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Beya Gille Gacha et ses sculptures perlées d’inspirations camerounaises

Irene COULIBALY | | Art contemporain

Orant #1, une sculpture de Beya Gille Gacha acquise par le Musée Smithsonian à Washington. © Mika

Beya Gille Gacha revisite la culture bamilékée à laquelle elle s’est initiée sur les terres de sa famille maternelle, au Cameroun en faisant de belles sculptures du corps qui portent des peaux de perles bleues. A travers ses œuvres remplies d’inspirations camerounaises, Beya Gille Gacha dénonce la violence.

Une des sculptures de l’artiste attire l’attention. Il s’agit de celle du bébé au visage perlé indigo portant en position de prière. Le voile blanc qu’il porte n’est pas symbole de l’islam mais plutôt de certaines maltraitances dont peuvent être victime des enfants. Dans sa colonne vertébrale, on aperçoit des clous en forme de flèche qui représentent selon l’artiste « un héritage difficile à changer ». Le musée de Smithsonian en a fait sienne en l’achetant.

Agé de 28 ans, Beya Gille Gacha est basé à paris et expose ses œuvres depuis l’âge de 19 ans partout dans le monde. Après des études dans un lycée d’arts appliqués, elle effectue des voyages dès ses 18 ans au Cameroun précisément à Bafoussam et Bangoulam ; et c’est là qu’elle trouve ses repères. L’autodidacte découvre la tradition du mobilier perlé et l’atelier de perlage que tenait sa tante et en fait sa source d’inspiration pour ses créations.

Pourquoi une peinture de perle bleue ?
A cette interrogation, la sculpteuse répond tout simplement qu’elle perle les êtres humains en perle car la valeur de l’objet ne doit pas dépasser celle de l’homme. La couleur bleue représente pour elle la sagesse, la noblesse chez le peuple bamilékés. Elle fait également un clin d’œil à la faïence égyptienne de l’antiquité.

 

Irène COULIBALY