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Maximiliano Modesti redonne de la valeur au métier de la broderie en Inde

Danielle YESSO | | Mode

Entrepreneur de mode, basé entre la France et l’Inde depuis 25 ans, Maximiliano Modesti a une passion dévorante pour la broderie, un artisanat au savoir-faire sans limites.

Depuis près de 25 ans, Maximiliano Modesti milite au quotidien pour donner aux artisans brodeurs une vraie place dans la société indienne. Son souhait : valoriser ce savoir-faire et ces gestes d’exception dans des ateliers du bout du monde.  De passage à Paris pendant la Fashion Week de mars 2020, il a présenté Maison Mayad et ses robes brodées qui foulent les catwalks des Fashion Weeks internationales.

Né à Venise en Italie, Maximiliano Modesti est passé par le studio Bercot et l’Institut Français de la mode à Paris. En 1993, il travaille chez Azzedine Alaïa. Quatre années essentielles qui vont changer sa vie : aux côtés du couturier, il comprend que son avenir n’est pas d’être styliste, mais décorateur de robes. « Mon premier voyage en Inde est en mars 1993 dans le cadre de ma thèse à l’IFM. J’ai pris la décision de m’y installer définitivement le 1er mars 1998 après avoir quitté le studio d’Azzedine Alaia ».

C’est dans la ville de Bombay, qui accueille 50.000 brodeurs, qu’il s’installe. Il apprend le métier auprès du maître brodeur Liakad qui lui enseigne comment communiquer avec les artisans indiens, avant d’ouvrir son premier atelier, 2M en 1998. Aujourd’hui, il emploie 600 brodeurs sur deux sites entre Bombay et Lucknow. Ces artisans travaillent pour les plus grands noms de la haute couture internationale.

Maximiliano Modesti milite au quotidien pour donner à ces artisans une vraie place dans la société indienne. Selon la tradition indienne, les brodeurs sont payés à la journée. « En 2005, j’ai décidé que mes brodeurs seraient de vrais salariés qui ne seraient plus payés à la journée ». Pour lui « il faut garantir aux brodeurs une continuité pour qu’ils continuent à apprendre à se perfectionner pour devenir eux-mêmes entrepreneurs ».

En 2019, en s’appuyant sur ses ateliers de broderies, Maximiliano Modesti crée la maison Mayad qui propose de la haute couture (en janvier et juillet) et du prêt-à-porter de luxe (en octobre et mars). Ces robes brodées foulent aujourd’hui les catwalks des Fashions Weeks internationales. La maison Mayad est au croisement du savoir-faire et de la culture : « Il faut additionner les savoir-faire, ce n’est pas les uns contre les autres, mais, au contraire, il faut créer des synergies pour des créations uniques », explique Maximiliano Modesti qui indique : « j’ai toujours été entre deux cultures, l’Italienne et la Française, l’Occidentale et l’Indienne. J’ai trouvé en Inde une addition à la culture européenne ».

Après les collections Dawn of the collection et Blosson in the Desert, en mars 2020 la maison Mayad a présenté Lyrical Abstraction, une collection prêt-à-porter de luxe composé de 25 modèles.

 

Danielle YESSO