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En visite au Shop d’Art : Esprit Cer-Afrique, Abou Nidal affirme : « Il faut que nous nous mettons ensemble pour promouvoir tout ce qui vient de chez nous »

Arsene DOUBLE | | Société

Abou Nidal

En visite privée au Shop d’Art : Esprit Cer-Afrique de la célèbre céramiste africaine Corine Hazoumé, mardi 15 décembre 2020, l’artiste Coupé-décalé de renom Abou Nidal de Genève alias le Waraboss, un des précurseurs du mouvement Coupé-décalé connu pour ses nombreux concepts dont “La chaussure qui parle“ et “Déclarez vos biens“, s’est, lors dans un entretien accordé à 100pour100culture, exprimé sur sa vision de l’art contemporain et surtout l’initiative de la fondatrice de Cer-Afrique …

  

Que pensez-vous de l’art contemporain ?

Moi, j’ai l’habitude de dire que l’art est bizarre, mais l’art n’est pas hasard.  Toutes les œuvres qui sont ici exposées ne le sont pas au hasard. Corine Hazoumé est une artiste pétrie de talent qui a préalablement tout pensé. En visitant tout à l’heure le site, je suis tombé amoureux de quelques pièces, bien qu’elles soient toutes belles.

Moi, en tant qu’artiste musicien chanteur, je pense de cet art, avec un “A“. Parce qu’il y a l’artiste qui va chercher au fond de lui-même pour sortir des pièces uniques. Et, la plupart des pièces ici sont des pièces uniques.

Donc, l’art contemporain est, d’ailleurs, quelque chose que j’aime et qui m’intéresse beaucoup. Je félicite déjà Corine Hazoumé.

Comment s’est faite votre rencontre avec  Corine  ?

Corine Hazoumé, je la connais depuis longtemps. Je sais qu’elle est une artiste née, passionnée de l’art. Nous nous sommes rencontrés dans pas mal d’endroits. Une année, nous nous sommes rencontrés au Benin, où elle était aussi en exposition. Aussi, à l’anniversaire de Monique Séka, il y a trois semaines, nous nous sommes revus. Puisque cela faisait des années que nous ne nous étions pas vus. C’est à cette occasion que Corine m’avait fait part de son exposition. Puis, j’ai reçu son invitation, que j’ai même acceptée avec plaisir ; vu que je suis moi-même un grand passionné de l’art contemporain.

Esprit Cer-Afrique constitue le troisième Shop d’Art de Corine Hazoumé, après ceux de Cotonou et Lagos. Que pensez-vous de l’initiative de la céramiste ?

C’est une très très belle initiative. Elle est bonne à soutenir. C’est la raison pour laquelle moi et mon équipe sommes là. A savoir mon chargé de communication, mon manager et toute l’équipe de partenaires financiers. Tout ceci pour montrer que Abou Nidal, c’est aussi une entreprise. Quand je vais quelque part, je me déplace toujours avec mon équipe pour voir quelles sont les collaborations que nous pouvons faire dans les mois ou les semaines à venir.

C’est donc une initiative à saluer. Car elle fait la promotion de l’art, et surtout de l’art africain.

Etant vous-même artiste, vous semblez poursuivre le même but que Corine Hazoumé, à savoir la promotion de la culture africaine. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Moi, je l’ai déjà dit, nous faisons une musique urbaine qui est le Coupé-décalé, visant à faire danser. Mais depuis quelques années, nous y avons ajouter quelque chose d’autre, qui consiste à encourager l’éducation.

Aujourd’hui, j’essaie de faire la promotion de la destination Abidjan qui est sur mon nouvel album. J’ai une chanson qui est dénommée “Abidjan“. Et celle que vous venez d’écouter est intitulée “Bassam Tchin-Tchin“. Bassam est la première capitale de la Côte d’Ivoire, ville classée au patrimoine de l’Unesco. Vous voyez que je suis désormais dans cette logique, qui est de promouvoir la destination Côte d’Ivoire, notamment notre culture. S’inscrivant également dans cette logique, Corine Hazoumé et moi ne formons qu’un.

A vous entendre, la place de l’artiste en Côte d’Ivoire n’est pas à négliger. Expliquez-nous de façon précise le rôle social de l’artiste ivoirien !

Comme je le dis, un artiste doit pouvoir laisser des traces…quelque chose de plus noble. Comme je l’ai dit le but du Coupé-décalé est de faire danser. Mais, à côté de la danse, si nous pouvons ajouter autre chose, comme des messages, promouvoir notre culture, promouvoir la destination de nos pays. Car la Côte d’ivoire est un pays très riche, l’Afrique est un continent très riche. Nous, artistes, devons faire la promotion de ce qui vient de chez nous. C’est pour cette raison que je salue l’initiative de Corine.

