Egypte : Khéops « Un avion de 200 places en plein cœur de la pyramide »
Des chercheurs ont annoncé avoir fait »une importante découverte » pendant leurs investigations sur la plus grande pyramide d’Égypte, Khéops. Une cavité d’une trentaine de long a été aperçue au cœur de la bâtisse.
Surnommée le « grand vide » (Big Void, pour la version anglaise), la cavité s’étend sur 30 mètres de long. Elle ressemble de près à la grande galerie, la plus grande salle connue à ce jour du monument.
La pyramide de Khéops est la plus ancienne du pays de Pharaons, et la plus grande avec ses 139 mètres de haut et 230 mètres de large.
Située à quelques cinquante de mètres de la chambre de la reine, la proportion de la salle est tel »un avion de 200 places en plein cœur de la pyramide », commente Mehdi Tayoubi, co-directeur du projet Scan Pyramids à l’origine de la découverte.
Les scientifiques bien qu’enthousiastes devant cette découverte majeure ne l’ont pourtant pas aperçue directement. C’est à la suite d’un véritable scan du monument que les chercheurs ont conclu de l’existence de cette cavité. Utilisant des méthodes dites »non invasives », ils se sont aidés de muons, des particules cosmiques qui ralentissent, puis s’arrêtent au contact de la matière. Lorsqu’ils veulent sonder un objet, les chercheurs mesurent donc la quantité de ces particules récupérées derrière cet objet. S’ils constatent un excédent à un endroit, c’est que les muons ont traversé moins de matière, donc du vide. Cette technologie a notamment été utilisée ces dernières années pour déterminer les structures internes des volcans ou étudier le réacteur nucléaire endommagé à Fukushima, au Japon, explique la revue Nature.
Pour être sûr de leur découverte, le scan a été effectué à trois reprises par trois structures différentes à savoir l’Université de Nagoya, le laboratoire japonais de recherches sur les particules, KEK et le CEA français. Lesquelles ont toutes les trois (03) conclu à l’existence de cette cavité.
L’importance de cette découverte se trouve dans le fait qu’elle permettra, selon les chercheurs, d’éclairer un tant soit peu sur les techniques utilisées par les bâtisseurs des pyramides d’Égypte.
« Ça va relancer beaucoup de littérature sur la question, qu’elle soit véritablement spécialisée ou plus ésotérique, estime Simon Thuault. Les égyptologues et les bons amateurs commencent à avoir une bonne connaissance. Cette cavité pourra peut-être venir s’ajouter au puzzle et, pourquoi pas, nous donner un indice essentiel à la compréhension ».
Cyril Verb