Art contemporain/Yao Romaric Igor : Le concept Kpiti-kpli
YAO Romaric Igor dit Yagor, est un artiste peintre au carrefour de plusieurs influences. La figuration libre, l’abstration, l’art brut et l’art singulier font de son charisme, une plume picturale aux saveurs particulières.
Peintre ivoirien, enseignant d´arts visuels, cet artiste hors normes travaille sur les supports à base de matériaux souples, facile à conquérir comme les papiers de toutes familles et les toiles tendues traditionnelles, avec comme technique l’acrylique sur toile.
Diplômé de l´ancienne école de la province française depuis les années 1980,l´École Nationale des Beaux-Arts d´Abidjan, le maître ancestral du concept « Kpiti-Kpli » revalorise cette théorisation alliant une pratique au sommet de la contemporanéité dans les diverses reformes des multiples formes artistiques, au sens propre de la recherche. Comme lui-même l´indique:« Mon écriture plastique est une fenêtre ouverte sur mon univers d’artiste.»
Frappé par un terrible accident de circulation le 14 juin 2012,cet événement suscite un bouleversement chez Yagor, et le conduit à un important travail psychologique sur sa propre personne. Dès lors, son entourage et la perception de ma destinée sont ainsi touchés. Dans la nature des faits, tout semble réuni pour un nouveau départ. Ainsi naît en lui, un perpétuel questionnement auquel toutes tentatives de réponses créent en sa personne, l’effet de surprise engagée et l’étonnement fécondé.
Cet acte de motricité fait raisonner dans une quelconque raison sublime, cet effet de surprise qui influence et prend de l´ampleur également sur sa pratique artistique d´où un changement très radical de son style dans ces dessins et peintures.
Pris entre l´histoire des vies humaines et universellement de celle de la voûte céleste, Yagor atteste sa spiritualité picturale, dans le mets très prisé de l´univers de l´art et les sciences pratiques des humanités, comme un symbole de
l´éducation, une mémoire, un concept de création plastique, où la fécondité créative serait inspirée de l´illustration des tableaux de classe: le tableau mal effacé.
De nos jours, l’étonnement ou le concept « Kpiti- Kplip» kest au coeur de ses aspirations créatives et envoûte la quasi-totalité de sa créativité dans sa recherche picturale.
Ce champ expérimental d´où cette recherche scientifique artistique, en elle-même renferme dans la mesure des grandes possibilités, l’idée selon laquelle aucun acte n’est perdu, tout principe posé comme action nous rattrape en dépit du temps mis.
Selon Yao Romaric Igor alias Yagor, en effaçant le tableau à un moment donné de notre vie, nous devenons les propres acteurs de cette trajectoire que nous souhaiterons la lui donner. Car «on croit laisser derrière nous le passé, mais en fait, le tableau n’est jamais assez bien effacé pour faire de nous un homme neuf.
En effet, chaque tableau est le reflet de la vie de (X) ou de (Y) représentés par les êtres mathématiques à un moment précis.»
En somme, c’est une initiation, un esprit universel enveloppant le monde corporel protecteur sous cette emprise d´interpréter le quotidien, que l’auteur en toute conscience cristallise, dans un canon esthétique de matérialisation.
Désiré Amani
Titre du tableau : le Réveil d‘ADAM
Commentaire : « Le réveil d’ADAM » est le reflet de notre société dite moderne, qui n’a pas d’interdit. A l’image d’ADAM nous gouttons à tous les fruits de notre monde, nous nous détruisons en installant l’ordre dans le désordre, ainsi faisons-nous de l’anormal, la norme. Toutefois si tout est permis, tout n’est pas forcément bénéfique. ADAM, ici nous interpelle à la nécessité d’avoir des interdits et surtout au respect des valeurs, mieux il nous invite à une prise de conscience immédiate.