CAN 2025 : l’Égypte évitée, un soulagement stratégique pour la Côte d’Ivoire ?
La Coupe d’Afrique des Nations 2025 a parfois cette capacité unique à faire naître des émotions fortes avant même que l’essentiel ne commence réellement. La victoire de l’Égypte face à l’Afrique du Sud (1-0), au-delà de son contenu sportif, a ainsi produit un effet collatéral majeur : elle a redessiné une partie du tableau final et offert un scénario plus favorable à la Côte d’Ivoire.
En s’assurant la première place du groupe B, les Pharaons se mettent hors de portée des Éléphants dès les huitièmes de finale. Une information capitale, tant le poids de l’histoire et la réalité psychologique des confrontations passées pèsent lourd dans l’imaginaire collectif ivoirien.
L’Égypte, l’ennemi historique que l’on préfère éviter
À la CAN, l’Égypte est moins un adversaire qu’un symbole. Peu spectaculaire, rarement dominante dans le jeu, elle incarne néanmoins une forme de fatalité pour la Côte d’Ivoire. Des éliminations répétées, souvent cruelles, parfois incompréhensibles au regard du contenu des matchs, ont forgé une relation déséquilibrée où l’efficacité froide des Pharaons a régulièrement pris le pas sur la générosité ivoirienne.
L’éviter en huitièmes de finale n’est donc pas un simple détail du calendrier : c’est un allègement psychologique majeur. Dans une compétition aussi courte et nerveuse que la CAN, la gestion des émotions est presque aussi déterminante que la qualité technique.
Un groupe F abordable, mais piégeux
La Côte d’Ivoire évolue dans un groupe F relevé mais loin d’être insurmontable, avec le Cameroun et le Gabon comme principaux obstacles. Sur le papier, les Éléphants disposent des armes nécessaires pour se qualifier sans trembler. Dans les faits, la CAN rappelle chaque année que la hiérarchie théorique n’offre aucune garantie.
Un point pourrait suffire pour accéder aux huitièmes de finale, même en tant que troisième. Cette donnée change profondément l’approche stratégique : la priorité n’est pas de briller, mais d’assurer l’essentiel. À ce jeu-là, la Côte d’Ivoire a souvent démontré sa capacité à survivre, parfois dans la douleur, mais avec une résilience propre aux équipes habituées aux joutes africaines.
La position finale : un faux débat ?
Terminer premier du groupe F offrirait un statut flatteur, mais potentiellement un parcours plus exposé dès les quarts de finale, où l’Égypte pourrait de nouveau se dresser sur la route ivoirienne. À l’inverse, une qualification moins prestigieuse pourrait paradoxalement ouvrir un chemin plus progressif, permettant au groupe de gagner en confiance et en cohésion.
À la CAN, l’histoire récente montre que les futurs champions ne sont pas toujours ceux qui dominent la phase de groupes, mais ceux qui montent en puissance au fil des matchs.
Une CAN à gérer avant de la rêver
Pour la Côte d’Ivoire, ce début de scénario est presque idéal : une qualification largement à portée, une pression relative diminuée et l’assurance de ne pas croiser immédiatement son bourreau historique. Mais la prudence reste de mise. Cameroun et Gabon représentent des défis réels, capables de sanctionner la moindre déconcentration.
L’heure n’est donc pas encore aux calculs complexes ni aux projections lointaines. Il s’agit avant tout de poser des bases solides, d’accepter parfois de gagner sans briller et de construire, match après match, une dynamique capable de porter les Éléphants loin dans la compétition.
Une chose est déjà acquise : quoi qu’il arrive, ce ne sera pas contre l’Égypte en huitièmes de finale. Et dans une CAN où chaque détail compte, ce petit avantage pourrait bien peser lourd.
Jonas Kouassi
Mots-clefs : CAN 2025