Parce qu’il faut dire que nous sommes à Abidjan, au cœur même d’Abidjan, au Plateau. Beaucoup de gens passent ici [sur le boulevard lagunaire où est situé le village artisanal du Plateau abritant le Shop d’Art : Esprit Cer-Afrique, ndlr], mais ils ne savent pas qu’il y a un espace si beau comme celui-ci. Il faut que nous nous mettons ensemble pour promouvoir tout ce qui vient de chez nous.

vous êtes connus comme l’un des précurseurs du Coupé-décalé. Quel regard pouvez-vous porter sur ce mouvement aujourd’hui ?

Je tiens, avant tout, à préciser que le Coupé-décalé est à sa troisième, voire sa quatrième, génération. Je pense de manière générale que le Coupé-décalé tire son épingle du jeu.

Cependant, nous ne sommes pas sans savoir qu’il y a eu un petit vide, après le départ de  notre regretté Arafat. Puisque la majorité des consommateurs de ce genre musical, à savoir les jeunes, et nous-même artistes n’avions pas encore accepté sa subite disparition.

Le constat aujourd’hui est que les artistes se sont remis au travail pour redonner au Coupé-décalé ses lettres de noblesse. Vu que le Coupé-décalé se pose comme une musique de fête, procurant de la joie, et que les jeunes aiment tout ce qui procure de la joie, ceux-ci vont rester attachés à ce concept musical.

Pour être plus concret, sans rester les bras ballants, nous avons lancé deux singles, en ces fêtes de fin d’année, “Mon Coupé-décalé“ et “Bassam Tchin-Tchin“, qui sont déjà bien accueillis du public. C’est pour dire que les acteurs sont là. Les gardiens du temple sont toujours là. Et nous allons tout faire pour repositionner le Coupé-décalé.

En cette fin d’année, avez-vous prévu un concert ?

Non, pas en cette fin d’année. Mais, je suis sur beaucoup d’évènements. Car, c’est en cette période que nous sommes très sollicités. Nous avons donc préféré, pour l’heure, faire des promotions de proximité dans les différentes régions et différents coins ; et après, lancer en 2021 le grand concert d’Abou Nidal avec la sortie de l’album, “Confirmation“. Il y a donc un tas de choses qui vont se faire en 2021, si Dieu le veut.

Parlez-nous de votre projet le “WARA TOUR“ ?

Le “WARA TOUR“ est une tournée nationale de distinction des meilleurs élèves et étudiants de Côte d’Ivoire. Nous avons lancé, cette année, la quatrième édition du “WARA TOUR“, qui a dû être stoppée en raison de la Covid-19. Et, nous nous préparons actuellement pour l’édition 2021.

Cependant, en prélude du “WARA TOUR“, nous avons fait une tournée d’une vingtaine de villes pour exhorter les enfants à aller à l’école. A cette occasion, nous avons même sorti un single “ Va à l’école“. Car pour bénéficier des récompenses du “WARA TOUR“, il faudrait que les jeunes aillent déjà à l’école. Et comme l’école est obligatoire et que les enfants nous écoutent beaucoup, nous avons choisi ce canal musical pour les amener à aimer davantage l’école. L’école est pour moi le socle du développement humain et personnel. Construire une école, à mon avis, c’est fermer une prison. En un mot, l’école, c’est la lumière.

Toujours chic et frais, Abou Nidal est toujours en phase avec son style “bon chic bon genre“. Pourquoi avez-vous choisi ce style vestimentaire ?

Il faut dire que le Coupé-décalé rime avec la sape, le “bon chic bon genre“. Le Coupé-décalé est un concept musical, une philosophie qui doit montrer le jeune ivoirien qui est chic, qui est propre et qui donne envie. C’est en quelque sorte l’idéologie du mouvement. Et, nous sommes restés dans cette logique.

Il est important de savoir que le béaba du Coupé-décalé consiste non seulement à faire danser, mais aussi à bien s’habiller.

Pour moi, la première impression est la meilleure. Si, pour la première fois, je vous découvre sale, c’est cette image de vous que mon esprit va enregistrer. Donc soyez toujours clean, soyez toujours bien habillés, c’est important.

un mot de fin ?

Mon mot de fin, c’est la paix. La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement. Et c’est ce à quoi aspirent tous les ivoiriens. On ne peut pas avoir de développement sans la paix. On ne peut pas non plus avoir de développement sans la cohésion sociale. On est obligé de vivre ensemble. Si tu aimes la Côte d’Ivoire, tu dois aimer la paix. Si tu aimes la Côte d’ivoire, tu dois promouvoir la paix. Rien que la paix.

Comme nous sommes en fin d’année, je profite pour souhaiter Bonne et heureuse année 2021 à tous vos lecteurs !

 

Arsène DOUBLE

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