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Angoulême : le prix du courage artistique remis au dessinateur algérien Nime

Jean Paul Tra Bi | | Art contemporain

Pour avoir critiqué le régime, le dessinateur algérien Abdelhamid Amine, dit « Nime », se trouve condamner en décembre dernier à un an de prison, dont trois mois fermes. Il a reçu le prix du courage artistique en marge du festival de BD d’Angoulême.

Pour motif d’emprisonnement, un tableau a été rendu public sur internet pendant la campagne électorale algérienne. Intitulée « L’Élu », cette caricature montre les cinq candidats à l’élection présidentielle, telle Cendrillon, attendant leur tour pour essayer une chaussure tenue le chef d’État-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah.

« C’était mon opinion, cela a été porté dans les manifs… Ce n’était qu’une caricature. Quand même, avant d’appuyer sur le bouton, je me suis dit “Bon…” J’ai réfléchi cinq minutes. Après, je l’ai fait. De toute façon, le combat est tellement plus grand ! Un mois de prison, si c’est le prix à payer pour une Algérie libre, oui, on y va. » a déclaré Nime

Jugé coupable par la justice algérienne d’« offense au président de la République », Nime a donc été condamné à une peine de prison ferme avec sursis. Une mobilisation internationale lui a permis d’être libéré au bout d’un mois. Mais désormais, Nime aimerait récupérer ses ordinateurs et disques durs. « Je sais que ça va prendre quelques mois. Ils n’ont pas juste confisqué les dessins en question, mais ils m’ont confisqué tous mes projets d’album, un travail de dix ans. J’espère que je pourrai récupérer surtout ça ».

Pour la suite de carrière artistique, Nime espère que le prix décerné en marge du festival d’Angoulême le protégera dans son pays. Il continue à alimenter son blog, intitulé « Dans ma Bulle », et projette de réaliser un album de bande dessinée.

 

Jean Paul TRA BI