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Thomas Sankara : ce que révèle son enfance, souvent occultée

Firmin Koto | | Société
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On évoque souvent Thomas Sankara le révolutionnaire, le capitaine au béret rouge, le président incorruptible. Mais bien avant l’icône politique, il y eut un enfant. Un enfant discret, observateur, forgé très tôt par les réalités sociales de la Haute-Volta coloniale.

Un âge clé : entre 8 et 12 ans

Sur cette photo, Thomas Sankara semble âgé d’environ 10 ans, au début des années 1960. À cet âge, il est déjà plongé dans un monde de hiérarchies coloniales, de frustrations sociales et de discipline scolaire stricte.

Né le 21 décembre 1949 à Yako, il grandit dans une famille modeste. Son père, ancien combattant de l’armée coloniale française, appartient à une génération marquée par la soumission forcée et les désillusions de l’après-guerre. Cette réalité familiale pèsera durablement sur la conscience du jeune Thomas.

Une enfance marquée par l’injustice sociale

Très tôt, Sankara comprend que tous les enfants ne naissent pas égaux. À l’école, il observe les différences de traitement entre enfants de fonctionnaires, fils de chefs, et ceux issus de familles modestes. Cette prise de conscience précoce nourrit chez lui un sentiment d’injustice, mais aussi une volonté silencieuse de dépassement.

Élève brillant, discipliné, il se distingue par : une grande capacité de concentration, un goût prononcé pour la lecture et la réflexion, un tempérament calme mais déterminé. Ce n’est pas un enfant turbulent. C’est un enfant qui regarde, écoute et mémorise.

La rigueur, très tôt

À cet âge, Sankara est déjà habitué à la rigueur : rigueur familiale, rigueur scolaire, rigueur morale. Il développe un sens aigu du devoir, renforcé par l’éducation catholique qu’il reçoit un temps, avant de s’en détacher plus tard intellectuellement.

Cette discipline précoce explique en partie : son mode de vie austère à l’âge adulte, son rejet du luxe et des privilèges, son attachement à l’exemplarité personnelle.

Les germes du futur Sankara

À 10 ans, Thomas Sankara n’est pas encore révolutionnaire. Mais il est déjà :

lucide sur son environnement, sensible à la dignité humaine, habité par un profond sens de la justice.

L’enfant que l’on voit sur cette photo porte déjà ce regard grave, presque interrogateur. Un regard qui semble questionner le monde plutôt que s’y soumettre. C’est dans cette enfance silencieuse que se forgent les bases de l’homme qui, plus tard, refusera les compromis, les privilèges et la résignation.

Comprendre l’homme par l’enfant

Occulter l’enfance de Thomas Sankara, c’est oublier que sa révolution n’est pas née d’un coup d’État, mais d’une longue maturation intérieure, commencée très tôt. La radicalité de ses choix politiques prend racine dans ces années-là, quand un enfant de Haute-Volta apprend, sans discours, ce que signifient domination, dignité et résistance.

Firmin KOTO

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