Arts plastiques: Robert LOBET, de l’observation à la poétique de l’effacement…
Si l’observation est décrite comme un semblable du silence, alors cette force muette dans sa problématique, agira en tant qu’un art…, une sorte de muse, perdue dans un calme de cimetière, au commande de l’idée. Traduisant bien le mode de fonctionnement de cette entreprise de créativité, Robert Lobet se métamorphose en faisant naître dans la plus grande partie de sa création, une suite progressive de matérialisation d’idées fécondes associées à l’art du verbe : la poésie. Sa recherche dans l’univers des arts, selon lui progresse sous une double autorité, celle de saisir la configuration de l’objet (dessin) d’une part et d’une médiation indéfrisable sur les formes, qu’elles que soient la proposition que lui offre la nature.
Fasciné depuis sa tendre enfance, le dessin demeure pour lui son herbe à chat et le conduit vers l’école de la vie tout en affrontant avec détermination rigoureuse, la maîtrise de la gestuelle linéaire. Explorateur de l’art, explorateur de la vie, il s’adonne à l’art de voyager. Une possibilité qui lui ouvre des portes dans tout le monde entier. Multicartes, à la fois inter planétaire, notre artiste livre entièrement son secret. .
»Les voyages vont jouer un rôle déterminant dans l’évolution de mon travail. C’est sans doute là, sous la pression des émotions et des découvertes que mon dessin va se libérer et évoluer au sens où l’entendait Picasso, à savoir, dépasser sa propre maîtrise technique pour opérer un retour vers soi, vers son monde intérieur. Un retour qui, nourri de toutes sortes d’influences extérieures, va permettre à l’artiste de restituer une vision du monde selon sa sensibilité.
Le dessin joue avec les formes, architectures, paysages, arbres, et mes gravures comme mes peintures sont des évocations de ces innombrables objets dessinés, observés, rangés dans un coin de mémoire ou dans un carnet.
Dans l’amas de rochers, le tronc de l’arbre ou les ruines antiques, j’observe patiemment et je tente de restituer l’usure, l’effacement mais aussi la poésie, les énergies, les forces et les pensées qui se sont matérialisées ainsi et qui restent en évolution permanente.
La gravure va s’imposer naturellement dans mes recherches par la finesse du trait et les infinies possibilités qu’elle propose. Les peintures elles aussi font intervenir la gravure avec les ocres et les encres de chine.
Quelle que soit la technique, toutes ces rencontres se font sur le papier, pressé ou marouflé (collé). On peut voir là, sans doute et parmi d’autres, une influence majeure dans mon travail, plus discrète mais déterminante, à savoir des siècles de peinture chinoise, son art du paysage et de la nature nourrie de poésie et de philosophie. »
Comme le signale le poète et écrivain français Réné Pons ici : « derrière la modernité apparente de ces œuvres, on sent, de façon permanente, une sorte d’obsession archéologique, comme si les strates de sa peinture devenaient symboliques d’une volonté de montrer qu’en matière d’art, il n’y a pas de coupure entre le présent et le passé, n’en déplaise aux avant-gardes autoproclamées, mais une secrète continuité, cette complicité qui ne fait pas des œuvres du passé ce contre quoi l’on se dresse, mais ce sur quoi l’on se fonde.
Dans le temps de fausses certitudes spectaculaires que nous traversons, certitudes qui ne sont que le masque d’un gigantesque doute quant à l’avenir, l’art ne peut plus avoir le côté à la fois violemment affirmatif et négateur qu’il avait. Le temps de la table rase est passé. Comme Janus, l’artiste, qui ne cesse de s’interroger, regarde à la fois vers le passé et vers le futur. »
Titulaire d’une Maîtrise d’Arts Plastiques de l’Université de Montpellier, Robert vit et travaille à Nîmes, dans le Gard.
Laissez-vous séduire par son art !!!