Affaire Faso Danfani contrefait en Asie : Le Roi Mossi soutient les artisans en colère
En voyage en Asie, vous risquez de rencontrer sur les marchés du Faso Dan Fani, un pagne traditionnel d’origine burkinabè. En bon africain, vous vous sentirez fier de ce que les valeurs culturelles du continent s’exportent aussi bien. Eh bien, ces pagnes sont du faux. Des chintok!
Des entreprises asiatiques se sont en effet spécialisées dans la contrefaçon de ce pagne. Ce, avec le concours de certains burkinabè, déplore un expert local en textiles africains. Désiré Maurice Ouédraogo, tient à rappeler ces individus à l’ordre d’autant que la pratique constitue une véritable menace pour l’industrie locale partant pour l’économie du pays.
« Il n’est opportun pour aucun Burkinabè, sur la base de la recherche effrénée d’argent, de ternir cet élan national en allant faire reproduire ces produits en Asie ». Car, cela contribuerait « à faire disparaître le Faso dan Fani de notre patrimoine culturel et saper une des bases réelles d’un développement durable pour notre pays », lance-t-il à l’endroit des contrefacteurs.
Son mécontentement est amplifié à la vue des résultats enregistrés par les acteurs de la filière.Le gouvernement et les acteurs manifestent leur volonté de valoriser au mieux le Faso Dan Fani. Les chiffres s’améliorent. 385 500 pagnes ont été vendus pour des recettes avoisinant 2 milliards et demi de F CFA. Un élan menacé par le phénomène de contrefaçon.
Conscient de la menace, ces acteurs appauvris de la filière coton ont plaidé auprès du Mogho Naaba Baongo pour qu’il use de son influence dans la lutte contre ce phénomène. Ce chef traditionnel Mossi dont l’influence dépasse les frontières du Burkina Faso accepte d’être à la fois ambassadeur de la promotion du port du Dan Fani dans le pays et de se mettre en avant-garde de la lutte contre la contrefaçon de cette richesse locale. Le Mogho Nahaba promet « agir dans la limite de ses possibilités » dans ce combat.
Cyril Verb
Mots-clefs : Artisans, Asie, Burkina Faso, Chintok, Faso Danfani, Industries textiles africaines, Mogho Nahaba