des jeunes artistes.
Innocent KONAN